L'actualité de Mare Cognitum a été chargée cette année avec la sortie d'une box set cassettes, regroupant ses trois premiers albums, un très bon split (
Resonance: Crimson Void) paru en août dernier et donc ce nouveau long format intitulé
Luminiferous Aether. Faisant suite au fabuleux
Phobos Monolith, la grosse claque de 2014, ce dernier était attendu de pied ferme par les fans du one-man band. Et, si l'écoute de la collaboration avec Aureole aura eu tôt fait de confirmer la grande forme de Jacob Buczarski – restant néanmoins dans sa zone de confort –, les questions concernant l'évolution musicale du projet restaient en suspens. Car notre homme n'est effectivement pas du genre à faire du surplace, évoluant par petites touches à chaque album. Et, ce dernier-né – frappé du logo dépoussiéré de l'entité – ne fait que confirmer ce propos !
Mare Cognitum s'affranchit peu à peu de la noirceur de ses débuts et semble effectivement passer un cap avec
Luminiferous Aether. Démarrant en douceur, comme son prédécesseur, les ambiances vaporeuses et immersives vont s'étirer tout au long du premier morceau, ne se limitant pas à une seule introduction. « Heliacal Rising » pose d'ailleurs parfaitement le décor avec ses accents shoegaze, ses riffs aussi doux qu'entêtants, un tempo relativement lent, le tout sonnant comme une invitation à l'introspection. L'obscurité laisse également place à des tonalités plus bigarrées et attrayantes collant à merveille avec les plages aériennes ainsi que les lignes de guitares tourbillonnantes mais débarrassées ici de leur aspect menaçant. Certes vous côtoyez toujours l'espace, mais ce dernier se fait nettement moins hostile, vous conviant à entrevoir toutes ses beautés infinies et inconnues. J.B. vous transporte sans forcer à sa suite, parcourant les passerelles entre les mondes et levant le voile opaque devant vos yeux, comme sur le puissant « The First Point Of Aries ». Les leads et envolées aussi jouissives que lumineuses viennent ponctuellement éclairer votre chemin entre des mélodies caressantes, sachant toujours taper juste, vous amenant très loin dans le cosmos.
Cependant sous ces débuts d'apparence calme, le rythme va rapidement s'emballer explosant ça et là et dégageant de vifs rayons de lumière dès le second titre. L'ensemble est toutefois moins varié et percutant que sur
Phobos Monolith, gardant toujours ce côté élégant et savamment construit, Jacob Buczarski jouant plus ici sur les ambiances, les répétitions ainsi que les riffs éthérés des plus hypnotiques – renvoyant à WITTR.
Luminiferous Aether présente une facette plus humaine de Mare Cognitum et délivre moult émotions sans pour autant jouer la carte de la mélancolie à outrance. Une musique épique faite pour rêver mais qui est aussi le reflet de notre âme en surlignant nos nombreuses craintes ainsi que nos paradoxes et agissant tel un miroir. D'où quelques turbulences à traverser avec, en fond, des morceaux plus acerbes et agressifs comme la paire « Constellation Hipparchia »/« Occultated Temporal Dimensions » (titres les plus longs de l'album, sachant qu'aucun ne tombe sous la barre des 8 minutes). Des compositions plus nerveuses avec un jeu de batterie plus musclé, des riffs incisifs, le tout tempéré et magnifié par des leads poignantes couplées à des atmosphères spatiales à vous donner des frissons. Le ton s'adoucira par la suite sur « Aether Wind » (clôturant ce long format), sans néanmoins baisser la cadence, grâce à des nappes de guitares subtiles créant un climat plus clément avec ce qu'il faut de force pour ne pas sombrer dans la mièvrerie. Des mélodies qui vous transcendent de part en part et vous donnent une fiévreuse envie d'ailleurs.
Différent de son prédécesseur,
Luminiferous Aether n'en reste pas moins un petit bijou qui ravira les fans de ce one-man band mené d'une main de maître par Jacob Buczarski. L'aspect plus contemplatif et émotionnel de cette œuvre pourra peut-être en rebuter/décevoir certains et certaines. Pourtant notre homme montre une nouvelle fois sa facilité à se mouvoir sans perdre en personnalité et à composer de long titres fleuves d'une grande profondeur. Si, je l'avoue, ma préférence va pour
Phobos Monolith, celle-ci est uniquement due à mon ressenti personnel. Raison pour laquelle, je vous recommande chaudement d'aller écouter d'une oreille attentive ce très bel opus.
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