Sasquatch - IV
Chronique
Sasquatch IV
Dans la catégorie qui nous occupe, SASQUATCH est ce qu’on appelle une valeur sûre. Pas un poids lourd de la scène au sens premier du terme, les Californiens n’ayant d’autres prétentions que de partager leur amour du heavy rock graisseux en compagnie de franchises plus réputées (NEBULA, UNIDA et SOLACE, qu’ils ont accompagné sur scène). Néanmoins, pour tous ceux désireux de prendre de la hauteur autrement qu’en fumant leur permis B, la bête en a sous le capot : quatre albums solides au compteur, une percée chez Kevin Smith (B.O. de Jersey Girl) et dans la série fétiche des Hell’s Angels Mitch et AxGxB, j’ai nommé Sons Of Anarchy. Ajoutez douze ans d’âge au compteur pour la formation de Los Angeles et vous aurez une idée plus précise des boissons entassées à l’arrière de la tire.
Avec SASQUATCH, il n’y a donc pas tromperie sur la marchandise. Les guitares, granuleuses et puissantes, font le boulot à merveille. Une force brute appréciable, même sur les passages les plus rock du lot. Car quand Big Foot joue du rock, mieux vaut prévoir l’accordage qui va avec son coup de poignet, sous peine d’explosion de gratte passé les trois premiers accords. Plus metal dans le son que pas mal de confrères, le trio Gibbs/Ferrante/Casanova n’en perd pas pour autant son chaleureux feeling. Ecouter « IV » revient à déterrer à main nues le pare-choc rutilant d’une Cadillac enfoncée dans le sable. On s’y brûle les paluches sur les pistes les plus nerveuses (« Wolves At My Door », où Keith Gibbs lâche une appréciable bordée de soli) mais pour autant, pas question de prendre des gants. Comme un détour au drugstore le plus proche tuerait l’esprit humain, on cicatrise les mains dans l’eau sur des morceaux plus posés (lancinante « Drawing Flies », la piste la plus longue avec « Smoke Signal ») avant de se rendre à l’évidence. Si cadavre en train de pourrir on trouve là-dessous, il y a peu de chances qu’il s’agisse de celui du King ou de Lenny Kravitz ; avec le tubesque « Sweet Lady », Gibbs signe sa propre version d’un « American Woman » (timbre de voix troublant de similitude) avant de remettre la gomme sur la punchy « Money ». Solidement charpenté, « IV » propose ainsi un agréable chassé croisé entre incitations au secouage de crinière (« The Message »), lourdeur Sabbathienne en forme de figure imposée (« Smoke Signal ») et cris du cœur de l’animal solitaire (« Sweet Lady », « Drawing Flies »). Sans toujours être génial, SASQUATCH assure donc l’essentiel, proposant un album suffisamment dynamique et varié pour pallier au manque de surprises. Et si l’aspect hypnotique des compos peut parfois donner dans le simplisme (« Corner », le refrain répétitif de l'opening track), les riffs la plupart du temps inspirés et le chant particulier de Keith Gibbs emportent la décision. Déçu du dernier ORANGE GOBLIN, levez le pouce !
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