Wo Fat - Live Juju : Freak Valley and Beyond
Chronique
Wo Fat Live Juju : Freak Valley and Beyond (Live)
L’unique fois où j’ai assisté à un concert de WO FAT, c’était au Hellfest 2016. J’avais beaucoup d’attente vis à vis de ce concert car j’adore les disques studio de WO FAT. C’est un groupe de Stoner qui envoie du lourd, avec un son hyper fuzzé, gras de chez gras et des compos étirées, atmosphériques. La réputation des texans les précède car bien qu’ils aient donné peu de dates en Europe durant leur quinze ans de carrière, les spectateurs qui ont assisté à un show et y ont survécu en parlent avec des étoiles plein les yeux.
Je m’étais donc installé à ma place favorite, juste devant la régie, soit au tiers de la salle, bien devant la scène, le dos calé sur la barrière de sécurité, légèrement juché sur les goulottes de protection des câbles. Le concert démarre sur l’excellent “The Black Code” mais avant même d’avoir reconnu l’intro du morceau, je suis parcouru par une vague physique de son saturé. C’est une vibration intense qui semble arriver par les pieds et traverse tout le corps, vous ressentez physiquement la musique. Sur le coup c’est amusant et un rien excitant, car cette sensation, vous ne la rencontrez jamais à la maison en écoutant un disque sur votre chaîne stéréo, mais à la longue, ça lasse, car cela évolue vers un bourdonnement qui donne la nausée et mal aux oreilles même avec des bouchons. J’ai donc reculé petit à petit, d’abord un pas, puis deux, puis dix et j’ai finalement trouvé que le son était bon une fois sorti de la tente, à environ quinze mètres de l’entrée, en suivant le set sur l’écran !
Absent sur les disques studio, le son saturé et hyper fort peut être une composante de la musique d’un groupe jouant live. Une sensation de plus, comme l’a démontré SUNN O))) lors de la même édition du Hellfest en parvenant à livrer un set ne reposant que sur la vibration saturée et hyper forte. Le problème c’est que ce genre d’expérimentation devient vite insupportable (sans parler des conséquences à long terme et/ou irréversibles sur vos tympans!).
Ce qui est intéressant dans l’album Live Juju : Freak Valley and Beyond que WO FAT a récemment publié c’est qu’il restitue à la perfection deux concerts donnés par le groupe au Freak Valley Festival en juin 2014 et au Double Wide Club de Dallas en 2016. Le premier est un festival en extérieur, l’autre un petit club avec une petite scène dans la ville natale du trio. Entre les deux dates, deux ans, un nouvel album, Midnight Comet et surtout un nouveau bassiste, Zack Busby, en remplacement de Tim Wilson parti en 2015. Les deux sets comprennent deux morceaux identiques, “The Black Code” et “Ride The Omens” (mon morceau préféré!) qui permettent de comparer la prestation de la formation à ces dates et de constater que le groupe joue toujours très très fort. Si fort qu’il est difficile d’obtenir un mixage correct, la rythmique assourdissante écrasant toute l’interprétation. C’est particulièrement le cas sur le set de 2014 où le chant est totalement étouffé et lointain, tandis que le vrombissement des amplis se ressent avec presque autant de puissance que lorsque j’ai vu le groupe au Hellfest. La seule différence étant que l’écoute du disque ne fait pas mal aux oreilles, à moins de pousser la puissance du walkman à fonds!
Entre les deux sets, la comparaison joue en faveur de celui de 2016 dont le son est mieux découpé. Le mixage parvient à mieux faire ressortir de la mélasse la prestation de chaque interprète, notamment le chant et la guitare de Kent Stump. Il n’y a que quatre morceaux pour chaque set mais les compos du groupe sont longues, tant sur les disques studios que dans leur version concert.
Voila donc un disque live très fidèle à ce que le trio envoie sur scène. On peut s’interroger sur l’intérêt d’une double prestation avec un tronc commun et des interprétations relativement similaires (modulo le changement de bassiste et le mixage) qui n’offrent pas un intérêt énorme. Pour ma part, ce disque ne me réconcilie pas avec les concerts d’un groupe que je préfère vraiment écouter en albums studio.
nb : le disque est en réalité un réédition enrichie. Un premier opus titré Live Juju a été publié avec le seul set de 2014, l'édition de 2017 est enrichie avec le concert de Dallas.
| rivax 6 Novembre 2017 - 1515 lectures |
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