Le présentateur : Bonjour à tous ! Je suis ravi de vous retrouver ce soir, pour un nouveau numéro de Confessions Intimes. Merci de votre fidélité. Aujourd'hui encore, je vous propose de découvrir le quotidien de nos témoins. Original, drôle, surprenant, émouvant, ce qui est sûr en tout cas, c'est que vous n'allez pas vous ennuyer ! Alors tout de suite, voici le programme du jour : Anthony est fan de Behemoth et toutes les semaines, il parcourt l'Europe dans le but de faire enfin un gros bisou à Nergal. Jennifer, sa femme n'en peut plus car Anthony dilapide leurs économies en se procurant toutes les dernières sorties du groupe. De même, Jean-Marc son père craint pour la situation sociale de son fils, et croyez-moi... Il y a de quoi.
Voix off :
C'est dans le village de Villeneuve-Lès-Tristus que vivent Jennifer et Anthony. Lorsqu'ils se sont rencontrés, c'était l'amour fou. Mais au bout d'un an de vie commune, la passion d'Anthony pour le groupe polonais Behemoth s'est faite de plus en plus dévorante à la sortie de leur dernier disque en date : « The Satanist ». Il a même été jusqu'à donner de la moelle osseuse pour soigner le chanteur qui souffrait d'une leucémie. Au bord de la crise, Jennifer ne peut plus supporter cette situation et le met face à un dilemme : il doit avouer que Behemoth n'est pas le centre de sa vie sinon elle décidera de se séparer de lui.
Anthony : Chérie, chérie, regarde ce que j'ai trouvé à Carrefour quoi !
Jennifer : Oh non Anthony, t'abuses quoi... T'as encore acheté « The Satanist » quoi ! En double vinyle collector box-set avec une croix inversée et un chapelet, le tout bien évidemment à un prix exorbitant... J'sais pas mais ça va plus quoi... En plus, moi j'commence à en avoir ras les haricots de ton Behemoth moi je te le dis, en plus c'est nul quoi. Tu peux pas écouter Céline Dion comme tout le monde, ta mère, ta sœur et tout quoi.
Anthony : Non mais d'abord que Behemoth c'est bien quoi. Ça n'a pas de prix
(NDLR : C'est vrai, nous avons cherché et il n'y a vraiment pas de prix sur la box-set de l'album). T'as vu qu'est-ce que tu parles de Céline Dion, moi j'suis pas un vieux quoi. Parce que y'a du Blast comme dans tout ceux d'avant quoi et que même si ça va moins vite c'est pas grave on comprends plus et puis y'a des trompettes quoi, parce que Gabriel, il boit dans la trompette que Nergal, il a dit.
Voix Off :
Après cette altercation, Jennifer part dans sa chambre et nous montre toutes les dépenses qu'Anthony fait au quotidien. Il part voir son groupe fétiche en concert, même s'il doit parcourir l'Europe. Anthony est au chômage, il ne peut pas se permettre ces dépenses mais il ne veut rien entendre. Tout est prétexte a dépenser pour Behemoth, sans aucune limite. Le groupe influe jusqu'à la chambre à coucher. En effet, Jennifer et Anthony ne font plus l'amour depuis des mois...
Anthony :
(parlant fort) HAIL Chérie ! Tu me fais pas un petit câlin ?
Jennifer : J'ai pas envie. Tu m'énerves, bouges-toi !
Anthony : Mais pourquoi ? Moi j'ai envie. Mais je veux le faire que si y'a Behemoth en fond quoi. Tu sais, c'est la condition. Maintenant que j'écoute Behemoth, je me sens changé. Les riffs de guitares ils sont trop bien quoi, un peu différent des autres, parce qu'ils sont plus lents cette fois. Je les entends dans ma tête...
Jennifer : Non mais t'es complètement taré mon pauvre. Tu vois, tu penses qu'à ça. Tu parles toujours de ça. Y faudrait que tu penses à te laver.
Anthony : Y'a pas de poste dans la salle de bain.
Voix Off :
Le lendemain, dès huit heures, Anthony réveille Jennifer et comme d'habitude c'est à grand coups de « The Satanist ». Excédée, la jeune femme le rejoint dans le salon et découvre avec stupéfaction un nouveau poster de l'album. En effet, le foyer du jeune couple est un véritable musée consacré au trio de l'Est...
Jennifer : Putain mais Anthony, tu fais quoi là ? Tu crois que j'ai envie de voir cette pochette moche partout ou quoi ? Sérieux quoi mais c'est quoi cet artwork en bois. Autant ils ont toujours fait des pochettes assez nulles mais bon, sur
« Evangelion », on était quand même loin de cette horreur.
Anthony :
(cherchant un contre-argument avant d'abandonner cette idée) Mais... Oh ! ... Hein ? Ça va quoi, rooh, tu me saoule...
Jennifer : Non mais Anthony quoi, j'rigole pas. Y va encore y avoir des posters partout, moi j'prends mes affaires et j'me tire quoi.
Anthony :
(prenant un air hautain) Bah c'est Behemoth qui passe avant toi quoi de toute manière, eux ils ont pas fringués comme des sacs en plus... Et puis, on sent leurs influences de Bathory, Children of Bodom et Black Sabbath quoi. Alors que toi, bah tu pues.
(en riant) Ah ah, j'suis trop drôle.
Jennifer : Non mais t'as vu comment que c'est que tu parles Anthony sérieux ? T'as cru quoi que c'était la goutte d'eau du jacuzzi qui faisait déborder les tasses à café ? Moi je m'en vais et puis c'est tout.
Voix Off :
Désespérée par la situation et le comportement abusif de son homme, Jennifer part chercher du réconfort chez Jean-Marc, son beau-père par alliance depuis que sa cousine qui est aussi sa sœur s'est remariée avec le frère de Jean-Marc. Elle sait qu'il a toujours tout fait pour son fils mais à présent, il est aussi désespéré que sa belle-fille.
Jean-Marc :
(une tasse à café dans la main) Qu'est-ce qui t’amènes ?
Jennifer :
(elle aussi, une tasse à café dans la main) C'est encore Anthony et ses foutus CDs de Behemoth. J'en peux plus ! C'est tellement nul quoi. C'est toujours la même chose, on dirait qu'ils ont fait le même disque que celui d'avant, l'inspiration en moins... Ça me donne mal à la tête. J'arrive même plus à dormir, je dois prendre des somnifères.
Jean-Marc : Ah mais tu sais, c'est une passion quoi. Un peu comme le tuning ou les jeux vidéos. Quand tu l'as épousé tu savais pourtant qu'il aimait beaucoup ce groupe, il faut l'accepter comme il est. Mais j'aimerai bien qu'il trouve du travail parce que vous allez finir sous les ponts vous deux.
Voix Off :
Devant l'urgence de cette situation désespérée, notre psychologue spécialiste du couple, Karine Grandval intervient.
Karine Grandval : Anthony, il faut que vous réalisiez la situation, et que vous compreniez que ce n'est pas vivable pour votre compagne. Et il faut aussi que vous intégriez que « The Satanist » n'est qu'un blockbuster de Nuclear Blast et qu'il est bien loin de toutes les vieilles productions de Behemoth en terme de qualité musicale... Enfin, ce n'est pas parce qu'il y a quelques passages en clairs et un saxophone sur « In the absence ov light » que ça en fait un grand album. Bon sang, recouvrez votre esprit critique mon brave ! Les riffs sont tous les mêmes et les solis sont tout bonnement bâclés. Et puis, Inferno le batteur nous a habitué à mieux, enfin... Sans compter ces re-pompes de Deathspell Omega sur le premier titre ou ce clip piqué chez Woodkid... Réagissez !
Anthony :
(avec un air gêné) Oui... Mais... Vous savez... J'ai commencé a écouter Behemoth après le divorce de mes parents.
Voix Off :
Karine comprend alors le traumatisme qui hante notre jeune homme. Profondément choqué par la séparation de ses parents, Anthony quitte petit à petit la réalité et se réfugie dans le monde idéalisé du groupe polonais.
Karine Grandval : Maintenant, Anthony, est-ce que vous aimez Jennifer ? Moi, je pense que c'est votre colère que l'on retrouve dans cet album et que c'est à cause de vos parents que vous n'arrivez pas à vous fixer avec Jennifer, ni a trouver un travail. Pourriez-vous dire à Jennifer que vous l'aimez ?
Anthony : Mais, elle le sait que je l'aime.
Karine Grandval : NON ! Elle ne le sait pas Anthony et c'est pour ça qu'elle est en souffrance...
Anthony : Chérie, je t'aime et dès demain, je détacherais quelques posters de Behemoth.
Jennifer :
(En larmes) : Oh, mon choupinet !
Voix Off :
Alors que tout semble s'arranger pour Anthony et Jennifer, nous nous rendons dans le village de Trou-paumé-sur-Perdu où Dylan et Marine ne s'entendent plus. En effet, Dylan est fan de Watain et...
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