Aäzylium - Confinement
Chronique
Aäzylium Confinement
Aazylium fait partie de ces groupes qui évoluent dans l’ombre de la scène Death française, plus précisément parisienne. Ils rampent et glissent loin des projecteurs et des rumeurs. Ils se font discrets malgré leur palmarès de lives plutôt charmant, et autres side-projects assez populaires. En effet, les deux membres fondateurs de la formation francilienne comptent dans leur CV des groupes telles que Psychobolia, Foetur ou encore Eye of Emptiness.
Je fais un petit interlude pour aborder l’esthétique de l’album, parce qu’il faut être honnête 5 minutes. L’image de la pochette semble tout droit sortie des bouquins de nos superbes années boutonneuses en cours de Physique Chimie. Quant au logo, il semble édité sous un Illustrator de la grande époque Windows 95. Point positif, cela dit : dans l’univers du Death, les packagings moches, ringards, ou carrément crados sont un gage de qualité. Voyons donc si la musique suit.
Vous les avez sans doute déjà vus jouer dans des petites salles parisiennes, emprisonnés entre la fureur du pit et les lumières rougeoyantes de la scène. Moi, en tout cas, oui, que ça vous intéresse ou non. Et quelle n’était pas ma surprise de constater le gouffre entre leurs prestations scéniques et le rendu de leur premier et dernier album en date : Confinement (2014) ?! En live, bien que le public soit déchaîné, on découvre un groupe sombre à la musique torturée et pas forcément abordable. Ou même carrément pas abordable. Sur album, en revanche, c’est une autre choucroute. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on se fait gifler par une originalité à couper le souffle, mais on est plus à même de saisir les structures, les mélodies, la trame en général. Aazylium n’est, en fait, pas un groupe si facile.
En effet, je ne vais pas me lancer dans une critique de la scène Metal, parce qu’on n’est pas là pour rigoler. Mais disons que je regrette globalement le peu de prise de risques, le côté un peu « réchauffé » de la scène Death parisienne qui a tendance, ces derniers temps, à dégringoler inévitablement dans le Metal-Machin-Core. Et donc, quel soulagement de constater qu’il y a encore des jeunes formations qui ne sont pas là pour nous souffler de par l’énorme pierre qu’ils amènent à l’édifice, mais juste pour faire ce qu’ils aiment, avec fougue et amour. Oui, je persiste, il y a de l’amour dans le Death.
Cet opus est donc composé des morceaux présents sur leur EP « Prelude to Confinement » (2010) – au passage, joli concept entre les deux œuvres – ainsi que de nouveaux titres. Agencés les uns avec les autres, on découvre des morceaux composés par différents membres à des époques variées, retraçant ainsi l’histoire du groupe depuis 2008. Les influences axées Death américain (plus brut qu’un Cannibal Corpse mais plus rapide qu’un Six Feet Under) forment finalement un style hétéroclite de par l’insertion de notes thrashisantes dans les guitares, et de touches blackisantes dans les chants. L’ensemble s’enchaine étonnement bien.
Quelques bons titres sortent du lot, lors des premières écoutes de l’album, tels que « Silence and Obscurity » et son coté dissonant à la Nile, et « The True Way » qui nous démontre que Aazylium sait aussi faire dans le « mélodique/mélancolique ».« Holy Words » présente quelques cris grind surprenants mais réussis, et « Ewiger Haas » des lignes de lead guitar vraiment bonnes, alors qu’on flaire des traces de Black dans la compo de « Wasted Time ». Globalement, Confinement s’écoute d’une traite, sans respirer, et sans interruption. La réussite de cet opus se retrouve moins dans la composition totale de l’album assez « évidente », que dans ces petites touches d’influences variées qui jalonnent les morceaux, et qu’on s’amuse à repérer. Moi, ça m’amuse, en tout cas.
Pour ma part, Aazylium dévoile son vrai visage sur album. En live, la qualité du son ne suivant que rarement, le groupe se traine la réputation d’un groupe bourrin sur lequel on remue la tête en buvant une bière. Alors que l’album prouve une certaine minutie dans la composition. De plus, le chant y est grandement mis en valeur, puisque l’oreille de l’auditeur est en mesure de saisir un large panel des capacités de Kill, le chanteur, des aigues aux graves, en passant par les cris torturés.
Même s’il y a des choses à redire sur l’album dans sa globalité, de manière subjective, je ne peux, honnêtement, que saluer d’une révérence de mon bob, le très bon travail effectué dans le mixage de l’opus. Opus, rappelons-le, autoproduit.
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