Arkona - Chaos. Ice. Fire

Vous y croyez vous ? Cela fait carrément 10 ans qu’ARKONA n’avait pas sorti d’album !!! Ah, oui, il faut préciser pour les nombreuses personnes qui ont cliqué juste en voyant le nom du groupe que nous sommes là en présence des Polonais, et non des Russes adeptes du pagan folk. Car l’ARKONA de Pologne a beau exister depuis plus longtemps, formé en 1993, c’est vrai que la bande à Masha vient plus vite à l’esprit vu le succès qu’elle connaît désormais... Mais bon, même si vous êtes venu là par erreur je vous conseille de rester parce qu’il y a du bon. Du pas pareil, mais du bon. Alors 10 ans sans album, cela ne veut pas dire 10 ans sans nouvelle de la part de nos héros du jour. Déjà nous avions pu profiter en 2005 de la réédition de leur premier album, Imperium, suivie de Raw Years 1993-95, une excellente compilation, et enfin de divers splits partagés avec SZRON, BESATT, THIRST et MOONTOWER. Tout ce matériel excellent n’a pas pris une ride et est donc encore conseillé à tout amateur de black destructeur.

Ceux qui connaissaient déjà le groupe savent de quoi je parle. D’ailleurs je tiens à tout de suite les rassurer, ainsi que ceux qui n’ont rien écouté depuis 10 ans et donc l’album Konstelacja Lodu, les nouveaux titres de Chaos. Ice. Fire sont dans la continuité. Le temps semble s’être figé pour le groupe et ce malgré l’arrivée de nouvelles recrues. On trouve désormais Tzargath, batteur déchainé du groupe de Death Metal SOCIOPATHY, et Armagog, chanteur et bassiste qui ayant sévi chez MYSTES, THRONEUM et VOCIFEROUS. Ils n’apportent aucune touche personnelle à ARKONA, un point tel que l’on imagine aisément l’unique membre fondateur restant, le guitariste / claviériste Khorzon tirer toutes les ficelles et s’amuser à trafiquer les sons pour obtenir le résultat qui lui tient à cœur. Les grognements hurlés du chanteur, toujours aussi emprunts de haine et de terreur, sont les mêmes qu’avant, la batterie qui martèle sans lassitude est la même qu’avant, tout est exactement comme on le trouvait avant !

ARKONA prouve qu’il reste un groupe extrême défonçant tout à gros coups de haine, mais il montre encore une fois ses autres armes, celles qui en font un groupe original et unique, reconnaissable entre tous : des mélodies vicieuses aux guitares, au clavier, voire même au piano (« Istnienie Moje Przeniknie Ziemię »). Certains de ces mots font peur aux plus durs d’entre vous, mais qu’ils sachent que ces éléments ne sont pas enjoués. Ils apportent au contraire une forte tension aux compositions ainsi qu’un côté très classieux. Bref, ARKONA est toujours le maître d’un « black metal martial dévastateur aux légères nappes mélodiques ».

C’est ainsi que sur 8 titres, 7 sont des tornades musicales affolantes, de fortes doses d’adrénaline auxquelles il est difficile de résister et qui donnent envie de bondir sur le premier venu, la bave aux lèvres. Il n’y a que « Zasypiając W Strachu » qui soit plus lancinant. On y trouve les accents pagan à l’ancienne dont le groupe se réclame ouvertement. Poignant, il incite à fixer l’horizon pour tenter d’apercevoir la silhouette fantomatique d’un hypothétique ancêtre.

Au final, Chaos. Ice. Fire est exactement l’album attendu par les fans. C’est bien entendu un plaisir de retrouver les ambiances espérées mais il ne faut pas non plus se leurrer, il a tendance à trop répéter ce qui a déjà été fait pour détrôner les anciens albums. Il leur fait bien honneur et s’écoute en boucle délicieusement. Sorti le 31 décembre 2013, il ne doit pas se retrouver dans beaucoup de « best of » souvent déjà clôturés. Sorti à un autre moment de l’année, il aurait sans aucun doute été dans le peloton de tête de beaucoup de monde.

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