Killer Be Killed - Killer Be Killed
Chronique
Killer Be Killed Killer Be Killed
Plus de 15 ans après son départ de Sepultura, 9 albums de Soulfly plus tard et quelques projets connexes comme Cavalera Conspiracy, Max Cavalera n’a jamais raccroché sa six cordes (ou plutôt sa quatre-cordes devrais-je dire). Et si la qualité musicale de ses divers projets reste à géométrie variable, force est de constater que l’homme-dread n’a jamais réellement quitté le devant de la scène metal. Ses différents projets suscitant un intérêt mitigé parmi la majorité des metalheads, c’est toutefois piqué d’une certaine curiosité que l’on apprenait il y a quelques temps la formation du ‘’all star band’’ Killer Be Killed vu le line-up assez improbable présenté, à savoir Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan), Dave Elitch (The Mars Volta), Troy Sanders (Mastodon) et Max Cavalera bien entendu. Qu’allait donc bien pouvoir enfanter un tel mariage de backgrounds musicaux si divers ? Un disque plaisant par certains aspects, ennuyeux par d’autres, en tout cas ni l’album de l’année ni la bouse que certains ont bien voulu décrire.
Il faut tout d’abord, pour écouter (et peut-être apprécier) cet album, faire fi des réactions épidermiques que semble désormais susciter toute nouvelle production de l’ancien leader de Sepultura qui fait aujourd’hui partie de cette fameuse liste des musiciens (ou groupes) qui se feront, quoi qu’ils sortent, critiquer de toute part. Ceci fait, « Killer Be Killed » se révèlera être un album plutôt varié, souvent accrocheur, alliant rythmiques thrash, accents modernes et chants clairs dans un cocktail qui affichera de nombreux temps forts et quelques scories faisant de l’ensemble une galette à se repasser une ou deux fois par an. Si le mélange est assez homogène, la patte du sieur Cavalera se fera nettement sentir sur la plupart des titres ou passages les plus vindicatifs qui fleureront bon le néo-thrash de Soulfly à des kilomètres (« Wings Of Feather and Wax » à 2’03, « Curb Crusher », « Fire To Your Flag », « I.E.D. »), le côté tribal en moins et ce d’autant plus lorsqu’il tient lui-même le micro. L’adjonction de chants clairs signés Greg Puciato, assez réussis pour la plupart, viendront leur donner une couleur plus metalcore et accentuer l’aspect accrocheur de compos dont certaines sont taillées pour devenir des tubes (l’imparable « Wings Of Feather and Wax », « Face Down », « Melting Of My Marrow »). Heureusement le côté mélodique ne viendra pas trop attendrir l’affaire (les chants clairs sont assez judicieusement dosés sans être trop envahissants) et la dynamique d’ensemble restera globalement mid-up tempo relativement thrashy avec deux ou trois passages un peu plus énervés (« Face Down » à 2’15, la fin de « Snakes Of Jehovah », le début de « Curb Crusher » et de « Fire To Your Flag ») tempérée de ci de là par quelques saccades plus modernes (« Melting Of My Marrow », « Save The Robots ») ou passages plus martiaux (« Snakes Of Jehovah », « Twelve Labors »). Le trio vocal saura également assez bien jouer sur la complémentarité entre le chant rocailleux de Max, les éructations de Puciato et celui dans l’intervalle de Sanders. On notera même quelques chants clairs à la Burton C. Bell sur « Snakes Of Jehovah » et « Curb Crusher ».
Si l’entame de « Killer Be Killed » est vraiment plaisante, le groupe peine en revanche à garder la cadence durant les 45 min qu’il propose et en plus d’une « Save The Robots » plus lente et un brin anecdotique, c’est surtout par sa fin que l’album pèchera, les trois titres de clôture étant en effet bien en dessous du reste, mettant l’accent sur une rythmique plus rampante qui a, c’est le cas de le dire, bien du mal à décoller et plonge malheureusement la fin d’album dans un marasme un peu gonflant que ne viendra pas raviver une « Forbidden Fire » totalement inutile. C’est bien là le gros défaut de Killer Be Killed qui échoue totalement à continuer de captiver l’auditeur lors de ses digressions les moins thrashy et plombe une fin d’album qui frisera le pénible. C’est d’autant plus dommage que le groupe a montré sur les premières pistes des choses vraiment intéressantes.
« Killer Be Killed » (et son horrible pochette) est bien évidemment loin d’être la sortie de l’année, certes, mais il est aussi loin d’être la purge que certains ont bien voulu dépeindre avant même d’avoir su lui laisser sa chance. Un album qui s’écoute avec une certaine facilité c’est sûr (aucun aspect technique, des guitares plutôt faciles et groovy, des refrains en chant clair accrocheurs). Que ce soit pour vous une qualité ou un défaut conditionnera en grande partie votre jugement sur « Killer Be Killed » qui mérite au moins plus qu’une écoute distraite et bourrée d’a priori.
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Effectivement, loin d'être l'album de l'année, c'est un bon album, tout à fait correct, qu'on peut réécouter régulièrement sans aucun problème.
Un peu dur sur la longueur (je coupe en général à Dust), c'est quand même un album dont la note seule dépasse la somme de toutes les notes de ce qu'a fait Cavalera depuis Dark Ages !
Comme quoi, quand il est pas à la compo, il peut être un bon interprète.
Tous les gars sont dans le ton, c'est pro, c'est bien joué, que demande le peuple ? |
citer | Quand j'ai vu Dave Elitch et Troy Sanders dans le line up, mon afflux sanguin s'est mis en branle (ou quelque chose comme ça). Et puis Max Cavalera est apparu est là, plus rien.
Ce disque c'est du Carrefour Cola. Ou de la 33 Export. |
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2 COMMENTAIRE(S)
10/05/2015 09:59
Un peu dur sur la longueur (je coupe en général à Dust), c'est quand même un album dont la note seule dépasse la somme de toutes les notes de ce qu'a fait Cavalera depuis Dark Ages !
Comme quoi, quand il est pas à la compo, il peut être un bon interprète.
Tous les gars sont dans le ton, c'est pro, c'est bien joué, que demande le peuple ?
02/09/2014 21:59
Ce disque c'est du Carrefour Cola. Ou de la 33 Export.