Minuit, l'heure du crime. Mais aussi du bon vieux heavy metal de bad guys. Voilà un retour qui a dû en ravir plus d'un. Que ce soit ceux qui suivent l'unique maître à penser Athenar depuis ses débuts il y a plus d'une décennie (peu nombreux) ou ceux qui, comme moi, ont découvert l'entité Midnight sur le tard à la sortie de son premier full-length
Satanic Royalty chez Hells Headbangers Records (plus nombreux). Quel panard cet album! Que des tubes rock 'n roll from Hell ras la gueule de riffs imparables aussi simples qu'efficaces. Ah ça pour l'avoir fait tourner, on l'a fait tourner ce disque! Mais si savoureux soient les hymnes dépravés de l'Américain originaire de Cleveland que j'avais eu le plaisir de voir au Live Evil à Londres l'année dernière, il était temps de proposer un peu de chair fraîche. Un peu moins de trois ans après le jouissif
Satanic Royalty, Midnight revient donc sonner non pas douze mais dix coups (onze pour l'édition CD et son bonus track "Destroy Tsunami's Power") sur ce très attendu
No Mercy For Mayhem. Toujours chez Hells Headbangers Records et toujours dans le même esprit evil et salace à en juger par cette pochette malsaine bien dégueulasse comme on les aime. Fucking metal!
Effectivement, aucun bouleversement à prévoir sur cette nouvelle offrande. Je pourrais d'ailleurs reprendre ma chronique de
Satanic Royalty tant les deux opus s'avèrent similaires. Manque d'évolution? Auto-pompage? J'ai envie de dire à la fois peut-être et pas du tout mais surtout rien à foutre. Le propos n'est pas là. Celui qui se prend la tête à décortiquer Midnight n'a rien compris. On est juste là pour taper du pied, secouer la tête et passer un bon moment. Et avec
No Mercy For Mayhem, c'est un putain de bon moment que l'on passe. C'est donc avec un plaisir non dissimulé qu'on retrouve la musique diablement entraînante de Midnight, une sorte de heavy metal speedé qui remonte aux plus près des origines du style, très punk et à l'arrache. C'est cru, acide et groovy à mort.
Venom qui viole Motörhead dans une église en flammes un soir de pleine lune que je disais dans ma chronique de
Satanic Royalty. Du rock 'n roll malsain et dépravé qui s'insinue indubitablement dans le cerveau, rien à faire. Tantôt mid-tempo pour faire se déhancher les "metal sluts" ("Prowling Leather", "No Mercy For Mayhem", "Woman Of Flame") tantôt enlevé pour cogner dans le pit ou accélérer sur l'autoroute ("Evil Like A Knife", "The Final Rape Of Night", "Degradation", "Try Suicide", "Aggressive Crucifixion"), Midnight possède son auditeur des premières secondes de la courte intro en arpèges "Penetratal Curse" aux dernières gouttes de sang de la vindicative "Aggressive Crucifixion". Simple et primaire, la musique de Midnight résonne au plus profond de nous et réveille nos plus bas instincts. Et putain que ça fait du bien! Athenar possède un sens incroyable du riff, impossible de rester de marbre face à cette étalage de feeling primitif. Deux-trois riffs par morceaux mais quels riffs, à se damner! Et s'il n'y avait que ça! Le combo rajoute aussi tout un tas de solos bluesy endiablés à l'ancienne qui font mouche, sans oublier le chant arraché jouissif d'Athenar qui hurle ses refrains simplissimes (souvent le titre du morceau) mais tellement bandants de ses vocaux râpeux jubilatoires, véritable appel à la débauche.
No Mercy For Mayhem, c'est un enchaînement de tubes plus efficaces les uns que les autres. Rien à jeter, Midnight déroule pendant un peu plus d'une demi-heure, durée parfaite pour ce style bestial qui autrement souffrirait de manque de diversité. Là, c'est juste nickel! Que reprocher dès lors à l'Américain qui, dans son style, domine tout le monde? Les fans de la première heure regretteront peut-être le côté plus "propre", "mélodique" et "fouillé" des nouvelles compositions (tout est relatif hein!) et la production moins raw. Mais on reste dans ce que le heavy metal a de plus jouissivement vicieux. Comment résister à des tueries comme "Evil Like A Knife" (premier véritable morceau de l'opus, tranchant comme son titre), "Prowling Leather" (rha ce rythme un peu traînant, ce riff lancinant, carrément décadent!), "The Final Rape Of Night" (la plus acerbe, régressive et foutre Satan ces chœurs et ces solos!), "Degradation" (plus rock 'n roll tu meurs!), "Woman Of Flame" (la love song de l'album!), "Try Suicide" (le meilleur riff de l'œuvre?!), "Aggressive Crucifixion" (le combo riff basique/refrain abrutissant irrésistible fait une dernière fois des ravages)? Même sur le bonus "Destroy Tsunami's Power", Midnight assure en sortant la double et un riff mortel dont il a le secret. Non, vraiment, on ne peut que s'agenouiller et s'avilir devant un tel talent, une telle orgie de riffs et d'hymnes à la gloire des plus savoureux péchés et des démons du rock 'n roll.
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