Midnight - Satanic Royalty

Mieux vaut tard que jamais, comme on dit. Après presque dix ans d'existence, une démo, quatre splits, trois EPs, deux compilations et un live, je découvre enfin Midnight. Ce, grâce à son premier full-length sorti fin 2011 sur Hells Headbangers, Satanic Royalty. Impossible en effet de résister à cette belle pochette salace et à la réputation plus à faire du label américain, rarement pris en défaut.

Les apparences sont parfois trompeuses. Non, Midnight, projet d'un seul homme puisque Jameson Walters a.k.a. Athenar fait tout tout seul si ce n'est l'enregistrement, le mixage et le mastering réalisés sous la houlette de Dave Johnson (Soulless, DeathCrawl, Son of Jor-El, ex-Fistula), ne joue pas du black metal. Ni du death. Pas de black/thrash ou de black/death non plus. Juste du heavy metal. Mais pas du heavy metal de tarlouze. Du heavy metal evil, crasseux et dépravé au feeling punk et très influencé par la NWOBHM. Genre Venom qui viole Motörhead dans une église en flammes un soir de pleine lune. Midnight prône en effet un retour aux vraies valeurs. Simplicité et efficacité pourraient ainsi être les deux mots d'ordre de Satanic Royalty. Et Satan que c'est bon! Les morceaux tournent toujours autour de 3 minutes (un peu moins pour la speed "Violence On Violence", beaucoup moins pour l'expéditive "Holocaustic Deafening") et ne comptent pas plus de deux-trois riffs, quand ce n'est pas un seul répété en boucle. Mais alors quels riffs! Simples comme tout et tellement catchy entre mid-tempos pour taper du pied (rha ce "Black Damnation" introduit par une belle mélodie!), riffs bien graisseux (Motörhead qu'on vous dit!), motifs plus mélodiques (solos terribles aussi) ou élans speed des plus entraînants ("Lust Filth and Sleaze", "Violence On Violence"). C'est comme au début des années 1980 en fait, quand on se foutait de la technique et que seul le feeling comptait. C'est bien simple, on écoute une fois Satanic Royalty, on l'a déjà en tête! Et sans que cela nuise à la longévité du disque. La preuve, ça fait des mois que je l'ai et je ne m'en lasse toujours pas. Mais vous savez ce qu'il y a d'encore mieux chez Midnight que ces riffs ultra efficaces? Le chant! Loin des clichés aigus du style, Athenar compte ses paroles à la gloire de la luxure, de Satan et du metal de ses vocaux râpeux, arrachés et primaires qui donnent un cachet tout particulier à Satanic Royalty. Les refrains se limitent en général à gueuler le titre du morceau mais rien que ça, c'est jouissif ("Satanic Royalty", "Black Damnation", "Rip This Hell", "Necromania"...) et on n'a qu'une envie: remuer la tête et s'enfiler des bières, à défaut de salopes. Tellement bandant que je m'en veux de ne pas avoir appris l'existence de Midnight avant. Je vais toutefois pouvoir rattraper mon retard avec la compilation Complete And Total Hell sortie le mois dernier chez Hells Headbangers, encore une fois bien éclairé. Non franchement, difficile de trouver plus catchy, efficace et entraînant que ce Satanic Royalty qui présente la face la plus à l'arrache du heavy. Bien sûr, on n'échappe pas à un petit côté répétitif mais sinon, c'est juste génial!

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