[ A propos de cette chronique ] « Ad Hominem », j'ai envie de te dire, rien qu'avec leur nom tu sais à quoi t'attendre. Une attaque frontale, directe et sans sommation. Vu que l'entité se reforme après six ans de pause et que moi ça me met en joie, l'occasion est toute trouvée pour revenir en détail sur le premier disque de Kaiser le lyonnais. Je vous avoue sans problèmes que j'ai adhéré à tous les disques d'Ad Hominem que ce soit les deux disques très Black Metal en mode True (avec déjà quelques incursions martiales cependant) des débuts ou les deux derniers plus axés sur le Black ambiance industrielle. « Planet ZOG... The End », c'est dix titres pour dix boucheries en règle. Après bon bien sûr, il y a le sempiternel problème de l'idéologie mais ça, j'ai envie de vous dire que quitte à écouter un truc avec un propos de merde, autant écouter ce disque que la dernière chanson des Enfoirés (qui en tient une bonne couche aussi niveau connerie...).
L'album s'ouvre sur « Invocation Of Madness » qui démarre tranquillement sur un petit coup d'orgue, histoire de laisser respirer l'auditeur une petite minute avant la grosse mandale. Enfin « respirer », pas vraiment. Tout ça serait plutôt dans le style « Respirer un grand coup avant de retenir son souffle pendant tout le reste du disque ». Une fois ce passage posé et introductif fini, c'est le début de l'autoroute des riffs bétonnés qui martèlent comme pas permis. L'avantage dans toute cette histoire, c'est que « Planet Zog » est catchy, au sens premier du terme. Non seulement chaque riff composé sur ce disque est facilement identifiable mais de plus, chaque morceau est couronné d'un refrain sur-fédérateur et de punchlines que l'on se prend à hurler en chœur (avec un gros sentiment de honte et de « Putain mais qu'est-ce que je dis moi ? »). Bon, il va de soi que je ne peux pas retranscrire ces textes ici mais nulle doute que ceux qui ont déjà expérimenté Ad Hominem sauront de quoi je veux parler.
En fait, c'est un peu compliqué de chroniquer ce disque puisque tout y est quasiment parfait, Kaiser ayant sélectionné chaque note, chaque riff, chaque mélodie de manière à ce que nous soyons totalement captivés, galvanisés, fédérés. Sérieusement, écoutez-moi ces riffs sur « Soldiers Of Wotan », « Planet Zog » ou encore « Wolf Power ». Si ça, ça ne vous donne pas envie de taper du pied, remuer la tête et lever les mains au ciel alors sans déconner arrêtez tout de suite le Black Metal. Ad Hominem n'est pas un vulgaire groupe de NSBM discount comme il y en a des centaines puisque dans la construction des titres on ressent un feeling inné - un groove oserais-je dire - qui dégouline de chaque note et permet à l'ensemble d'obtenir un petit plus inimitable.
La voix de Kaiser, haineuse à souhait prend le soin de bien caler les passages des paroles en forme d'hymnes sur les passages les plus martiaux et tape-du-pied. On se laisse happer dans cette sombre ambiance de totalitarisme au travers des quelques trouvailles : la caisse-claire militaire sur « Planet Zog », le passage chorale sur « Soldiers Of Wotan », quelques riffs Black'n'Roll envoyés de temps à autre (le début de « The End ») pour apporter un peu de Punch basique et efficace. Un petit relent de Punk se détache aussi sur « WW3 », titre expéditif qui tape dans le dur sans réfléchir. Non sérieusement il n'y a rien à dire sur la qualité inhérente à ce « Planet Zog ».
Une petite piste d'ambiance est glissée dans l'album pour mieux reposer l'auditeur un peu déboussolé par ces décharges de violence. On citera donc « Delirium Tremens » aux allures de marche post-bombardement qui illustre parfaitement la sensation que l'on aurait en posant nos yeux sur une ville en ruines, jonchée de caillasses, de poussière et de quelques cadavres ici et là. La production est également au poil. S'il elle peut paraître quasiment artificielle au départ, elle sert parfaitement le disque en offrant des guitares saturées certes, mais avec des graves très présents. De même la batterie synthétique apporte cette odeur de souffre et cette non-humanité qui sied très bien à ce genre de propos musical.
Bien sûr chers auditeurs, il faudra passer au-dessus de votre seuil de tolérance aux âneries politiques et au-dessus de vos allergies à l'imagerie nauséabonde, la provocation d'extrême-droite et la débilité crasse de certains intitulés. Néanmoins, le problème, c'est que « Planet Zog... The End » est le plus régulier, le plus fédérateur et le plus direct des albums d'Ad Hominem. Et accessoirement un must-have incontestable du True-Black Français tant dans sa qualité au niveau des riffs que dans sa régularité de construction qui force le respect.
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène