chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Irreversible Mechanism - Infinite Fields

Chronique

Irreversible Mechanism Infinite Fields
Je dois avouer que les groupes biélorusses ayant retenu mon attention ne sont pas légion, les seuls noms me venant automatiquement à l’esprit étant Posthumous Blasphemer, qui reste une valeur sure depuis des années, et les nouveaux venus de Eximperituserqethhzebibšiptugakkathšulweliarzaxułum (même si l’expression « son nom me vient à l’esprit » est très mal adapté à ce dernier). C’est donc avec d’autant plus de curiosité que je fis la découverte de Irreversible Mechanism et de leur premier album Infinite Fields. Le promo envoyé par Blood Music contenait de plus une petite anecdote sympathique et encourageante, stipulant que le groupe comptait initialement sortir cet album uniquement en format digital via Bandcamp. Cependant, l’album n’était même pas en ligne depuis 24 heures que les extraits furent retirés, Blood Music ayant d’ores et déjà repéré et contacté le jeune groupe en leur annonçant leur souhait de sortir cet album sous leur label et en format physique. C’est ce qu’on appelle se faire repérer rapidement ! De plus, le même texte promotionnel précisait également que le duo formé par Yaroslav Korotkin et Vladislav Nekrash officiait dans un Death Progressif et Technique dans la veine d’Obscura et de Beyond Creation. Cette comparaison eu vite fait d’achever de titiller ma curiosité et c’est donc plein d’espoir que je m’attelais à l’écoute de ce Infinite Fields. Malheureusement, malgré des premières écoutes enthousiasmantes et une qualité belle et bien au rendez-vous, l’album n’est pas aussi indispensable que l’on a voulu nous faire croire.

La musique du combo se situe bel et bien à cheval entre le Death Technique et le Death Progressif, faisant notamment penser à des formations comme Obscura, Element ou encore Fleshgod Apocalypse pour ce qui est de l’utilisation d’orchestrations. Néanmoins, si de tels noms peuvent venir à l’esprit, Irreversible Mechanism n’arrive que très rarement à égaler le niveau de ces illustres influences. Si la musique des Biélorusses peut donc très fortement faire penser à Obscura, notamment dans le traitement de la basse, jamais Infinite Fields ne parviendra à atteindre le niveau d’un album comme Cosmogenesis ou Omnivium. Les compositions, bien qu’impressionnantes techniquement, ne sont donc pas aussi bien pensées que l’on pourrait l’attendre d’un groupe de Death Technique. Les transitions entre les différentes parties au sein d’un morceau sont même souvent bancales, le groupe préférant stopper net la musique pour changer de rythme plutôt que de créer une transition progressive, qui serait plus adaptée à leur musique ("The Betrayer of Time" à 0’14’’ par exemple). On a ainsi souvent l’impression que certaines rythmiques tombent de nulle part, ce qui est d’autant plus vrai pour les leads mélodiques et les passages les plus techniques, nous donnant la fâcheuse impression que ces passages sont là uniquement pour impressionner la galerie.

Infinite Field présente en effet une des tares les plus récurrentes du genre : la technique à outrance, qui finit même par plomber l’ambiance de l’album. Les leads mélodiques et techniques s’invitent donc partout sur la galette, à tel point qu’ils viennent régulièrement s’incruster dans un passage ou un riff que l’on était réellement en train d’apprécier, ce qui rend leurs apparitions parfois frustrantes. Il en va de même pour les orchestrations. Je comparais cet aspect du groupe avec Fleshgod Apocalypse tout à l’heure, mais là où les Italiens arrivaient à incorporer intelligemment leurs parties orchestrales (au moins dans la première partie de leur carrière), dans le cas des Biélorusses ces dernières sont utilisées de façon abusives, voir même continuelle, que ce soit à l’arrière-plan ou en tant qu’élément principal. En découle donc une atmosphère trop plastique, trop superficielle et participe à la sensation d’écouter un album sans réelle substance, sans âme.

Néanmoins, et même si j’ai l’air de cracher dans la soupe sans la moindre retenue, je dois avouer que ce Infinite Field a de quoi émoustiller les adeptes de Death Technique dans mon genre. Le groupe a en effet un certain talent (et je dirais même plus : un talent certain) pour composer des leads mélodiques réellement magnifiques, comme ceux guidant la mélodie de "The Betrayer of Time". Le groupe n’hésite pas non plus à s’accorder certains passages un peu plus bourrins, qui sont la plupart très bien composés, comme sur "Fragile" avant que ce morceau ne devienne un peu trop niais... à cause des orchestrations… Ces passages plus soutenus nous permettent par ailleurs de saluer l’excellent travail de Lyle Cooper (ex-The Faceless), possédant sur cet album un panel de jeu assez incroyable, et variant agréablement sa frappe lors des moments un peu plus bas du front. L’album s’avère donc parsemé de bonnes surprises, comme l’intro de Infinite Fields faisant carrément penser à du Blotted Science, qui rendent cet album de bonne facture malgré tous ses petits défauts.

Tiraillé entre ces bons côtés qui sont tout de même nombreux et extrêmement agréables, et le fait que ces passages soient presque systématiquement gâchés par un excès de technique ou d’orchestration, il et de fait difficile de tirer une conclusion sur cet album. Assez bien composé et surtout superbement interprété, il est juste dommage que Irreversible Mechanism ait trop voulu coller aux étiquettes établies par les groupes des différentes scènes dites « Techniques » modernes, comme l’atteste les saccades à partir de 3’10’’ sur le titre éponyme qui ne sont pas sans rappeler la scène Djent. On est donc ici en présence d’un bon album, malheureusement dénué de toute personnalité et vide de toute âme, ce Infinite Fields étant d’une froideur implacable, donnant l’affreux sentiment que le groupe évolue dans un monde soustrait de toute émotion, où tout parait beaucoup trop calculé et réfléchi. Ainsi, la pochette dessinée par Par Olofsson (qui signe d’ailleurs ici une de ses œuvres les plus anodines), et merveilleusement gâchée par le placement et la taille du logo du groupe, est un bon renseignement sur la qualité de l’album : c’est beau, très beau même, mais tout semble trop vide et froid pour le style pratiqué. Inifite Fields reste tout de même un bon album dans le genre, au-dessus de la plupart des sorties actuelles, les passages mélodiques étant malgré tout de très bonne facture et très efficaces. Il serait alors souhaitable qu’à l’avenir Irreversible Mechanism use des passages techniques de façon plus sporadique, afin que l’on évite une fois de plus l’overdose.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Irreversible Mechanism
Death Technique Progressif
2015 - Blood Music
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs : (3)  7.17/10
Webzines : (11)  8.09/10

plus d'infos sur
Irreversible Mechanism
Irreversible Mechanism
Progressive / Technical Death Metal (avec éléments Deathcore) - 2012 - Biélorussie
  

tracklist
01.   Irreversible Mechanism  (02:54)
02.   Into the Void  (06:13)
03.   Outburst  (05:46)
04.   The Agony  (03:40)
05.   Infinite Fields  (05:13)
06.   Incipience  (03:42)
07.   Fragile  (03:43)
08.   The Betrayer of Time  (04:11)
09.   Cold Winds  (03:53)

Durée : 39:15

line up
parution
31 Mars 2015

voir aussi
Irreversible Mechanism
Irreversible Mechanism
Immersion

2018 - Blood Music
  

Essayez plutôt
Beyond Creation
Beyond Creation
The Aura

2011 - PRC Music
  
Symbyosis
Symbyosis
Crisis

2000 - Listenable Records
  
The Faceless
The Faceless
In Becoming A Ghost

2017 - Sumerian Records
  
Allegaeon
Allegaeon
Apoptosis

2019 - Metal Blade Records
  
Augury
Augury
Fragmentary Evidence

2009 - Nuclear Blast Records
  

The Harrowed
The Harrowed
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique