« Raaaah les membres de
KAWIR se sont transformés en sales hippies païens qui dansent dans les ruines ! ». Oui j’ai pensé ça quand j’ai découvert le nouvel et sixième album de nos vieux Grecs. La faute a son accessibilité. J’ai eu l’impression qu’il y avait du velouté partout. L’onctuosité recouvrait tous les titres, tous les recoins de ce gros gâteau d’une heure. Mangé comme ça, alors que je n’avais pas véritablement faim, j’ai fait une indigestion. Une double même. La crème me ressortait pas les oreilles. Pire, le soir, en me faisant un petit plaisir manuel c’est de la chantilly qui jaillissait de mon engin !
Que se passait-il ? Au début j’ai pensé que c’est parce que je n’avais pas réécouté le dernier album de 2012 (
Isotheos) depuis un moment et que j’avais plus en mémoire
Arai, bien plus cru. Mais en le remettant je me souvenais que non, qu’il y a quatre ans au contraire j’avais applaudit le côté folk / pagan plus assumé, je me souvenais que j’avais brandi ma souris sans fil en l’air comme s’il s’agissait d’une relique d’un Ancien Empire. Les instruments traditionnels et surtout la flûte étaient parfaitement intégrés et même parfois maîtres des clés musicales comme sur « To Demeter » ou « Godlike ». Je ne peux m’empêcher de vous en remettre un extrait :
Très bon final hein !
Donc non, je ne perdais pas l’esprit, je n’avais pas oublié que
KAWIR avait mis du Dionysos dans son Poséidon. C’est tout simplement que
Father Sun Mother Moon est encore plus accessible et a franchi une nouvelle étape. Les instruments traditionnels s’y font plus présents et sont encore plus en avant. Ils ont encore grignoté du temps d’apparition et deviennent souvent les stars de ces 8 titres. Ce qui fait que
KAWIR a encore fait un bond vers
ROTTING CHRIST, vers
AHURESIA aussi !
Et ? Et bien en remettant l’album en connaissance de cause j’ai pris de plus en plus de plaisir. En n’étant plus surpris par l’aspect sucré j’ai découvert les autres saveurs. Le goût amer se dévoile. J’ai alors entendu de plus en plus les parties agressives qui sont toujours là, mais que mon esprit refusait d’entendre au début. L’équilibre n’est finalement pas si boiteux que ça. On a de belles parties de champs de batailles comme sur le single « Hail to the Three Shapped Goddess ». Ça peut même dépoter sévère !
Et l’un des autres intérêts de l’album provient de ses quelques infidélités au black metal épique et pagan. Ces nouveaux titres montrent plusieurs petites facettes, qui ne sont même encore que des moues, et qui ne demandant qu’à être plus explorées par le groupe. Il y a une touche progressive, très ténue mais présente. On n’en est pas encore à
NOKTURNAL MORTUM, mais on sent que c’est une voie que
KAWIR pourrait creuser. On sent aussi qu’en ne changeant que deux ou trois petits arrangement cet album deviendrait power ou heavy. « To Mother Moon » contient une longue partie instrumentale qui me fait penser à chaque écoute à « The Ides of March » d’
IRON MAIDEN version Cieux d’Athènes.
KAWIR s’ouvre, de plus en plus.
Alors ce qui au début me rebutait m’a plu au fil des écoutes, et je me suis pris de sympathie pour cet album. Je lui reproche certes quelques passages presque dansants, il frise parfois trop le pouet pouet, mais il ne saute pas non plus dans le n’importe quoi. Ce n’est pas
ELUVEITIE par exemple. Tiens,
ELUVEITIE, ils deviennent quoi d’ailleurs. Je les ai laissés dès leur deuxième album en 2008 eux... Une petite recherche et c’est trouvé : un extrait de leur album de 2014 :
Ah, la gerbe... Mais bon, c’est très bien comme exemple. Ecoutez d’abord
ELUVEITIE et vous vous rendrez compte que
KAWIR finalement ça déchire tout ! Sauf la dernière piste ! « The Descent of Persephone » est une outro de plus de 10 minutes bien ennuyeuse. Genre
GRAVELAND version mix instrumental 2016. Il faut attendre 5 minutes pour se rendre compte qu’il démarre véritablement mais on a du mal à tenir jusque là. C’est la petite cerise sur la grosse crème. C’est bien pour finaliser le tout, mais personne la mange...
Prenez cet album en sachant que la musique a encore lâché du lest, et vous pourrez succomber. Et je finis avec ce que je présente d’habitude en ouverture, le line-up. Porphyrion, vocaliste entre 2005 et 2008 revient au micro. Phaesphoros a donc sauté après cinq années dans le groupe, comme la plupart des autres musiciens. Seul Therthonax est fidèle au poste, lui qui n’était pas un membre fondateur...
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