Kawir - Isotheos
Chronique
Kawir Isotheos
Bien que j’aie suivi leur carrière avec attention, je ne suis pas fan du KAWIR des 17 premières années. Ses 4 premiers albums étaient indéniablement intéressants mais ils m’ont toujours donné l’impression de ne pas aller au bout de leur concept. La thématique des divinités grecques était bien intégrée dans les textes, mais pas assez bien rendue dans la musique. J’attendais plus de chœurs, plus d’instruments traditionnels et plus de samples qui me feraient plonger plus profondément encore dans leur monde. Arai avait beau être bourré de claviers, ils ne sonnaient pas « Grèce Antique », Ophiolatreia quant à lui mettait trop l’accent sur l’agressivité et les compositions étaient trop fouillis pour me satisfaire. Il contenait pourtant un « Rhea » impeccable qui prouvait que le groupe avait les moyens de faire un excellent BELENOS à la sauce grecque. Le potentiel était bien là, mais le fait qu’il n’explose pas commençait à me désespérer lorsque l’EP To Uranus est sorti en 2010 ! Enfin KAWIR m’offrait les titres que j’espérais avec trois nouvelles créations : « To Uranus », « Sword of Dardanus » et « Kourites », des morceaux à la batterie qui martèle, aux riffs entêtants et à la touche « grecque » qui donnaient envie de sortir les armes et d’aller combattre au nom de dieux qui ne sont même pas les nôtres. Ça y était, j’étais fan de KAWIR !
Mais c’était juste un EP, et il allait falloir patienter encore deux ans pour savoir si le groupe décidait d’enfoncer le clou ou de faire un nouveau retour en arrière. Eh bien cela ne commence pas vraiment du bon pied vu que le premier titre, « Daemon », est bien timide et trop passe-partout. Il offre une longue introduction instrumentale consacrée à la mélodie et enchainée par 4 minutes très excitées. C’est bien fait mais absolument pas inspiré par les mythes et légendes comme je le désirais. Il est suivi d’un « Hymn to Winds » qui fait le chemin inverse. Il commence par du black metal rageur, se poursuit par un break où des riffs mélodiques prennent les rennes, et enfin, à 3mn52, mon attente est enfin récompensée ! Des choeurs viennent remplacer le chant typé black de Phaesphoros et ils lancent l’album sur les rails désirés, qu’ils ne quitteront plus pour un bon moment !
Les ambiances retrouvent alors celles de l’EP précédent grâce à une abondance de choeurs, de flûtes et de Qanûn (appelé ici Kanonaki, sorte de cithare sur table). La mélodie à la flûte sur « To Demeter » est d’une simplicité déconcertante mais inoubliable. « Hymn to Apollo » qui parvient à hypnotiser avec sa douce lenteur voit ses instruments se taire peu avant la 5ème minute pour ne plus laisser qu’une flûte, des paroles susurrées et des bruits de gouttes d’eau qui tombent directement sur notre nuque. 10 minutes cultes ! Arrive ensuite « Hail Bacchus » qui n’est pas un BELENOS, mais plutôt un HIMINBJORG à la grecque. Le riff y est encore simple et utilisé en boucle, mais il offre surtout des vocaux intéressants. On retrouve le chant black mais aussi des déclamations, des choeurs masculins et féminins qui se chevauchent et surtout sur la fin une voix féminine qui zozote... Oui, c’est vrai que ça, on aurait pu s’en passer, mais qui sait si ce n’est pas fait exprès, d’autant qu’ils ont leur charme... « Hades » met toujours autant l’accent sur l’ambiance et c’est un choeur marmonné qui nous met en transe sur les 5 premières minutes, avant un nouvel effet déjà utilisé, facile comme tout et pourtant réussi : les instruments qui disparaissent pour laisser la place à une voix masculine envoûtante avant de refaire repartir la musique avec un gars qui chantonne des "Wohohohoh" certes niais mais tellement jouissifs !
Alors si ce que vous aimiez chez KAWIR c’était les morceaux agressifs, vous allez être sacrément déçus, ou alors devoir vous contenter de peu, de l’avant dernier titre par exemple (« Godlike ») puisque c’est l’un des seuls avec les deux premiers où la batterie et les vocaux se lâchent. Là, c’est fini le monde des divinités, nous revoilà sur Terre et c’est pas joli joli. Les oiseaux, les vignes, les moments d’apaisement des 5 morceaux passés n’ont plus leur place ici, ce ne sont plus qu’un souvenir qui se rappelle à nous sur les 50 dernières secondes où une flûte translucide apparaît. Oui, cet album est destiné à ceux qui veulent faire voyager leur âme plus que guerroyer, c’est la principale diffénce désormais entre KAWIR qui nous plonge dans le mysticisme et ROTTING CHRIST qui nous entraine au contraire sur les champs de bataille des divinités. L’album se termine avec un instrumental, un final qui fait office de générique de fin. On imagine très bien les crédits s’afficher sur l’écran de notre esprit, et ses 3 minutes viennent nous rappeler quel moment plaisant, distrayant et agréable nous venons de passer. Que souhaiter de plus ? Une meilleure production surtout parce que sur ce Godlike le son est moins bon que sur To Uranus . Il faudrait aussi encore plus de variations et de surprises. Surtout il faudrait que les paroles continuent d'être chantées en grec mais disponibles dans une autre langue dans le livret car il est frustrant de ne pas pouvoir profiter pleinement des thèmes abordés.
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