Est-ce nécessaire de faire une chro de
KAWIR quand pour se rendre compte de la qualité de la formation il n’y a qu’à ouïr ?
Oui, je commence par un jeu de mot, je suis gai. Et c’est un peu à cause de cet album disons-le. Le septième, sorti dans la foulée du précédent,
Father Sun Mother Moon (2016) ! Mais alors que le laps de temps est pratiquement insignifiant, difficile de dire que les 6 pistes de cet
Exilasmos en sont les fiers successeurs. Au contraire, il est amusant de remarquer un bon gros virage, qui se transforme même en demi-tour, et qui laisse sur le côté beaucoup d’éléments folk traditionnels qui envahissaient les compositions récentes. Ah attention, je renvoie à la chronique pour rappeler que j’avais apprécié le résultat. Un
KAWIR clair qui se faisait très entrainant était loin d’être mauvais ! J’avais commencé ma chro en disant : « Raaaah les membres de
KAWIR se sont transformés en sales hippies païens qui dansent dans les ruines ! », tout en avouant que je m’étais pris au jeu.
Et bien c'est l’effet contraire qui m’a cueilli à la première écoute cette fois-ci :
« Bah, ils ont rangé leurs instruments nos bardes épiques !? ». Oui, mais pas trop loin. Ils vnot les sortir, mais à de rares occasions maintenant. Et de façon moins grossière, plus réfléchie. Le groupe, toujours mené par l’infatigable Therthonax depuis 1993, ne veut plus es grosses ficelles, et retrouve pour le coup un côté sombre et agressif qui manquait. En écoutant distraitement et en parlant trop vite, on dirait même qu'il a perdu de la saveur. Ce serait s'être baigné trop longtemps dans les sons pouet pouet et la crème partout du précédent. Certes, cet album est moins évident, moins envolé, moins lyrique, moins instantané en fait. Et en plus, KAWIR a décidé de mettre la piste la plus dégoulinante au début. « Lykaon » n’est pas là pour faire beau, et il n’y a que son final qui trahit le goût toujours présent de la formation pour des ajouts qui prennent au ventre. C’est un solo démentiel. Il passe inaperçu quand on n’est pas concentré, il devient indispensable sinon.
Et finalement plus l’album avance, plus on l'écoute, et plus on y voit des couleurs. C’est parfois bien léger, comme la deuxième piste « Oedipus » et ses chœurs plus virils. Encore plus sur la suivante « Tantalus » qui clot la moitié de l’album sur un goût noir... Mais les trois derniers morceaux vont être des explosions vives. Toujours sur une base violente et rentre-dedans, les riffs sont incisifs, et tournent même au heavy sur « Orestes ». Bonne piste qui vole même quelques lignes de chœurs à IRON MAIDEN : « Ohohoh ohoho Ohoh !! ». Mais c’est « Agamemnon » qui offre le plus d’ouvertures, avec le retour des instruments traditionnels disparus, des chœurs encore plus présents et des mélodies très accessibles. Cette piste satisfera les fans des dernières sorties. Semblera trop envolée aux autres.
Au final,
KAWIR revient à du moins évident, tout en cachant des caresses dans les recoins, comme c'était le cas sur Godlike en fait. Il montre encore l’envie et la capacité de produire des compositions fortes et directes. C'est plaisant, même si
Exilasmos n’est pas le meilleur album des Grecs, mais ce serait gonflé de le leur reprocher après la belle carrière qu’ils ont su poursuivre en plus de 20 ans d’existence.
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