Rivers Like Veins - Architektura przemijania
Chronique
Rivers Like Veins Architektura przemijania
C’est tous les deux ans que le Polonais de RIVERS LIKE VEINS revient nous réjouir les oreilles. Cela a commencé en 2019 avec un premier album très prometteur, cela s’est poursuivi en 2021 avec un autre qui confirmait les espoirs, cela se poursuit avec Architektura przemijania, sorti toute fin décembre, juste assez tard pour ne pas apparaître dans la plupart des tops annuels. Il aurait mérité d’y figurer pourtant, c’est une certitude… Peut-être pas dans celui de tous les amateurs de black metal, mais au moins dans celui de ceux qui apprécient les nuances, qui aiment quand le rêche et le doux se mélangent naturellement.
RIVERS LIKE VEINS est composé de trois âmes. Icyvr en est le personnage central, responsable des guitares, de la basse, des claviers et des vocaux. Il est accompagné de l’indispensable chanteuse aux accents slaves Bouillanne, et du batteur Wosd. Et ce qu’ils produisent ensemble est d’une belle et efficace qualité. Le groupe a surtout le talent rare de paraître simple tout en utilisant de la technicité. Lorsque des musiciens maîtrisent leur instrument, ils ont tendance à trop vouloir le faire savoir, et à faire une démonstration qui n’a plus beaucoup d’émotion, qui perd de sa spontanéité. Ce n’est pas le cas ici. Il y a des solos à la guitare et une musicalité évidente, mais qui restent au service de l’histoire racontée et des ambiances désirées. Du coup, ces 40 nouvelles minutes sont parvenues à ma conquérir aisément, me donnant l’impression d’écouter l’enfant né entre DRUDKH et MYSTIC FOREST, deux groupes bien différents, mais pas totalement opposés. Comme eux deux, RIVERS LIKE VEINS est empreint de poésie, d’illusions perdues, de tristesse ravalée et surmontée…
L’évidence de ces 5 morceaux (+ une intro et une conclusion) n’est pourtant pas instantanée, et il m’a fallu attendre la troisième écoute pour la ressentir totalement. J’avais oublié que le groupe ne s’offrait pas à celui qui écoutait distraitement. Il se dévoile à l’oreille attentive et à l’âme qui laissera une fissure apparaître sur sa coquille. Et ensuite, le nombre d’écoutes fait tout craqueler jusqu’à ce que la mélancolie qui semblait lointaine accapare le devant de la scène. C’est fort et beau à la fois, et c’est donc tout à fait dans la « veine » de ce que crée le groupe depuis ses débuts.
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