Mass Hysteria - Le bien-être et la paix
Chronique
Mass Hysteria Le bien-être et la paix
Quel métalleux français ne connait pas Mass Hysteria ? Même si le groupe ne fait pas l’unanimité et peut diviser autant par sa musique que par son message, force est de constater que peu de temps après sa création en 1993, le combo a rapidement acquis une notoriété indéniable sur le plan national grâce notamment à une réputation bien méritée de groupe de scène. Avouons que même sans apprécier leur musique il est effectivement difficile de ne pas être scotché par l’énergie déployée en live par le groupe. Quatre ans après sa formation, Mass Hysteria sort donc son premier opus sur Yelen Musiques, « Le bien-être et la paix ». Avec ce titre Mouss et sa bande marquent d’entrée de jeu leur différence, loin des clichés du metal : une attitude foncièrement positive, qui restera l’une de leur caractéristique jusqu’à ce jour. Débordant d’énergie et contenant quelques tubes incontournables, ce premier effort sera le premier pas d’une longue carrière qui continue toujours vingt-trois ans après.
Revendiquant des influences aussi diverses que Helmet, Prong, Bad Brains, Ministry ou Metallica, le quintette nous assène ici un pot-pourri hardcore-metal-indus aux riffs tranchants enveloppés de samples électro-indus et au groove irrésistible. Après une entrée en matière tout en faux-semblant avec « L’homme qui en savait trop rien » au mid-tempo assez gentil, Mass Hysteria se dévoile enfin vraiment avec l’un des trois tubes de cet album : « Knowledge is Power » (les deux autres étant « Donnez-vous la peine » et « Respect to the Dance Floor »), un sample entêtant qui me fout encore aujourd’hui des frissons sur lequel s’enchaine ce riff bien abrasif aux relents hardcore prononcés sur un tempo enlevé (le jeu précis et affûté de Raphaël) vous donnant tout autant envie de headbanguer comme de bouger votre corps au milieu du salon tout en scandant les sages paroles de Mouss (« ne cherche pas, ne cherche pas, le temps qui passe est notre professeur, knowledge is power »). La recette est finalement assez simple mais ô combien diablement efficace. Difficile en effet de résister à ses petites sœurs citées plus haut et construites sur le même schéma avec une mention particulière à « Respect to the Dance Floor » sur lequel vous pourrez sortir votre plus beau déhanché à la John Travolta pour un effet maximal.
Mais si pour moi ces trois titres sortent clairement du lot (et figurent d’ailleurs toujours régulièrement sur les setlists live) le reste n’a pas à rougir et soutient l’album sur ses quarante minutes dans la droite lignée d’un style finalement assez personnel malgré des influences palpables (on pensera souvent au Ministry de « Psalm 69 ») que le groupe lâchera quelques instants sur une giclée purement hardcore aussi brève que furieuse (« Hard Corps (Les fils du vice) »). Cette identité on la doit également au chant de Mouss. On peut ne pas partager son message ‘’positif à bloc’’, humaniste et illustrant parfaitement la phrase de Jacques Prévert reprise dans « L’effet papillon », « être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple » je le conçois mais force est de reconnaitre que le bonhomme, même sur album, parvient à dégager un aspect très vivant à son chant, qui plus est moi qui suis assez difficile dès lors qu’il s’agit de chanter en français sur du metal, Mass Hysteria fait partie de ces rares groupes à qui l’utilisation de la langue de Molière donne une dimension supplémentaire.
Finalement même vingt ans quasiment après sa sortie, « Le bien-être et la paix » reste un album d’une efficacité incroyable et qui n’a guère pris de rides. En dehors de quelques moments d’accalmie (« L’homme qui en savait trop rien », « Gone » et son joli refrain mélodique) l’énergie débordante qu’il dégage prend l’effet d’une fontaine de jouvence lui permettant de mettre à l’amende pas mal d’albums actuels. Ce premier opus est une pierre angulaire du metal français (n’en déplaise à certains), reflet d’une époque mouvementée pour le style avec la percée du néo-metal qui influencera quelque peu nos frenchies sur la suite et annonciateur de l’incontournable « Contraddiction » deux ans plus tard qui fera passer Mass Hysteria dans la classe supérieure. Un album qu’on écoute avec un grand sourire et qui vous fout la banane pour la journée, rien que pour ça tout le monde devrait l’avoir dans sa discothèque.
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