Gevurah - Hallelujah!
Chronique
Gevurah Hallelujah!
Vous avez déjà entendu ce genre de commentaire : « Voici un album que j’ai adoré détester. Ou bien détesté adorer ! » ? C’est particulièrement pompeux et pourtant c’est exactement ce que je vais vous sortir à propos du premier album des Canadiens de GEVURAH...
Je déteste plein de choses chez ces Québécois, et pourtant Hallelujah ! est fort, très fort, incontournable même pour les amateurs de black orthodoxe en 2016. En un peu plus d’une heure, A.L. et X.T. montrent une maîtrise sans faille des ambiances les plus caniculaires et les plus démoniaquement perverses du style. Ils crachent 7 titres avec une assurance énervante, parvenant à s’accaparer les meilleurs éléments de leurs aînés. Leurs racines se trouvent avant tout chez MAYHEM, avec un son et des ambiances détachées et hautaines aussi méprisables que sur un Ordo ad Chao. Et pourtant implacables. Ils affichent la même certitude de force, la même confiance de qualité, la même absence de faiblesse. Le plus énervant c’est qu’ils ont le talent qui va avec. On est forcé d’admettre qu’ils sont effectivement intouchables. Mais là où les Norvégiens cultes ont tendance à laisser des éclats de vomi sur les murs, le duo de GEVURAH fait le ménage jusqu’au bout, à coup d’influences orthodoxes obligatoirement rapprochées de nos DEATHSPELL OMEGA, voire des furieux FUNERAL MIST.
Quels pains dans la gueule ! Cela faisait au moins depuis NIGHTBRINGER que l’on n’avait pas découvert un groupe aussi impeccable, aussi doué dans la trituration d’esprit. Alors que pour la plupart des groupes de black on conseillera de fermer les volets ou d’attendre le soir pour se mettre dans de bonnes conditions d’écoute, c’est inutile avec ces 7 pistes. Elles ont le pouvoir de souffler le soleil, de fermer votre âme, et ce aussi clair soit l’endroit où vous vous trouviez au moment de l’écoute. La musique s’impose. Elle parvient à s’introduire dans votre esprit et à lui faire croire que vous êtes agonisant, nu et à genoux, dans un lieu indescriptible, immensément vaste, et aussi immensément vide. C’est une sensation humiliante, renforcée par les vocaux qui vous fouettent le dos inlassablement.
Le pire est en fin d’album. « הַלְּלוּיָהּ » fait 20 minutes. Il aurait pu être le seul morceau de l’opus tant il est complet et suffit à nous incliner face à nos nouveaux rois. C’est en quelque sorte un « Carnal Malefactor » (DEATHSPELL OMEGA) version 2016. Tour à tour sinueux, violent, déstabilisant, blasé, furieux, stressant et au break typiquement orthodoxe avec des chœurs poignants.
GEVURAH est donc détestable. Mais il est aussi impossible de résister à ses qualités, qui s’imposent comme des évidences.
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