Sept ans qu'on l'attendait ! Et ça y est, VI est de retour avec un premier full-lenght annoncé il y a déjà quelques années (en 2012, comme je le disais déjà dans ma chronique de l'EP ici-même). Le side-project des membres d'Aosoth (et d'un petit nouveau à la batterie, Blastum, issu de Merrimack) nous livre enfin « De Praestigiis Angelorum », suite de l'excellent EP
« De Praestigiis Daemonum » qui instaurait une ambiance de dévotion et de puissance ayant de quoi rivaliser avec les plus grands noms du Black Orthodoxe. De quoi avoir l'eau à la bouche à l'annonce de ce premier disque qu'on attendait comme le messie d'une scène orthodoxe qui se perd un peu dans le magma général des sorties Black Metal. Je pensais clairement écouter un bon disque mais de là à anticiper ça. Devrais-je même dire « de la à anticiper ÇA ? »...
VI a sorti la banane de l'année, voire des deux dernières années. Dieu sait qu'on ne me la fait pas à moi, vieux briscard de l'orthodoxe ayant à peu près tout écouté dans ce genre et ne se laissant pas facilement impressionner par la sortie moyenne du disque moyen. Mais là, c'est la grosse claque, à tel point que j'en ai fait des « Pouh la la ! » d’enthousiasme devant l'ordinateur quand un gros riff arrivait. J'ai des témoins et je n'étais franchement pas loin de tendre mes mains vers le ciel en crispant légèrement mes doigts. Et ça, tout amateur de Black Metal digne de ce nom vous dira que c'est le geste ultime qui vous prouve que ce que vous écoutez défonce. Je ne l'ai pas fait, parce que je n'habite pas tout seul mais le cœur y était, ça c'est clair.
Comment résumer simplement « De Praestigiis Angelorum » ? Facile. Prenez en gros le riffing et les ambiances grégoriennes dévouées de
« De Praestigiis Daemonum », ajoutez-y un vrai batteur, une production toujours grinçante mais plus puissante et une grosse dose de riffs tournoyants et mélodiques qui pourraient être comparés à Krallice, Nightbringer et les morceaux les plus touchants de Funeral Mist. Dis comme ça c'est de la bombe pas vrai ? Ben figurez-vous que ça l'est aussi quand ça vous passe dans les oreilles. Pour qui aura apprécié
« De Praestigiis Daemonum », la transition entre les deux révélera son lot de surprises et d'évolutions. Outre ces mélodies bien plus développées qu'auparavant, on notera une production plus claire (merci Agonia Records pour le budget) conservant cependant un aspect granuleux dans la distorsion visant à conserver le facteur corrosif du projet ainsi qu'une vraie batterie qui remplace la boîte à rythme. Un schéma qui sied à merveille au groupe (ce qui n'était pas gagné de base puisqu'on gagne en feeling ce qu'on perd en sécheresse avec ce type de changement) et un Blastum qui sait à merveille jongler entre les patterns à la limite du groovy et des retour aux blasts-beats mécaniques et précis.
Pour le reste, on en prend vraiment plein les dents et ce dès « Par Le Jugement Causé Par Ses Poisons », premier « vrai » morceau de la galette qui emboîte le pas à un « Et In Pulverem Mortis Deduxisti Me », morceau introductif qui reprend les mêmes samples que le final de « Il N'y A Pas De Repos Ni Le Jour Ni La Nuit Pour Ceux Qui Ont Adoré La Bête Et Son Image Et Pour Quiconque A Reçu La Marque De Son Nom » et qui assure donc la continuité voulue entre les deux sorties du trio. Le premier riff est déjà bien représentatif des phases les plus directes de ce nouvel album puisqu'il propose des dissonances tournoyantes, des trémolos-cordes-à-vide où on lâche les freins et quelques slides glissés ici ou là pour contribuer à rendre la mixture chaotique au possible. Si ces instants passent comme des lettres à la Poste, c'est bel et bien sur les passages les plus mélodiques que VI fait mouche. On citera en exemple le passage à 4.41 présent sur « Par Le Jugement Causé Par Ses Poisons », le solo de « Il Est Trop Tard Pour Rendre Gloire. Ainsi La Lumière Sera Changée En Ombre De La Mort » ou encore le final de « Plus Aucun Membre Ne Sera Rendu ». Ajoutez en plus de ces passages frissonnants des mid-tempo dantesques qui ne feraient clairement pas tâche sur le « IV : An Arrow In Heart » d'Aosoth, comme l’entame de « La Terre Ne Cessera De Se Consumer ».
Toujours théiste jusqu'au bout des orteils, VI réussit cependant à appliquer musicalement son nouveau concept angélique. Plus lumineux, plus beau, plus absolu et donc plus céleste que sur l'EP, le groupe semble quitter temporairement la noirceur dans ses envolées mélodiques. En résulte un « De Praestigiis Angelorum » a ranger aux côtés des « Maranatha », « Consolamentum » et autres « Blood Libels ». En somme un Black très clair, comme contemplant des nuages orageux depuis le trône fixé dans le ciel. Et à coup sûr un disque aussi grand que les mystérieuses entités dont il narre l'histoire.
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