Blaze Of Perdition - Near Death Revelations
Chronique
Blaze Of Perdition Near Death Revelations
Les récentes annonces et sorties de VI et Aosoth auront eu un bel effet sur ma part. C'est grâce à l'excellent disque de VI que je me suis donc penché plus en détail sur les sorties de Black Orthodoxe estampillées 2015. Défrichages de nouveaux groupes, ré-écoutes de classiques et approfondissement de certaines formations qui m'avaient toujours parues inintéressantes. Parmi ces dernières, voici donc le cas Blaze of Perdition dont la musique était arrivé à mes oreilles quelques années auparavant mais n'avait pas franchement retenu mon attention. Pourtant, le groupe polonais s'avère avoir des arguments très convaincants sur ce « Near Death Revelations », un titre ô combien mérité puisqu'un membre du groupe est décédé dans un accident de la route et que deux autres ont été grièvement blessés. Alors, je ne sais pas si c'est ce point de détail précis dans leurs vies qui fait que ce dernier disque a passé un cap en terme de composition, de thématiques et de production mais toujours est-il qu'il dame clairement le pion à un « The Hierophant », précédent effort de la troupe franchement téléphoné et mou du genou.
Les quatre musiciens ont donc décidés d'envoyer à la face du monde un nouvel album visiblement bien plus poussé que leurs prédécesseurs. Là où on ne voyait en eux qu'un hériter – voire un ersatz – d'Ofermod, Ondskapt ou encore Merrimack, « Near Death Revelations » remet les pendules à l'heure. On peut d'ailleurs préciser que ça ne traîne pas puisque dès « Królestwo niczyje », premier morceau dépassant allègrement les neuf minutes, on sent que la formation s'est surpassée en terme de rapidité, de violence et d'ambiances. C'est indubitablement un Blaze of Perdition plus tranchant que nous retrouvons ici et qui s'affirmera dans toute son opacité, notamment sur une piste comme « Into The Void Again » s'octroyant le plaisir de varier les tempos avec une grande facilité, de proposer des mid-tempos réussis ainsi que quelques solis du meilleur effet (si, si, je vous jure).
Ce qui choque dès la première écoute, c'est cette dualité entre fluidité absolue et cohérence bétonnée. Deux principes qui ont pourtant une tendance naturelle à s'opposer puisque la variation des registres au sein d'un même morceau pénalise généralement la cohérence d'un disque. Et bien, force est de constater que ce n'est pas le cas dans « Near Death Conditions », puisque si les compositions jonglent à merveilles entre accélérations et accalmies, la production qui sied parfaitement au travail effectué permet d'assurer un lien, notamment grâce à ce grain de guitare qui adouci les parties brutales et rend plus agressifs les moments plus posés. On citera également un travail mélodique des plus fournis : en effet, les guitaristes trouvent un riff qui fait mouche (façon Acherontas, si vous voyez le genre) pour chaque morceau. Du coup, on ne décroche pas de l'album et on fini par se laisser prendre au jeu sans aucune difficulté.
Niveau ambiance, c'est du tout bon également puisque le quatuor rajoute quelques samples (cœurs d'église, craquements de vinyle...) et quelques mini-interludes à la guitare sèche qui permettent d'aérer l'ensemble. Un climat instauré avec brio qui permet à Blaze Of Perdition d'affirmer sa personnalité et d'éviter de sombrer dans les clichés de l'orthodoxe. Si « Near Death Revelations » est légèrement dévoué, il est surtout d'une noirceur évidente. Et, devrais-je même dire, d'une noirceur intime tant il peut se révéler touchant par instants (la salve mélodique de « When Mirrors Shatter » pendant la deuxième minute est ahurissante). Ce qui est sûr, ce que nos slaves ont poussé le curseur de l'émotion au taquet, probablement en s'inspirant de leur vécu qui doit être sacrément marquant. En résulte donc une sincérité palpable, comme balancée entre volonté de croire aux forces supérieures et âpre constat d'une réalité nettement plus tristounette.
Un album pétri de contradictions, de duels mentaux et musicaux d'ailleurs très bien illustrés par cette pochette façon « double lecture » qui a le mérite d'être originale avec ses teintes orangées. Toujours dans ce registre on citera la performance remarquable d'un vocaliste qui flirte avec la rage, le désespoir et quelques incantations mystiques déclamées de temps à autre. « Near Death Revelations » porte décidément très bien son intitulé, puisqu'il est l'album de la révélation pour Blaze Of Perdition, celui qui permet au groupe de sortir d'un anonymat relatif et d'entrer par la petite porte dans la cour des grands. Un disque réussi, atypique, qui montre son aptitude à enjoliver des schémas classiques du style et que les amateurs de Black Metal noir et mystique doivent se procurer.
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