Wesenwille - III: The Great Light Above
Chronique
Wesenwille III: The Great Light Above
Révélé il y’a un an et demi avec le très bon
« II: A Material God » le duo des Pays-Bas n’a pas chômé depuis, car outre la sortie d’un album live il a trouvé le moyen de repasser par la case studio afin de mettre en boîte ces sept nouveaux morceaux, qui sont majoritairement dans la droite ligne de ce que à quoi il nous a habitué jusqu’à présent. Continuant ce qui avait été commencé avec ses prédécesseurs ce troisième opus va lui-aussi être totalement addictif et inspiré, de par sa musique froide entre noir et gris et aux textes influencés par la modernité, le capitalisme débridé et l’industrialisation à outrance. Cependant si ces influences sont toujours palpables le combo afin de ne pas se répéter a ajouté des ambiances orthodoxes et brumeuses typiquement Islandaises, tant par moments on va avoir la sensation d’être en présence de résidus provenant autant de chez SVARTIDAUÐI que d’AUÐN, qui vont parfaitement s’intégrer à l’écriture des Bataves qui se sont ici surpassés. Il est en effet évident que ce nouvel album est encore meilleur que son pourtant réussi prédécesseur, vu qu’il est plus fort du côté technique comme pour les variations plus nombreuses et où chacune des compositions vont avoir leur propre personnalité.
Et cela va exploser directement à la face du monde sur l’étiré et majestueux « Revelation Of The Construct » qui va durant pratiquement dix minutes dévoiler toute la palette de jeu de l’entité, où vont s’agglomérer des riffs dissonants et glacés avec d’autres plus sombres comme cosmiques. N’hésitant pas à accélérer frontalement comme à ralentir le tout avec brio et précision, la bande offre un rendu désespéré et tribal où se mêle des blasts de haut-tenue et des variations nombreuses où le frappeur dévoile toute sa finesse et sa technicité sans jamais trop en faire (un point qui sera constant sur tout le disque). Constat identique pour les parties de guitare qui ne perdent jamais leur fluidité et où apparaît un long solo mélodique, qui amène ainsi de la lumière après la tempête et les ténèbres et permettre de souffler un peu. Du coup on se rend immédiatement compte qu’effectivement les gars ont bouffé du son venu de l’île de l’Atlantique nord… et pas que sur cette plage d’ailleurs. Car si on le retrouve de façon plus discrète sur le tout aussi réussi « The Legacy Of Giants » cela se montre plus flagrant sur le magnifique « Our Sole Illuminator » qui dévoile des accents épiques tout en finesse, à l’instar de passages apaisants qui permettent ainsi de respirer et de reprendre ces esprits au milieu de ce voyage qui n’est pas de tout repos. Envoyant l’auditeur valdinguer de tous les côtés entre ses nombreuses accélérations et ralentissements la formation montre aussi qu’elle sait aller à l’essentiel aussi bien du côté de l’écriture que de la durée générale, preuve en est le court et très bon « Transformation » qui mise tout sur la lourdeur et le côté massif - vu que la vitesse est absente des débats. Néanmoins cela n’a pas d’incidence sur la puissance dégagée de par la qualité de l’ensemble tout en sobriété mais qui ne tombe jamais dans la facilité ni le pédant, comme cela s’entend sur le contenu et suffocant « Trinity » qui maintient la pression telle une cocotte-minute ou un volcan prêt à exploser sans y perdre en accroche ni en noirceur.
Si des accents Doom bien troussés s’écoutent facilement ici ceux présents sur la conclusion « The Specular Gaze » vont pousser l’idée à son paroxysme, tant on se retrouve embarqué vers quelque chose de lointain où luminosité et obscurité se côtoient tout du long pour s’imbriquer entre deux ambiances tribales, et complétées par quelques explosions de vitesse présentes juste ce qu’il faut. Tout cela permet ainsi de densifier un peu plus un ultime bijou du même acabit de tout ce qui l’a précédé pour conclure ainsi un long-format sans fausses notes et qui demandera beaucoup de temps et d’écoutes pour être totalement assimilé et apprécié. Malgré sa complexité de façade celui-ci s’appréciera rapidement et facilement tant on est de suite embarqué loin dans les étoiles et les galaxies magnifiques, pour une offrande où les couleurs émergent de la masse gazeuse… bien que le noir, le gris et le blanc restent prépondérants. Autant dire qu’il serait franchement dommage de passer à côté de cette pépite riche en rebondissements et en harmonies qui montre encore une fois la qualité Néerlandaise au sein de la scène extrême, surtout qu’on sent bien que le chanteur et multi-instrumentiste (qui poursuit désormais l’aventure en solo) en a encore sous le coude et qu’il réserve encore de biens belles choses pour le futur, et on a déjà hâte d’entendre ça.
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