Apostate Viaticum - Before The Gates Of Gomorrah
Chronique
Apostate Viaticum Before The Gates Of Gomorrah
Malgré son excellente et variée scène musicale on ne peut pas dire que l’Irlande soit reconnue et réputée en matière de Metal et encore plus dans l’extrême, car hormis les vétérans de PRIMORDIAL il est difficile de trouver un nom venu du pays vert qui sorte et se détache de la masse abondante et grouillante de l’underground. Pourtant aujourd’hui les choses risquent de changer avec APOSTATE VIATICUM qui déboule de nulle part avec une petite pépite fracassante et qui sent bon la naphtaline, car il est composé de vieux briscards de la scène locale (certains ayant évolué il y’a deux décennies dans MORPHOSIS) bien décidés à reprendre les choses en main et à faire revivre l’héritage des grands anciens. En effet ici nulle trace ici de production moderne et aseptisée ni d’influences Core ou de chant clair, on navigue en plein entre la fin des années 80 et le début des 90, tant l’ensemble via une production rocailleuse qui crépite légèrement nous rappelle les débuts bénis des PESTILENCE, MASTER, SADUS ou MORGOTH, ou plus récemment des deux opus de CHAPEL OF DISEASE.
Il n’y a en effet pas de tromperie sur la marchandise dès que retentit « In Articulo Mortis » qui fait office d’introduction, celle-ci met en condition pour ce qui va suivre car on se retrouve au milieu de larsens et de solos déchirés, avant l’arrivée des coups de cymbales qui font monter la pression et annoncent la noirceur qui va suivre. Car dès les premiers instants de « Anathema Inherent » on se retrouve directement plongé dans une ambiance particulièrement sombre, à grand coups de courtes parties rapides et remuantes qui s’effacent relativement vite pour laisser place à des grosses plages aux influences Doom. Celles-ci vont être majoritaires tout au long des sept minutes de cette première grosse baffe, où l’on trouve aussi quelques passages en double parfaits pour secouer la tête, ainsi qu’un solo joué complètement à l’arrache et qui rajoute au côté brut du son et des instruments. S’ensuit « Moloch The Sanguinary » qui débute de manière lente en reprenant la fin de la plage précédente, avant ensuite de diversifier son propos avec des accélérations redoutables, quelques semi-blasts, de la double écrasante et du mid-tempo parfait pour taper du pied et headbanguer comme il faut, à l’instar de « In The Shadow Of The Monolith » qui reprend le même schéma. Comme la compo précédente l’ensemble débute doucement mais monte brusquement en régime à de nombreuses reprises, notamment grâce à une série de courts blasts qui empêchent la monotonie de s’installer, et aussi en intégrant aussi des passages plus pêchus pour offrir une vraie variété, et un rendu toujours aussi addictif et accrocheur.
Si le début a été plus que plus concluant il n’est finalement qu’une mise en bouche avant le gros œuvre qui va arriver ensuite, afin d’offrir le meilleur pour la fin. En premier lieu l’expéditif et court « Bastards Of Cane » composé de trois parties qui s’assemblent parfaitement et où priorité est donnée à la vitesse au début et en conclusion, sans oublier le traditionnel moment plus lourd au milieu de tout cela, qui permettent d’obtenir une vraie tuerie radicale, aidée en cela par un solo de fin presque vomi qui ne fait que renforcer l’aspect crade et putride de la musique du quatuor tout en distorsions. Puis arrive ensuite le morceau-titre qui pendant près de neuf minutes va faire passer l’auditeur par tous les états, en proposant notamment plusieurs cassures pour une construction plus poussée que ce qui a été proposé auparavant. Car là outre un démarrage pépère (où s’incrustent quelques courts ultracourts) le groupe nous réserve un break salvateur et inspiré où l’on entend juste les notes froides des guitaristes sur fond de saturation des amplis, avant de mieux repartir et de faire remonter la pression jusqu’au bout pour terminer comme il a commencé. Enfin avec « Beckoned By The Callous Dead » il n’y a pas de place pour la fantaisie vu qu’ici ça tabasse en règle dès le départ, et bien que le rythme se pose par moments on a affaire à du brut de décoffrage entre hammerblasts, double rapide et entraînante et solos à foison (ce qui change du reste où ils sont plutôt rares) qui vont jusqu’au duel, pour un résultat à la hauteur des espérances et qui va s’avèrer parfait pour terminer l’album (et qui clôturera sans peine les concerts de la bande) à la réussite incontestable.
Avec cette première sortie les vétérans réalisent un sans-faute tant leur œuvre se déguste au fil des écoutes et on se laisse happer par l’obscurité qui règne en maître tout au long de ces six titres à l’écriture simple en apparence (et qui recèlent de belles surprises), et qui prennent le temps de se dévoiler (d’où la préférence marquée pour un côté rampant et massif) sans jamais de longueurs ni de monotonie. Autant dire que les échos positifs qui entourent le combo depuis quelques temps sont largement justifiés, et montrent encore une fois qu’Invictus Productions a vraiment le nez creux pour signer de la qualité, dont font logiquement partie leurs compatriotes Irlandais qui méritent véritablement que l’on se penche sur cette galette qui en vaut largement la peine.
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