Sacred Son - Sacred Son
Chronique
Sacred Son Sacred Son
Nouveau one-man-band britannique de Black Metal, SACRED SON lance un sérieux défi a tous ceux qui pensent pouvoir s'affranchir du contexte pour apprécier un disque. En effet, l'emballage est une telle somme d'énigmes et de contresens qu'il amène l'auditeur à toutes sortes de suppositions, avant même d'avoir écouté la galette. Comme ça, au débotté, on pourrait penser que SACRED SON est :
1. Un progueux frustré : un gratteux obsédé par la technique qui se gausse de la simplicité du Black Metal, musique frustre et basique. Pour faire la démonstration de la fausseté et de la simplicité du genre, il pousse le vice jusqu'à enregistrer son propre album de Black Metal en prenant soin de masquer son identité derrière un pseudo intraçable. Afin de bien montrer sa différence, il l'illustre avec une photo anonyme piquée sur Instagram et un logo repompant la graphie de celui de EMPEROR.
2. Un intellectuel retors : Plus préoccupé par la signification que par le signifiant, il choisit une illustration décalée pour forcer les auditeurs à se poser des questions et chercher un sens à des choses qui n'en ont pas. Dans la même logique, il invente un logo repompé sur EMPEROR pour marquer une appartenance et susciter des images dans l'esprit des auditeurs. Son nom, quant à lui, ne renvoie à aucun historique, dans le Black Metal ou ailleurs. Véritable John Doe de la musique extrême, il pourrait être une sommité de la scène comme un parfait inconnu.
3. Un mec vraiment torturé : Il choisit cette illustration qui nous parait celle d'un après-midi heureux mais qui représente pour lui le cauchemar le plus absolu. Il abhorre ce cliché, il souffre rien qu'à imaginer un joyeux après-midi ensoleillé au bord de la mer. A moins que la photo soit celle d'un beau-père tortionnaire, d'un pasteur pédophile, d'un petit copain sadique... Il a choisi le logo parce qu'il aime bien EMPEROR et n'a pas vraiment de temps à consacrer à la création d'une graphie originale. Il a choisit un nom d'une banalité à pleurer car, à l'instar de cette image qu'il vomit, s'appeler Dana Cross est bien plus effrayant et démoniaque que tous les patronymes démoniaques du Black Metal.
La force de Sacred Son, c'est que la musique ne vient démentir aucune hypothèse.
Elle peut-être celle d'un progueux frustré qui veut démontrer la vacuité du Black Metal en composant trois morceaux de structure quasi identique, avec une rythmique reposant sur un unique riff, un martèlement rapide et obsédant et un cri inarticulé et lointain, l'effet étant ponctué par un interlude acoustique ("Eternal Light (interlude)") à la finalité incertaine.
Elle peut-être celle d'un intellectuel retors cherchant, par la répétition sérielle d'un concept en trois morceaux (et un interlude) à faire réfléchir l'auditeur sur la signification de ce qu'il entend ou bien sur l'existence même d'une signification. Voire sur la nécessité de trouver en chaque chose une signification. Voire, si l'on tire encore le concept, sur le rapport entre signification et épanouissement.
Elle peut enfin être celle d'un mec vraiment torturé qui exprime son cauchemar en trois morceaux qui sont autant de variations autour de ses psychoses, l'interlude apportant un petit peu de lumière dans la flaque d'ombre.
Prises isolément, les compos ne donnent qu'une idée tronquée du tableau d'ensemble, la force de Sacred Son, c'est de faire sortir l'auditeur de sa zone de confort en brouillant les codes et les messages. Ce n'est pas juste du Black Metal, c'est de l'art conceptuel!
| rivax 18 Septembre 2017 - 2360 lectures |
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