Darkthrone - Circle The Wagons
Chronique
Darkthrone Circle The Wagons
Je n'ai pas le quart du tiers de la culture suffisante pour chroniquer ce nouvel album de Darkthrone. Je ne connais pas les groupes dont Fenriz fait référence tout au long des discours agrémentant le livret de
Circle The Wagons. Je me suis arrêté à
The Cult Is Alive tout en suivant de l'extérieur l'évolution du groupe, riant grassement de ce changement de style et des photos de Fenriz en camping ou sur son scooter. D'ailleurs, c'était dans l'idée de me taper une bonne barre de rire que j'ai acquis ce disque à la pochette faite au stylo bic par Dennis Dread. Et je me suis bien marré à l'écoute de certaines intonations de voix bien paillardes des deux norvégiens. Mais ça c'était au début. Car ici, Darkthrone crame tout sur son passage.
Au feu le black metal et ses frustrés des bois. Les norvégiens vont plus loin dans leur escapade thrash/speed/punk abandonnant la neige pour les bars mal famés comprenant putes louches, jeux de fléchette et bastons de motards bourrés au whisky. La musique est grasse, heavy, à la fois directement accessible et étonnement complexe. « Stylized Corpse » alterne avec brio lourdeur necro, proto-thrash, cassures plombées déboulant sur un final rétrograde aussi headbanguant qu'émotionnel. Une chanson qui sera la seule à rappeler le passé noir du duo. « Running For Borders » t'emmène dans les canyons, te fait chialer dans les marais, et te relève moto en main en à peine plus de quatre minutes. Aucune différence entre les compositions de Fenriz et Nocturno Culto en termes de qualité : la fusion est si complète qu'il est difficile de dire qui chante quoi.
Au feu les Baroness-like, ces nerds jouant un revival revenant au premier plan. Là où ces derniers n'arrivent qu'à évoquer une période révolue, Darkthrone capte l'essence des années 80, décennie où tout a émergé. La chanson éponyme présente un heavy en pleine gestation, où deux gosses jouent les durs dans le garage de leurs parents dépités. Des boutons sur la gueule mais un putain de talent pour chanter les vallées ! Le rockabilly crasseux de « I Am The Working Class » ou les soli sans esbroufe mais bourrés de feeling parsemant l'album prouvent qu'il n'est pas utile d'avoir une technicité fulgurante ou un artwork avec des apaches à poil pour en mettre plein les oreilles. Peu importe l'époque, Darkthrone écrit ici quelques-uns des meilleurs riffs metal dont la fin de « I Am The Graves Of The 80s », les enchainements de « Black Mountain Totem » ou encore le couplet de « Eyes Burst At Dawn » ne sont que des exemples pris au hasard.
Au feu Motörhead, ses trois riffs par chanson et ses trois pustules. Neuf titres, autant d'hymnes à moustache. « I Am The Graves Of The 80s » et son refrain sponsorisé par Harley Davidson, les paroles de « I Am The Working Class » puant la fierté du pauvre, la mélancolie virile de « Circle The Wagons », tout donne envie de chanter à tue-tête une époque que l'on aurait aimé vivre, la faute revenant à ce chant d'abord ridicule puis fédérateur une fois intégré. Non pas ce magma inhumain que l'on entend partout aujourd'hui, mais une voix d'homme qui te fait sentir son raclement de gorge et te câline avec son chant clair de beau gosse des chantiers comme sur « Those Treasures Will Never Befall You ».
Au feu cette chronique. Bon dieu, vous devriez déjà être parti écouter cette tuerie !
« I am the graves of the 80's
I am the risen dead
Destroy their modern metal
And bang your fucking head ! UH ! »
Allez vous faire enculer.
| lkea 21 Mai 2010 - 5043 lectures |
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