Darkthrone - The Cult Is Alive
Chronique
Darkthrone The Cult Is Alive
Il aura quand même fallu attendre le 12e album pour que Darkthrone décide d'évoluer. Pour The Cult is Alive, Darkthrone range ses corpsepaints dans l'armoire, retourne à son label d'origine Peaceville, sort un single pour Too Old Too Cold et va même jusqu'à tourner un clip pour ce morceau. Que se passe-t-il chez nos deux Norvégiens ? Changement de drogues ? Le marketing les intéresserait enfin ? A vrai dire, on s'en balance les roupignoles de ces considérations. Quant à la teneur de l'album, voici un petit indice : le groupe affiche depuis peu ses influences tirées de la scène Punk et Thrash. Alors, une idée ?
Imaginez le Black Metal se faisant enculer à sec par le Punk/Thrash, ajoutez du lait, et paf, ça fait non pas des Chocapic mais The Cult is Alive. Et pour peu que vous n'ayez toujours pas saisi la nouvelle orientation musicale, le morceau ouvrant, The Cult of Goliath, saura se montrer persuasif : une batterie rapide et épurée, un riff groovy et punkisant, Darkthrone se veut maintenant la nouvelle star du Black'n'Roll. Et effectivement, la recette prend plutôt bien. La production étant toujours aussi crue, le côté punk et chaotique n'en est que plus accru. Les riffs sont accrocheurs, et le chant de Nocturno Culto est fidèle à lui même, à savoir malsain à souhait. On a à peine le temps de comprendre ce qui nous est arrivé, le côté « in-your-face », le solo de fin dissonnant, et le changement musical nous étant tombés dessus sans crier gare, que la déferlante de Too Old Too Cold nous embarque à nouveau. Si vous ne deviez n'écouter qu'un morceau, ce serait celui là. On comprend mieux le choix d'en faire le premier single du groupe : tout le monde est susceptible d'aimer, si ce n'est la voix. C'est rock'n'roll, c'est entrainant, on tappe du pied, on remue la tête, on boit de la bière, on rote, on pète. Comme le dit Fenriz lui même, ça suinte le Motörhead.
Pas besoin d'une quinzaine d'écouter pour assimiler la bête, les morceaux sont du genre à rentrer facilement dans la tête. Enfin, ça reste relatif, ça ne se chantonne pas comme du Claude François. Tiens, là, comme ça, me viennent les mots « furieux » et « frénétique », qui collent parfaitement à The Cult is Alive. Rapide sans pour autant jamais verser dans la vitesse d'un Black Métal classique, mid-tempo aussi (notamment Forebyggende Krig, miam). Je vous le dis, Darkthrone a voulu se faire plaisir, et nous comble par la même occasion. Le second morceau phare de l'album est sûrement Graveyard Slut, avec Fenriz au chant. Une voix moins écorchée, à vrai dire carrément pas Black, scandée, puant la clope et le whisky (auquel le groupe rend hommage par ailleurs à travers le morceau Whisky Funeral). Certes au départ, sa voix est déconcertante et demande carrément un temps d'adaptation, mais les « huh! » et autres « all right! » sont tout bonnement jouissifs. L'esprit Black Metal reste tout de même perpétré, avec Underdogs and Overlords, Shut Up, Whisky Funeral dont le riff rappelle celui de Under a Funeral Moon (l'emploi de Funeral ne serait donc pas une coincidence ?) avec le petit roulement de double sur la fin, ou encore avec les paroles de De Underjordiske. N'oublions pas les morceaux Tyster På Gud et Forebyggende Krig, autres grands moments de Rock'n'Roll, et les solos qui parsèment ça et là le cd, dissonnant en apparence mais mélodieux dans le fond.
The Cult is Alive est un album agréable à écouter, sans grande complexité, qui rassemblera sous sa bannière des personnes ne partageant peut être pas les mêmes goûts en matière de métal. Et si parfois certains riffs ou morceaux sont en deça du reste de l'album (je pense notament à Atomic Coming ou De Underjordiske), on ne peut vraiment pas se sentir gêné par ces morceaux, car ajoutant un plus au côté foutoir de l'album, et également parce que ce n'est pas comme si l'on se trouvait avec un cd magnifique rattrapé par le mauvais goût sur un morceau qui blesserait nos sens. Non non non, The Cult is Alive est délibérément dissonnant, nerveux et groovy ; Darkthrone n'a plus rien à prouver à personne, ils font ce qu'ils veulent, et ce n'est pas moi qui vais le leur reprocher.
| Krow 26 Février 2006 - 4824 lectures |
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