C’est vrai que, sur le papier mais également d’expérience, le
black ‘n’ roll est un style qui ne m’attire que moyennement. Je n’ai jamais été fan de
Motörhead, j’avais acheté
« 1916 » en cassette lors de sa sortie pour rapidement me rendre compte que ce n’était pas pour moi, restant finalement totalement imperméable (d’ailleurs, cela me fait exactement la même chose avec
VENOM, je cauchemarde encore ce «
Temples of Ice » maudit, il faudrait que je me le réécoute, par curiosité), mais voilà une bien longue et inutile digression pour en venir aux Français de
GRAVEKVLT qui, avec ce «
Full Moon Fever » sortent leur deuxième LP après un éponyme paru l’année dernière. Nous passons du jaune au vert, c’est sans doute anecdotique, car moi, tout ce qui m’intéresse, c’est de savoir si ces dix compositions vont me mettre la fièvre, « pendant des heures » (
Suprême NTM il va sans dire).
Dix titres, oui, mais expédiés façon « coup de torchon » en trente minutes, les musiciens n’étant guère enclins à développer plus que de raisons leurs morceaux. Je reconnais que je n’aurais pu rêver mieux pour me familiariser avec le groupe, tout en reconnaissant qu’objectivement, le genre ne se serait pas prêté à une longueur excessive. En effet, la virulence du propos
black metal fusionné à des sons et des ambiances qui me font penser à de l’
horror punk, voire à des choses très 80’s en raison de ces sons clairs de guitare (« Last Skeletons’ Dance ») ou de quelques passages réellement chantés (« Fangs of the Night »), se savoure à la va-vite sur un coin de table, sans le temps de niaiser. Il faut dire que, passée l’introduction façon film d’épouvante, tout est joué pied au plancher dans une optique d’efficacité maximale. Le résultat ? Fortement plaisant car, d’une, les mecs sont des tueurs question riff qui déglingue et, de deux, j’adore ce côté un peu rétro qui se dégage des titres, pensant plus qu’à l’occasion aux BO de
John Carpenter lorsqu’il la joue
metal, dans « Ghosts of Mars » par exemple. Evidemment, un tel parallèle rend
GRAVEKVLT éminemment sympathique, d’autant que la formation varie intelligemment ses rythmiques, toujours avec la volonté d’installer du dynamisme. Difficile de ne pas avoir envie de remuer du derche en écoutant chacune de ces chansons, que l’on devine surtout taillées pour le
live, sans pour autant dénigrer une écoute de salon bien sûr. C’est juste que l’énergie ici déployée semble assez peu compatible avec un canapé et que l’on s’imagine bien plus danser sur une planche à clous ou marcher sur des braises.
Mais vraiment, ce mélange entre les débuts de
THE CURE,
MISFITS,
BEWITCHED, du
rock de
biker et les atmosphères cinématographiques que parviennent à développer les membres fait vraiment mouche, du début à la fin. Lorsque tu écoutes «
Full Moon Fever », tes envies deviennent vite excessivement basiques : péter la tronche à des goules, s’envoyer une Elvira commandée sur Wish, picoler dans un cimetière, picoler, conduire vite, picoler en conduisant vite, picoler en pétant la tronche à des goules, picoler en compagnie d’une Elvira de chez Wish… Ne me traitez pas de beauf ! Si toi ça te donne envie de jouer aux dames, de parler botanique ou d’aller voir le dernier film de Guillaume Canet, alors tu as un problème, pas moi. Quoi qu’il en soit, voilà encore la démonstration que c’est en France que se fabriquent les meilleurs chaudrons et que si le petit Taram (tu n’as pas la référence ?) avait eu sous la main «
Full Moon Fever », il ne serait pas resté petit valet de ferme : il aurait botté le cul de la terre entière et la princesse Eilonwy aurait pris très cher. Bref, j’ai adoré. Posologie : matin, midi et soir, à fort volume.
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