Dommage que l’actualité
metal n’ait pas l’équivalent magazine d’un « Voici », cela m’aurait permis de confirmer que
J et
K forment un couple et ainsi broder une belle histoire sur le
black comme ciment de vie, terreau d’amour, catalyseur des passions… Tant pis. Je ferai donc simple :
ORBITAL DECAY MMXXIV vient de Nantes, il a commencé à se faire connaître en 2023 avec le single « Ozymandias », s’articule autour du duo précédemment cité et appelle des vocalistes de session pour compléter la troupe (citons
Cide de
VILLES ARDENTES par exemple), tous des locaux, probablement des amis venus prêter main forte à
J, responsable de l’ensemble des instruments, là où
K intervient comme autrice.
Quatre
singles sont déjà parus en amont du LP mais, comme souvent, j’ai préféré attendre que l’album sorte pour découvrir les compositions. En effet, il arrive qu’un titre isolé déçoive alors que remis dans le contexte de l’œuvre, il révèle toute sa pertinence. C’est donc totalement vierge que je découvre «
Anthropos Anathema », le premier LP de cette nouvelle engeance
black metal hexagonale. N’étant pas toujours très pertinent au petit jeu du
FFO, je serais quand même tenté d’avancer le nom de
SATYRICON pour l’ouverture « Brutalism » mais avec une touche de modernité. En effet, si le groupe prend la route d’une musique posée de
bikers barbus et que, du riffing aux voix en passant par le jeu de batterie, tout est référentiel, il y a cependant la volonté indéniable d’intégrer des éléments plus modernes, des sonorités électroniques, ainsi que des instants ambiancés (« Amen ») qui me plongent dans un ressenti davantage années 80, au sens gothique et non
metal du terme…
Au fil des écoutes, une difficulté se pose néanmoins à moi. En effet, si les alternances vocales peuvent s’avérer utiles pour varier les émotions, les intentions de messe, elles imposent naturellement des timbres différents, ces variations finissant par déteindre sur les structures musicales. Par exemple « Drowned » m’évoque
MAYHEM, chose que je n’avais absolument pas identifié jusqu’alors et, de titres en titres, l’auditeur navigue entre plusieurs formes de
black metal, tantôt
true, tantôt
raw, tantôt
black death (sur le titre éponyme), tantôt atmosphérique (« Ozymandias »), le chant clair (toujours sur « Drowned ») ne remportant en revanche pas mon adhésion. C’est donc là, à mon goût, le défaut principal d’«
Anthropos Anathema » : il s’avère trop décousu, perdu entre l’esprit de
DARK SANCTUARY (« Anima Mundi »), des velléités électroniques expérimentales mais également le désir d’ancrer les compositions dans un classicisme rassurant. J’avoue m’y perdre de trop et chercher les racines du projet, alors qu’« Anthropos Mundi » invoquera en dernière instance le démon
SEPTICFLESH dans ses choix vocaux, rythmiques ou orchestraux.
En revanche, et peut-être est-ce la meilleure approche afin d’apprécier pleinement l’album, une écoute morcelée partant du principe que chaque titre est une branche d’inspiration autonome qui n’échange pas avec les autres, une forme de cloisonnement, s’avère plus réceptive. En effet, chacune des sept compositions propose alors ce qu’elle a de meilleur, sans tenir compte de ce qui fut ni de ce qui sera, la bande s’y entendant pour composer des titres accrocheurs qui, tous, recèlent une trouvaille, un arrangement original. Hélas, j’aurais préféré davantage de cohésion dans le propos, une réduction du nombre d’influences ainsi qu’un choix définitif sur le chemin à prendre : soit un pur chant
black (celui présent sur « Amen » ou « Drowned » est excellent), soit une approche plus
death (la seconde partie de l’album, « Anima Mundi » servant de césure) car cette double identité m’a rendu l’immersion dans l’univers d’
ORBITAL DECAY MMXXIV trop complexe.
Conscient que ma subjectivité pourrait induire en erreur des auditeurs potentiels, je complèterais donc l’article en insistant sur la richesse de l’inspiration du duo
J / K, qui a le mérite de ne pas s’engouffrer dans la facilité d’une brèche béante pour privilégier l’exploration, les morceaux semblant finalement avoir été pensés pour les voix qui se poseraient dessus. En cela, c’est une pleine réussite, les multiples facettes de la personnalité des Nantais trouvant à s’exprimer avec efficacité et authenticité tout au long des trente-sept minutes proposées.
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