Quand tu es dans un groupe de black metal qui veut jouer la forêt et faire sa place dans une scène saturée de formations du même genre, tu as deux choix : 1) innover, 2) être excellent. En tout cas, on ne peut pas dire que
Forgotten Legends s'inscrit dans la première catégorie.
Non parce que bon, musicalement parlant, Drudkh ne propose pas ici de la nouveauté à s'en taper la bite par terre. La musique s'inscrit dans un raw black metal porté sur l'alignement de riffs hypnotisant l'auditeur, à la manière d'un Burzum période
Filosofem : la voix est noyée dans le mix, la part belle est laissée à des guitares brouillonnes à en faire vibrer les tympans et les structures et autres breaks sont réduits au strict minimum (quatre ou cinq riffs étalés sur plus de huit minutes et on n'en parle plus !). Rien de bien original donc et on a même du cliché, comme la conclusion avec bruits d'orage « Ô que la nature est terrifiante et belle, encule-moi Gaïa » de « Smell Of Rain ». Jusqu'à présent, ça sent bon le foutage de gueule fait dans les règles, avec cassettes numérotées à la main (ça, ils l'ont fait) et photos de pandas constipés (ça, ils ont eu le bon goût de ne pas le faire). Par contre, la batterie est naturelle contrairement à la boite à rythme techno tunning de qui vous savez. D'ailleurs, le batteur doit bien se faire chier derrière ses futs, même chose pour les autres instruments. Il suffit de voir le passage central de « False Dawn » où non seulement le riff est ultra-simpliste mais en plus joué au ralenti. Oui oui, vous avez bien lu, LE riff ! Le même riff joué pendant trois minutes, qu'ils ont le culot de reprendre à la fin du même morceau ! Et c'est toujours comme ça, que ce soit « False Dawn », « Forests In Fire And Gold » ou
« Eternal Turn Of The Wheel » ! En plus, vous avez vu l'artwork ? Vous avez vu la photo de forêt couleur merde prise avec un kodak à moitié foutu (certainement lors d'une escapade camping/taboulé Garbit avec Fenriz) ? A ce niveau là ce n'est même plus de l'arnaque, c'est de l'imposture, pire, c'est… euh… c'est du drone !
Comment ça, j'en rajoute ? Oui c'est vrai, il y a du tremolo, voire du blast, holala, hou épée, hou Sparta. N'allez pas me dire que ça vous défrise les aisselles, avec ce son complètement terreux, humide, on a plus l'impression d'écouter de la flotte s'abattant avec frénésie sur des branches que de la violence guerrière. Je vous jure, je me suis même senti vieux à en soupirer sur « Forests In Fire And Gold » alors qu'elle possède les moments les plus rapides. Ces derniers passés à la moulinette ukrainienne, tu as le sentiment de peser dix tonnes et d'entendre du vent te remplir la cervelle. Ah si, il y a
« Eternal Turn Of The Wheel » qui possède une certaine tension, une menace qui fait tendre l'oreille et crisper les muscles. Seulement la plupart du temps, t'es recroquevillé sur toi-même, t'attends que ça passe, tu veux que ça passe, t'appelles à l'aide, t'es comme un arbre enraciné qui s'emmerde, au point d'en chialer et d'en vouloir à la terre entière. Voilà, cet album c'est devenir un bout de bois tout moche et tout ridé et qui pleure, parce qu'il est tout moche et tout ridé.
Quoi ? C'est pour ça que
Forgotten Legends est excellent, justement ? Ahaha ! Mais c'est ce que je dis, non ?
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