Haemoth - In Nomine Odium
Chronique
Haemoth In Nomine Odium
Quelques semaines déjà que je me l’envoie cette galette et je n’en retiens toujours presque rien si ce n’est l’intensité, je n’en distingue pas encore la forme mais je palpe l’horreur, chaque nouvelle écoute m’ouvrant un peu plus aux ténèbres. Je n’y trouve pas l’originalité, seulement l’essence d’un black metal absolu. Je n’y trouve pas les instants d’apothéose ni les mesures épiques, je n’y trouve pas l’accroche, le riff, le morceau et pourtant...et pourtant j’y reviens régulièrement, ses redondances me repoussent et m’envoûtent, sa malveillance m’attire, son ambiance au souffre m’apaise et ce son sulfureux qui crépite au delà du raisonnable m’emporte comme le faisait le Darkthrone exécrable des heures glorieuses. Le black metal est comme ça, fourbe, il te rend amant de sa laideur.
"In Nomine Odium" ne se dissèque pas, il est un tout, une masse de son noir qui grésille comme un sinistre essaim, une masse menaçante qui ne s’autorise aucun silence et ne vous accorde aucune respiration. Quand l’abomination se tait, le temps d’interludes asphyxiants, les brumes inondent les lieux et vous enserrent froidement d’ambiances maussades. Quand elles se dissipent la haine rugit de nouveau, lançant un nouveau cycle d’alternance entre fureurs sonores et atmosphères visqueuses. Le duo joue avec son cauchemar.
Haemoth vomit sa matière pure, sans dilution. On ne parle pas d’innovations, d’expérimentations, exit les tendances bobo d’un Satan chic et hype, le groupe dédie tout son art au black metal des origines qui grouille encore dans les bas-fonds sans aucune volonté d’apercevoir un jet de lumière. Nous sommes en terrain puant et nous subissons avec délectation cette agression underground aux frappes nettes et malsaines.
D’arpèges patibulaires en riffs funestes, Haemoth trace un sillon tombal et nous traîne sur ses traces, dans son trou des Enfers où résonne salement sa création putride. On nous inflige le black metal dans toute sa crasse, dans toute sa haine, sans chercher à séduire au-delà de l’ombre. "In Nomine Odium" comme un acte de foi consacré aux seuls adorateurs de cette chose extrême et infâme qu’enfanta la musique.
Comme le Diable, le black metal peut apparaître sous différentes formes, mais quelques fois il se laisse approcher sans tromperie, juste pour rappeler qui il est.
| Häxan 21 Février 2012 - 3233 lectures |
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