Coucou les enfants, aujourd'hui, nous allons ré-ouvrir le chapitre Haemoth, puisqu'il y a quelques temps déjà, j'avais chroniqué le premier opus de la bande (Ouais, une bande de deux personnes, oh ça va hein!) :
« Satanik Terrorism ». Ce qui aurait été logique, c'était de chroniquer leur deuxième opus, « Vice, Suffering & Destruction », sauf que je ne suis malheureusement pas forcément logique. Avant de partir vers les albums suivants, j'ai décidé de faire un retour en arrière puis nous allons ici parler des démos d'Haemoth. Pour ceux qui se demanderaient comment se fait-il que je chronique des démos vieilles de dix ans : non, je n'étais pas un Die-Hard du groupe quand j'avais onze ans, c'est juste que l'année dernière le petit label Nihilward (label assez inconnu mais qui aime visiblement sortir des raretés de groupes connus) a eu la bonne idée de nous sortir une petite compilation de derrière les fagots regroupant les premiers travaux du groupe.
Forcément quand on est fan du combo, on a deux possibilités : passer sa journée sur Discogs pour trouver la totalité des splits et démos tapes du groupe (ce qui est un travail long, fastidieux et onéreux) ou alors se procurer cette compilation limitée à 500 exemplaires. C'est donc ainsi que je me retrouvais avec l'objet dans les mains. Alors évidemment, on est chez Haemoth et visuellement parlant tout se ressemble toujours un peu. L'artwork est noir (peut-être pour se différencier des albums qui sont tous gris -excepté l'édition US de Kontamination-) mais en plein dans le graphisme immatriculé Hth. Le logo, la police gothique, un livret ultra-light et deux-trois signes sataniques fondus et floutés. Est-ce que c'est beau ? On a vu mieux mais ça a le mérite de dire à l'acheteur qu'il est bien sur du Haemoth et que ça va chier cinq minutes.
En fait, ça va chier bien plus que cinq minutes puisque cette compilation dure une heure vingt. En sachant que le projet à l'habitude de sortir sept à neuf titres par disque, il faut bien que vous vous mettiez en tête que sur ce disque, vous en aurez deux fois et demi plus qu'à l'accoutumée. « Mortuales Delicti (The Demonik Prophecies) » est un disque plus que généreux qui va vous offrir dix-sept morceaux d'Haemoth. Dans ces titres, on trouve au final une minorité de redite, puisque seulement cinq d'entre eux peuvent être retrouvés sur le premier opus du groupe (« Aeterne Diabolus » et
« Satanik Terrorism » dans deux versions différentes et une version expérimentale de « Agios Ô Baphomet ! »). Néanmoins, les trois premiers titres sont ceux qui sont disponibles sur l'édition « augmentée » de « Kontamination ». Le taux de morceaux déjà connus dépend donc de ce que vous possédez du groupe.
Mine de rien, ces trois premiers morceaux sont de vraies bombes nucléaires, et ça fait toujours plaisir de les ré-écouter même quand on les connaît. Par ailleurs, ils devraient vous mettre une bonne baffe si ils vous sont inconnus car ils synthétisent une très bonne entrée en matière. Production raw et harsh, haine, violence, mais aussi riffing démentiel, pas de doute : on est sur du classique qui déboîte comme il faut !
Par la suite, nous enchaînons avec deux démos datant de 2001 : « Hate » et « Hell Grace ». Le constat se gâte alors un peu. On pouvait éventuellement craindre un mixage un peu approximatif sur les premières productions du groupe et force est de constater que ça se ressent bel et bien. En effet, le son perd un peu de puissance, le tout disposant d'une basse infiniment sur-mixée. Heureusement, il s'agit d'Haemoth, a.k.a le groupe qui s'est toujours conforté dans la production « raw ». Malgré cette perte de volume sonore un peu décevante, la qualité des compositions, comme « Apocalyptik Prophecy » par exemple, compense le manque et rend l'écoute de cette partie assez agréable, sans toutefois devenir fou à s'en taper la tête sur le mur ou vous avez accroché votre poster de Baphomet.
Enfin, nous entrons dans l'époque
« Satanik Terrorism », vaste terre où l'intensité des compositions remonte au niveau des trois premiers titres. Malgré une qualité d'enregistrement qui manque encore une fois de pêche/banane/frite -rayez la mention inutile selon vos coutumes langagières locales- par rapport aux versions de l'album, l'écoute reste un bon moment, d'autant qu'elle est parsemée de titres qu'on ne connaît pas (« Hoath's Arrival » tout bonnement excellent, ou « Perversion » et sa grosse décharge de violence). Bien évidemment, au bout d'une heure de Black Metal « harsh », on commence à être un peu sur les rotules, néanmoins s'enfiler le disque en entier reste un challenge gérable pour la plupart d'entre nous.
Pour qui est cet opus ? Pour les fans sans aucun doute, qui trouverons ici un produit généreux, abordable et au demeurant très sympathique. Par l'acquisition de cet objet, ils prendront plaisir sur les titres inédits et s'amuseront en repérant les nuances/variantes entre les versions studio et les versions démonstratives (J'adore faire ça ! Comment ça j'ai rien à faire de ma vie ?! ). Pour les autres, je ne peux décemment pas conseiller avec vigueur l'achat de cette compilation. Non seulement parce que ce n'est pas une très bonne porte d'entrée dans l'univers du groupe
( « In Nomine Odium » leur dernier opus me paraît être un bien meilleur investissement dans cette optique), mais en plus parce qu'elle risque de rebuter ceux qui ne connaissent pas l'univers « harsh-raw » du groupe à cause de la longueur gigantesque de son contenu.
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