Beaucoup ont décrié cet album. Il faut dire qu'il est difficile de le considérer comme tel, tant il ressemble à un auto-suçage honteux version folk alors que venait de sortir
Blood In Our Wells, une œuvre majeure de black metal atmosphérique. Mais un groupe qui a pondu une chanson comme « False Dawn » peut-il vraiment foirer son coup ? En tant que fan absolu des ukrainiens, je considère qu'il est de mon devoir de rétablir la vérité, armé de mon clavier de la lumière et mon regard de saint du numérique aux pupilles rouges, sur la terre impie des critiques acerbes et inconscientes !
Ben, elles ont raison. Cet « album » de Drudkh est essentiellement un patchwork acoustique de leurs précédents disques. Si les morceaux ont été remaniés pour l'occasion (tempo ralenti, ajout d'une flute à bec) dès la première écoute, le plagiat est évident : « The Cranes Will Never Return Here » pompe le début de « Solitude », « Why The Sun Becomes Sad » pique le riff dansant de « Sunwheel », « Tears Of Gods » contient des passages de « Forests In Fire And Cold » et j'en passe. Le fait d'avoir complètement épuré les compositions d'origine joue aussi en sa défaveur. La voix a disparu, la rythmique est utilisée le moins possible et la plupart du temps, une guitare et une flute se partagent l'espace. Rien n'accroche l'oreille, tout sonne de la même manière et le temps parait long. Enfin, à la vue de la courte durée de l'ensemble, on a vraiment l'impression de s'être fait avoir en beauté et ce malgré le bel artwork, compilation d'images de légendes ukrainiennes, qui enrobe le tout.
Pourtant, avec le temps, il passe de mieux en mieux. Si l'idée que cette musique, plutôt que de sortir telle quelle, aurait été plus à sa place en tant que bonus de
Blood In Our Wells ne sort pas de la tête, les chansons s'avèrent agréables et quelques moments s'ancrent dans nos oreilles (la flute de « Grey-Haired Steppe » ou la chanson « Tears Of Gods » par exemple). Mais Drudkh, vous le savez, c'est surtout une ambiance à part, et
Songs Of Grief And Solitude n'en est pas dépourvue. Le calme et la construction cyclique des morceaux peuvent même évoquer un crépuscule automnal d'un autre âge, où des paysans païens rentrent fatigués de leur journée à cultiver les champs. On ressent le désœuvrement et la joie légère d'une vie ritualisée, où les légendes aujourd'hui oubliées étaient les seules divertissements. Une musique qui donne envie d'ouvrir une coopérative agricole et de voter communiste. Mais aussi une musique qui ne s'écoute pas pour elle-même, tant elle est diffuse, lente et inefficace.
Songs Of Grief And Solitude fait clairement parti des créations mineures de Drudkh, au même titre que l'EP
Anti-Urban. Cependant, il accompagnera sans déplaisir des après-midis à flâner, un bouquin à la main, le regard dans le vague et l'esprit ailleurs. Dispensable mais agréable.
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