Ainulindalë - Nevrast
Chronique
Ainulindalë Nevrast
S'il y a bien un auteur qui n'en finira jamais d'inspirer le monde du metal et du folk, c'est bien ce bon vieux Tolkien. Ses écrits riches et nombreux ont enfantés tellement de formations et d'oeuvres dans ce milieu qu'on ne les compte plus. Au premier abord, on placerait volontiers nos petits français d'Ainulindalë dans le tas. Toutefois, ce n'est pas précisément de Hobbit ou de Seigneur des Anneaux dont il est question ici : Ainulindalë est apparemment le chant de la création de la Terre du Milieu et aussi le premier récit du Silmarillion, ouvrage publié à titre posthume qui conte la naissance du monde où, plus tard, Frodon viendra donner une bonne raclée à ce prétentieux de Sauron. Occupé à d'autres projets, il aura fallu une dizaine d'années à Thomas Reybard pour donner suite au premier album "The Lay of Leithan", une période qui aura laissé à l'homme le temps de composer un tableau à la hauteur de ses visions.
Ne connaissant pas ce chapitre de l'imaginaire de Tolkien, je ne saurais vous dire si Ainulindalë en propose une illustration pertinente. Ma petite expérience de folkeux ne me permet ici de ne juger que la musique qui offre un mélange intéressant de différentes influences. On m'avait vendu du Empyrium (mon point faible, fichtre) mais pour moi le fond et la forme n'y font pas vraiment référence, à l'exception peut-être d'un "Vinyamar" pour lequel le duo Schwadorf/Helm n'auraient sans doute pas renié la paternité. Contemplatif et résolument positif, il émane de "Nevrast" une nostalgie et une sérénité qu'on irait plus volontiers chercher du côté des derniers Nucleus Torn, voire du côté des finlandais de Subaudition de part l'instrumentation (notamment l'utilisation des cuivres) et la tendance hautement contemplative. Pour ce retour, notre compagnon a fait les choses en grand en s'entourant de nombreux musiciens pour un résultat qui ne trompe pas : la richesse et la pureté du son parviennent à donner vie aux ambitions de son géniteur, dépeignant de la plus belle des manières ces histoires imaginées autour de la région de Nevrast.
Comme il est souvent d'usage dans ce style, l'âme de ce projet repose principalement sur les guitares. Que chants, violons, cuivres et autres flûtes viennent les seconder à tour de rôle, elles demeurent le coeur des émotions et le fil conducteur jusqu'à la dernière note, nous guidant à travers ces 8 pièces assez hétérogènes, tantôt entraînantes, tantôt plus douces et mélancoliques, ou plus propices à l'introspection. Toutefois, si "Nevrast" séduit, c'est surtout par la sincérité du travail et l'implication totale de son créateur, plus que par sa forme et son identité. Musicalement, l'album emprunte les chemins tracés par ses pairs sans détourner le regard ; j'aurais aimé être surpris à défaut d'être malmené, les atmosphères ne s'y prêtant pas particulièrement. Je reste également sceptique quant au choix du chant masculin dont le timbre et la platitude ne mettent pas en valeur les compositions, contrairement à la beauté et la sensualité de son homologue féminin. L'ensemble aurait vraiment mérité une voix dominante plus charismatique. Malgré ces quelques défauts, "Nevrast" demeure une bonne surprise. Plutôt attiré habituellement par le côté sombre du folk, je me suis laissé prendre au jeu et le voyage vaut le détour. Ni transcendant, ni révolutionnaire, simplement beau... ce qui n'est déjà pas si mal.
| Dead 28 Mai 2014 - 1412 lectures |
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