Satyricon - Deep Calleth upon Deep
Chronique
Satyricon Deep Calleth upon Deep
C’est quoi SATYRICON ? C’est plein de choses SATYRICON, mais depuis 10 ans et quelque, c’est ton daron qui t’appelle pour te faire un sermon dans la cuisine. Quand tu arrives face à lui en trainant les pieds, obligé de t’asseoir pour l’écouter, il est déjà un peu éméché. La bouteille qui trône devant lui a été entamée. Il te regarde gravement, et tu sais que tu vas passer un sale quart d’heure.
SATYRICON, et donc les inarrêtables Satyr et Frost, ce sont nos papas à tous. Déjà ils ont l’âge pour être réellement celui de certains d’entre nous, mais ils ont aussi la présence, l’autorité... la tête de mule aussi ! Et quand Deep Calleth Upon Deep commence c’est bien tout cela qui revient en mémoire. « Midnight Serpent » est très paternel. C’est « Tu poses ton cul et tu écoutes ce que j’ai à te dire ! ». Ah, c’est sûr que dans ces cas-là, on rigole moyen. On écoute sagement la leçon, pas très intéressante, et plus ou moins la même rengaine. Papa s’y croit alors qu’il n’a pas changé de disque. On voudrait bien se lever, mais on doit tenir. Le daron se ressert un verre. Il poursuit son discours. On est une merde, il sait ce qu’on devrait faire. « Blood Cracks Open the Ground » est ainsi la suite de la leçon. Rugueuse, sans écart, sans tolérance. La batterie ne tremble pas, elle assomme. Les riffs ne tremblent pas, ils lancent des pics gelés. La voix ne tremble pas, elle FAIT trembler.
On reste assis. On n’a pas le choix. Et là se produit le déclic qu’on attendait, auquel SATYRICON / Papa nous a habitué : l’alcool a fait son effet, et de lui-même papa casse sa carapace. C’est soudain, c’est sur « To Your Brethren in the Dark ». Le rythme du morceau est lent, lourd. Ça y est, il es devenu plus grace, plus sollennel et moins moralisateur spartiate. On voit le réel fond de son cœur. Il montre une facette plus fragile, plus sensible. Il essaie peut-être finalement de cacher son côté torturé !
Il essaie tout de même de garder la face. De ressortir ce bouclier de testostérone qui le définit. Mais il ne retrouve jamais le ton du début du sermon. Et tant mieux parce qu’on sent bien tous les démons qui l’habitent. Les chœurs qui accompagnent les percussions de « Deep Calleth Upon Deep » montrent un très grand daron, et l’on le voit d’un autre regard. Il a retrouvé l’auréole qu’il affirmait avoir dans sa jeunesse. Mieux encore, il trouve l’équilibre parfait sur « The Ghost of Rome ». Il en impose. Là encore il y a les chœurs qui viennent aider, mais les mélodies sont excellentes, la voix force le respect. Très bon titre. Papa n’est plus un sale mytho semblant regretter sa jeunesse ratée, il nous prouve réellement qui il était, et qui il peut encore être.
Il va poursuivre son discours sur encore trois pistes. Il s’y montre variable. Naviguant à nouveau entre les moments profonds ("Black Wings and Withering Gloom") et les passages où il reprend ses esprits et tente de se faire respecter par la force (la partie centrale de "Dissonant", une grosse partie de "Buril Rite"). Ce qui est certain, c’est qu’une fois le monologue de 43 minutes terminées, c’est la fierté qui reste en mémoire. Il sait nous faire chier, mais finalement il en a vraiment dans le caleçon notre daron, mais étrangement on le sent plus lorsqu’il devient fragile que lorsqu’il montre ses crocs...
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