Qu'on apprécie ou pas l'évolution du groupe il faut lui reconnaître ce mérite de n'avoir jamais stagné, de ne s'être jamais reposé sur ses lauriers quitte à déstabiliser son auditoire. Aujourd'hui pourtant, les Norvégiens font du sur place et s'auto plagient pour la première fois, « The Age Of Nero » est la suite on ne peut plus logique et facile de
« Now, Diabolical » et c'est certainement le plus décevant. Satyricon n'avance plus. Après avoir bourlingué, exploré, il a trouvé son créneau, son petit coin de terre promise et y pose ses valises.
Les premières mesures de l'album nous font pourtant croire le contraire et ont fait naître en moi une lueur d'espoir, un peu d'énergie retrouvée, un peu de fougue, une certaine forme de brutalité même, et puis le soufflet retombe au bout de 30 petites secondes. Satyricon lève le pied et s'enlise à partir de ce moment dans ce mid-tempo de plus en plus inoffensif qui avait inondé l'album précédent et va habiller une bonne partie de la galette.
« The Age Of Nero » se digère très vite, 2 ou 3 écoutes à peine et l'auditeur même distrait a fait le tour de la chose. Comme beaucoup de groupes, Satyricon a constaté que le nombre d'albums qu'il vendait était inversement proportionnel au nombre d'idées qu'il exploitait par morceau. Satyr crée donc moins de matière, place moins de breaks et les remplace par des refrains facilement identifiables. Par soucis d'économie toujours, les riffs tournent, et tournent, et tournent encore, on les use jusqu'à la dernière corde, ils sont répétés de façon dramatiquement déraisonnable. Effectivement c'est hypnotique mais comme souvent quand c'est hypnotique ça devient chiant. L'efficacité à tous prix donc mais malheureusement pas l'efficacité à chaque fois, le groupe rate cette fois-ci sa cible régulièrement et nous endort dans les longueurs et redondances de morceaux pourtant généralement assez courts.
Malgré la double de Frost et quelques accélérations plus ou moins bienvenues, l'ensemble est terriblement poussif, en atteste un « Last Man Standing » qui se traîne lamentablement de la première à la dernière seconde. Même la voix monocorde de Satyr montre ses limites dans ce contexte et renforce le sentiment monotone.
Satyricon possède le sens du riff, c'est indéniable, mais il devrait désormais songer à renouveler un peu son stock et à travailler sérieusement ses arrangements pour ne pas laisser derrière lui cette désagréable sensation de vide. Les compos de l'album sont maigres, manquent de substance, l'auditeur a besoin de plus de chair pour s'agripper à la bête. Là il n'a guère que quelques os à ronger qui ne calmeront décidément pas sa boulimie de plans ingénieux, de puissance, de surprises, de morceaux fouillés et denses. On en vient presque à trouver absolument géniales les petites touches de synthé du titre « My Skin Is Cold »
Evidemment « The Age Of Nero » renferme ses moments de bravoure. « The Sign Of The Trident » est inquiétant à souhait (mais trop long), “My Skin Is Cold” est bien mené, tout en tension, le refrain de « The Wolfpack » est délicieusement hargneux, celui de « Black Crown On A Tombstone » est diablement accrocheur mais tout cela est bien peu pour un album attendu comme celui-ci.
Pour finir en beauté, Satyricon nous offre pour la route « Den Siste » et ses 7 mn 24 interminables, de façon à tuer dans la poule (qui était là bien avant l'œuf !) toute envie folle d'appuyer de nouveau sur la touche play. Nous nous contenterons sagement d'effleurer le bouton eject en espérant que Satyr fasse un pas en avant, en arrière, un joli pas-chassé, peu importe pourvu qu'il bouge et se sorte de cette mélasse molle qui colle aux oreilles et finira par venir à bout des fans les plus indulgents.
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