Nachtmystium - Silencing Machine
Chronique
Nachtmystium Silencing Machine
Voilà une sortie que pas mal d'entre nous guettaient avec plus ou moins d'attention. Les bad-boys du Black Metal ricain sont revenus dans les bacs ce 8 août dernier avec « Silencing Machine », sorti sur Century Media. Quand je dis « les bad-boys du Black Metal ricain », je fais référence à Nachtmystium. Ça c'est sûr, Blake Judd et sa bande ne sont pas des enfants de cœur et ils nous le prouvent régulièrement, par exemple en sortant des phrases du genre « avec nous, chaque album est un disque centré sur la drogue » dans les interviews, voire même en étant parodiés dans un épisode de Family Guy. Tout ceci en dit long sur la popularité du combo en général, mais surtout de son ténébreux leader à la ganache rappelant vite un bad-trip plutôt marquant.
Mais ne soyons pas moqueurs et concentrons-nous un tantinet sur la carrière plutôt exemplaire des compères de l'Illinois. Tout d'abord, une grosse période True-Black qui aura marquée les auditeurs grâce à un « Reign of the malicious » ou à l'excellent EP « Eulogy IV ». Puis, les membres du groupe amorcent un tournant peu commun : en effet, le style très True commence à diverger vers un Black Metal teinté de Rock sudiste, et de Rock progressif des années 70. « Assassins : Black Meddle Pt. I » sera l'exemple le plus simple pour découvrir ce Nachtmystium 2.0.
Après un revirement réussi de manière quasi-unanime, que doit-on attendre de cette cuvée 2012 ?
Pour tout dire, je n'attendais absolument rien de ce « Silencing Machine ». La formation n'ayant plus rien à prouver depuis un bon bout de temps dans ma tête, c'est avec peu d'enthousiasme que je débutais l'écoute de ce dernier opus.
Et quelle ne fut pas ma surprise, moi qui m'attendais à un album fait comme un simple « passage obligé pour un groupe qui n'avait rien sorti depuis un petit moment ». Que nenni les enfants, Blake est de retour et il a mis les petits pochons dans les grands !
Rarement on aura eu un Nachtmystium en si bonne forme : Parfois intrinsèquement Black, parfois doux, parfois émouvant, parfois fou... Il n'y a rien à redire, « Silencing Machine » est bon de A à Z. Commençons par cette production : massive, puissante, claire et servant totalement les compositions, on peut dire que l'ingénieur du son (Sandford Parker) a assuré son boulot comme un chef. Le son de batterie -triggé, puissant tout en restant organique sur la caisse claire- est remarquable. De même pour le set de basse imposant et d'une profondeur incroyable. On notera aussi un travail dantesque sur les claviers psychédéliques qui font depuis bien longtemps le sel de la musique des Américains.
Deuxièmement, on notera une inspiration assez forte. Le riff de « Dawn over the ruins of Jerusalem », le côté planant de « The Lepers of Destitution », l'émotion puissante contenue dans « Borrowed Hope and Broken Dreams », l'énergie de « I wait in Hell » ou la progression réglée comme une pendule de « These rooms in which we weep ». Rien n'a été bâclé sur ce disque, le combo a peaufiné chaque détail en synthétisant parfaitement son savoir-faire acquis avec des années d'expérimentations. Si « Silencing Machine » peut paraître téléphoné ou un peu quelconque à la première écoute, l'auditeur qui s'attardera se rendra bien vite compte que ce disque est sûrement le plus riche jamais écrit par le groupe. Chaque musicien est mis en valeur et en même temps parfaitement fondu avec les autres pour donner un rendu cohérent sur la longueur.
Et bon sang ! Quels impact émotif incroyable ! Les mélodies de ce disque sont tout bonnement addictives. Impossible de ne pas être touché par les mélodies de « I wait in Hell », « Borrowed Hope and Broken Dreams » ou « Decimation, Annihilation ». Tout ce côté mélodique est saupoudré par des instants de folies, matérialisés par ces claviers démentiels, tous plus hallucinogènes les uns que les autres.
Qui aurait parié en Janvier sur le dernier Nachtmystium ? Ce n'était pas gagné sur le papier, « Silencing Machine » n'a pas vraiment su capter l'attention du public Black Metal et c'est peut-être là son plus gros défaut. Mais sans l'ombre d'un doute, le missile Américain à frappé une fois de plus bien fort sur notre petite tête. Un disque sur lequel il faudra compter en Décembre.
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