Gorod. Il y a avait longtemps qu'un groupe (français qui plus est) ne m'avait autant enthousiasmé. Peut-être depuis Gojira et leur « Terra incognita » il y a de cela 6 ans. En effet Gorod est indubitablement mon coup de cœur du moment.
J'ai découvert le groupe, ou plutôt sa musique, en voguant au hasard sur le net, même si ce nom ne m'était pas totalement inconnu. Et c'est pourtant le cas malheureusement pour trop de monde ! Il était temps que cela cesse ! C'est pourquoi tel un zorro du métal, je m'en vais réparer ce tort grâce à cette chronique (et l'interview qui va avec) aussi affûtée que la pointe d'une épée. Alors j'espère que tu ne tiens pas trop à ce beau t-shirt, car je le signerai à la pointe de ma chronique, d'un « G » qui veut dire…gros débile.
Bon, trêve de galéjades, je suis là pour vous parler de Gorod ; et comme je le disais plus haut, malgré le fait que nos 5 compères soient originaires de Bordeaux, et en dépit de la qualité évidente de leur musique, on ne peut pas dire que le nom de Gorod soit sur toutes les lèvres, comme peut l'être celui de Gojira par exemple. Et pourtant dieu sait qu'ils le mériteraient ! Dès leur premier album
« Neurotripsicks » sorti chez Deadsun Records en 2004, on perçoit le talent du groupe qui est aussi flagrant que le nez au milieu de la figure d'Eddy Mitchell. Ce premier effort faisait déjà preuve d'une maîtrise instrumentale et d'un sens de la composition assez impressionnants. Ceci n'a d'ailleurs pas échappé au label américain Willowtip qui en a acquis les droits et a ressorti une version agrémentée de 2 titres bonus.
Ce « Leading Vision » est donc le deuxième album de Gorod, toujours pas distribué en France soit dit en passant…Le gros point fort de Gorod, ce qui personnellement m'a directement séduit, c'est la capacité du groupe à jouer un death metal, certes (très) technique, mais qui reste toujours compréhensible et surtout énormément accrocheur ! Rien n'est superflu dans la musique de nos bordelais, rien n'est jamais fait dans une optique technique pure. Tous les éléments sont savamment dosés pour aboutir à des compositions qui possèdent une énergie communicative et un groove phénoménal. Gorod a trouvé le juste milieu, le parfait équilibre entre la technicité et la brutalité. "Here die your gods » qui ouvre l'album est en cela un parfait exemple : on commence avec un riff typique death metal technique sur une alternance blast/rythme thrash, puis à 47" première manche de secouage de cheveux ; et
hop on est reparti de plus belle. Et puis d'un coup
tac un petit break et à 2'08 on remet un coup de séchoir avec un riff à faire headbanger ta grand-mère, accompagné d'un solo tout en toucher à l'image du reste de la musique : technique certes, mais sans tomber dans la démonstration. Bref vous l'aurez compris avec Gorod impossible de s'ennuyer. Les compos sont très travaillées sans pour autant proposer 47 riffs par chanson et sont finalement assez rapidement assimilables et c'est aussi à ça qu'on reconnaît le talent du groupe : savoir toujours rester dans la juste mesure. Au fur et à mesure des titres on saura également apprécier une basse bien présente mais qui sait surtout tantôt se faire discrète, tantôt passer au premier plan avec des petits gimmicks particulièrement bien sentis.
Pour autant, le simple fait d'avoir un bon dosage entre technique et brutalité ne fait pas à lui seul un bon album. C'est pourquoi je vous parlerai maintenant de la qualité intrinsèque de la musique de Gorod, ce que je me dois d'appeler « le talent », le fait de trouver LE riff accrocheur ou LA mélodie qui fait mouche. Et question mélodies on est également bien servi tant certaines sont imparables : je pense par exemple à la partie mélodique récurrente de « Blackout » (à 0'35 et à 3'14) ou encore au riff absolument génial (il n'y a pas d'autre mot) de « Chronicle from the stone age » (certainement l'une des meilleurs compos du groupe pour moi) ou encore ce passage à 1'49. Il serait de toute façon impossible et inutile de toutes les citer…
Bref ce « Leading Vision » est bourré de qualités et regorge de passages certains très accrocheurs (impossible d'en citer un plus qu'un autre. Mais bon histoire de me contredire (oui, je suis con) je citerai le début de l'excellente « Sate of Secret ») d'autres plus en toucher, presque planants parfois (le petit moment à 1'36 de « Chronicle from the stone age »). Inutile de préciser que le niveau des deux gratteux Arnaud et Mathieu est assez impressionnant (je les soupçonne même d'en garder volontairement un peu sous le pied), tant au niveau des riffs que des soli. Tout est ultra carré, y'a pas une couille qui dépasse. Je tiens d'ailleurs à insister également sur la qualité des soli, tous très bien sentis, toujours parfaitement intégrés dans la structure des chansons et loin d'être un assemblage de bouts de gammes comme on le voit parfois. Sandrine derrière les fûts (oui tu as bien lu, et alors ? Ca te bouscule dans ton slip ?) assure comme une chef sa part de la rythmique en alliant les classqiues blasts aux parties plus thrash. Mais attention, ici pas de blasts à 358 bpm, non pas de surenchère phallique, une fois de plus ce n'est absolument pas le propos de Gorod. La batterie mise une fois de plus, comme le reste, sur l'efficacité. Comme je le disais plus haut, Ben à la basse nous gratifie de moments vraiment jouissifs, avec de petite incursions au premier plan dont la justesse du placement n'a d'égal que la qualité propre. Guillaume quant à lui évolue dans un style plutôt guttural, quoiqu'un peu plus rauque que sur
« Neurotripsicks », se réservant toujours quelques passages plus « porcins » et toujours un bon petit hurlement de temps en temps (on ne va pas perdre les bonnes habitudes non mais !). La production est très bonne tout comme le mixage et l'on peut noter quelques différences par rapport au premier opus des bordelais : tout d'abord comme je viens de le dire, la voix sonne un peu plus rauque et paraît un poil plus en retrait, tout comme la batterie dont la caisse claire claquait comme un fouet sur
« Neurotripsicks ». Les guitares sonnent un peu moins thrash, moins saturées, et la basse est plus audible, on ne va pas bouder notre plaisir ! Bref le tout est ici plus homogène.
La dernière fleur que je lancerai à Gorod (ah non pardon, l'avant dernière) c'est qu'au final leur musique évoque des tas de styles, sans se cantonner au death technique. On pensera évidemment à Cynic ou à Death parfois, un peu à Spawn of Possession, mais également à des groupes plus thrash comme Coroner par exemple. On retrouvera même un petit côté très rock n' roll dans la dansante « Hidden genocide » et sa fin à la Django Reinhardt. Et je ne vous parle pas des légères influences jazzy qui laissent parfois pointer le bout de leur nez…
Le dernier bon point (et j'en aurai terminé promis) concerne l'artwork vraiment très soigné et recherché, faisant référence aux paroles qui traitent de…qui parlent de…ben allez lire l'interview je pense que ce sera plus clair. Et ça m'évitera d'écrire encore une page parce que là je commence à avoir mal au poignet…(non non je ne parlais pas de ça espèce de petit coquinou ! Tu as les idées très mal placées…).
In fine vous l'aurez compris Gorod est vraiment mon coup de cœur de l'année 2006 ! Alors je n'aurai qu'une seule chose à vous dire pour terminer : jetez-vous dessus et mangez-en ! C'est tellement bon !
16 COMMENTAIRE(S)
16/05/2009 14:51
Le nouvel album prévu pour juin prochain risque d'être une vrai tuerie.
10/10/2007 12:44
09/10/2007 23:37
Vivement le prochain
01/07/2007 23:26
Merci Cyril ;-)
You're welcome my dear !
... Dommage que tu n'accroches pas autant sur WHOURKR
01/07/2007 22:18
Merci Cyril ;-)
16/03/2007 09:14
14/01/2007 12:59
08/01/2007 19:51
08/01/2007 15:06
C'est vraiment sympa, très technique mais pas chiant. Il y a des petites mélodie qui me font penser à Cynic, puis j'accroche bien à la voix.
Encore un e belle découverte pour ma part.
Vivement que Relapse reçoive à nouveau des exemplaires pour que je puisse passer commande.
Tu peux aussi le commander par Willowtip!
@Kleym: dis surtout pas ça à Silenced Self!!
07/01/2007 21:51
07/01/2007 16:30
C'est vraiment sympa, très technique mais pas chiant. Il y a des petites mélodie qui me font penser à Cynic, puis j'accroche bien à la voix.
Encore un e belle découverte pour ma part.
Vivement que Relapse reçoive à nouveau des exemplaires pour que je puisse passer commande.
04/01/2007 20:05
03/01/2007 22:50
01/01/2007 18:38
Gobbos a parlé.
01/01/2007 15:39
La batterie me rebute globalement, elle prétend ne pas vouloir faire une course à la vitesse pour mieux groover, mais justement son jeu est pile entre j'en fais pas assez pour tout écraser et le j'en met trop ce qui empêche le groove. Il y a trop de passages ou j'ai l'impression d'entendre un métronome.
C'est vraiment con parce que je suis bien fan des guitares et de la basse.
01/01/2007 01:00