Dungortheb - Waiting For Silence
Chronique
Dungortheb Waiting For Silence
Attendre, c'est lourd et pas drôle. Attendre, c'est frustrant et on a l'impression que ça dure des heures (enfin ça dépend pourquoi). Attendre, ça rend parfois très irritable. Alors imaginez attendre 5 ans pour du silence. Rageant non ? Non, car fort heureusement le silence fait place à la musique d'un quintet vosgien existant depuis près de 12 années. Pas mal de choses ont changé depuis « Intended To... » sorti en 2003 : la formation a du faire face au départ du guitariste-compositeur Jean-Marc Werly et à la fin du label Perenial Quest sur lequel le groupe avait sorti son album. La formation s'en retrouve remaniée : Greg laisse tomber la basse (la basse se porte bien je vous rassure) pour le chant, Jeremy et Samuel arrivent en renfort (comme dans un épisode d'Hooker) respectivement en tant que second guitariste et bassiste.
Qu'en est-il pour cette nouvelle livrée que beaucoup attendait ardemment tel un Jean-Claude Convenant surveillant sa boite au lettre dans l'espoir d'y voir son cher Camping-Car Magasine ? Et bien « c'est trop du ballon » comme pourrait dire ce cher JC. Dungortheb a évolué et sur beaucoup d'aspect. D'une part, au niveau du son : exit le son synthétique d'« Intended To... », place à la production en béton du Conkrete Studio (ceci était une blague minable pour toi, ami bilingue). A présent la batterie sonne beaucoup plus naturelle donnant beaucoup plus de punch à l'ensemble. Place également aux guitares incisives et puissantes, rehaussées par une basse que l'on entend bien tout au long de l'album. Et surtout le chant légèrement étouffé n'est plus que de l'histoire ancienne puisqu'il est maintenant exécuté dans un registre plus hargneux et énergique. Tout sonne beaucoup plus moderne, mais sans abuser de colorants ni de conservateurs.
Moderne disais-je, grâce à un son impeccable mais aussi grâce à des compositions accrocheuses et homogènes. Datant tout de même de l'époque où Jean-Marc Werly faisait encore partie du groupe, le contenu est d'une richesse qui fait plaisir à entendre. Technique sans jamais tomber dans la démonstration gratuite et stérile, complexe mais toujours accrocheuse, la musique distillée par Dungortheb est empreinte de nombreuses influences. On pense bien évidement à Death notamment sur certains breaks dignes d'un Individual Thought Pattern (il ne manque plus que les slides sur une basse fretless et on s'y croirait). A ce spectre schuldinerien s'ajoute des breaks bien construits, un ratio riffs par titres assez élevé mais sans noyer l'auditeur et à un très bon duo de guitaristes.
La cadence est globalement la même, mais Dungortheb la décline au maximum avec un éventail de riffs assez original ce qui donne un résultat très solide et compact. L'originalité est également présente dans les soli puisque ceux-ci restent personnels et virevoltants (mention spéciale à celui d'« Addicted »). Certains passages auraient mérités quelques blasts, mais cela reste toujours rentre-dedans avec certains titres carrément taillés pour le live. Pour aérer le tout, un morceau instrumental est placé au milieu de ce « Waiting For Silence », sorte d'interlude lumineuse et dotée de mélodies imparables. N'oublions pas quelques passages thrash très réussis, des riffs parfois plus lents pour varier les plaisirs ainsi que quelques modulations fort bienvenues au niveau du chant.
Dans l'ensemble ce « Waiting For Silence » est un peu moins axé techno-death que son prédécesseur bien que certaines compositions auraient très bien pu y figurer. En tant que témoin de l'évolution du groupe, l'album s'achève sur « Trip Into Obscurity » repris de la démo du même nom. En somme, une belle conclusion avec un titre très bien exécuté comprenant pas mal de breaks. Un mot également sur la qualité de l'objet, l'artwork est remarquable (bien que me faisant penser étrangement à celui du dernier album de Vader) de même que la pochette, fait qui mérite d'être souligné pour une auto-production.
Au final Dungortheb signe un très bon album de death, technique tout en restant accrocheur, mélodique et à la fois agressif. Le son est au rendez-vous, apportant beaucoup de clarté et de puissance à l'ensemble. Et puis ils ont le bon goût d'être vosgien, ce qui est un signe de qualité évident (oui oui). Par contre, ils n'ont pas de labels alors je m'adresse au manager de label (prononcer « managueure de lehibole » pour la classe) : sign them, or die!!!
| Scum 20 Mars 2008 - 2936 lectures |
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