Annoncé sourire aux lèvres (rappelez-vous des images studio du printemps 2012) puis finalement repoussé (grand silence inquiétant), ce quatrième album
Wolves Within se sera fait désirer. After The Burial enchaînera les concerts (dont deux tournées européennes en 2013) et proposera le maigre EP
This Life Is All We Have (réenregistrement de trois morceaux de leur premier opus
Forging A Future Self ) en début d’année afin de se faire pardonner de cette longue expectative (3 ans). Toujours sous l’étendard Sumerian Records et au line-up identique, le groupe allait-il revenir au monstrueux
Rareform (indubitablement l’un de mes meilleurs albums du genre) pour regagner son trône ou continuer dans une musique plus « formatée » (« FM » ?) d’un
In Dreams ? Eh bien aucune de ces deux éventualités.
Un retard qui se comprendra dès la première écoute, point d’
In Dreams-bis cette fois. Soulagement ! After The Burial a peaufiné ses morceaux et souhaite même surprendre son auditoire. Mettez malgré tout de côté le titre d’ouverture « Anti-Pattern », relativement blême et assez peu encourageant pour la suite. Des structures aux breaks encore plus improbables, aux riffs tordus et à la rythmique complexe à souhait. Les références à la scène « djent » (Animals As Leaders laisse ses traces) sont dorénavant plus qu’explicites. Le titre « teaser » « A Wolf Amongst Ravens » étant le premier exemple. Des breaks planant expérimentaux (effets divers et variés) sur chaque morceau, pas les plus inspirés et touchants il est vrai mais ils permettent néanmoins d’ajouter du contraste et d’aérer les compositions. On ne crachera pas dessus certes, mais l’artère principale des Américains demeure incontestablement leur polyrythmie.
In Dreams avait placé la barre haute, cette fois la rythmique causera de sévères migraines, propulsée par une production massive écrasante au son de basse tellement exagéré mais si jouissif (guitares 8 cordes et basse poids lourd pour responsables)… Impossible de ne pas secouer ses cervicales sur les groovy « Pennyweight » (dès l’intro imparable) et « Neo Seoul ». Quant aux breakdowns éparpillés (aucun titre n’y échappe), je vous laisse le plaisir de goûter à « Virga ». Son break à 3:00 (précédé d’un « mini » solo de batterie) est juste hallucinant (mettre le volume au maximum), je n’ose imaginer en live.
L’arrivée de quelques passages « mielleux » effrayeront (le traumatisme
In Dreams) et pourtant… Aucun chant clair cette fois (« Alléluia !»). Le guitariste se tait et laisse place aux hurlements modulés du frontman. Pas renversants mais le boulot est fait avec un coffre assez imposant. Concernant ces moments plus « sucrés », je pense à la metalcore « easy-listening » « Disconnect » (similitudes troublantes avec Unearth et All That Remains). Ses poignées de riffs, soli et tremoli mélodiques (death mélodique ?) ou les breakdowns virulents juxtaposés sauront sans problème convertir les premiers disciples. Les titres s’enchaînent et un constat s’impose.
Wolves Within est incontestablement un « bon album » (voire très), l’efficacité dégagée tout le long est bien palpable. On sent que les musiciens ont peaufiné le brûlot afin de nous tenir en haleine. Mais le spectre
Rareform ne s’efface pas. Ainsi point de tubes à la chaîne ni de morceau « gros calibre » (« Berzerker » mon amour) et quelques titres qui sembleront peu mémorables (« Anti-Pattern », « Nine Summers » ou « Parise »). Reste que pour tester sa nouvelle installation hi-fi offerte par mamie pour Noël ou secouer sa tête comme un demeuré, « Pennyweight » et « Virga » sont là.
Wolves Within ou un retour timide à la technique et à l’aspect progressif de
Rareform mêlé à la rythmique ultra syncopée et l’accroche d’
In Dreams. Une accroche gommée de ses raccourcis trop faciles et de ses passages à la limite du « FM ». Ouf. On regrettera cela dit un album quelque peu inégal et sans « réel » hit (« Virga » peut-être ?). L’excellence de
Rareform n’est pas atteinte mais ce
Wolves Within se laisse écouter sans broncher. Une efficacité manifeste. Après le retour réussi de Conducting From The Grave ainsi qu’un très bon Within The Ruins, After The Burial vient compléter la liste des sorties deathcore mélodique technique de qualité pour cette année 2013 (et rattrapera la faute de parcours de ses comparses Born Of Osiris). Les amateurs auraient tort de se priver.
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