Ebola - Hell's Death Metal

Un petit détour par la Pologne, ça ne fait pas de mal. La plupart du temps du moins car dans le cas précis, le nouvel album d'Ebola m'a quelque peu déçu. Revenons en 2007. Le trio slave sort son premier full-length Infernal Revelation sur Old Temple sous la forme d'un digipack minimaliste numéroté à la main qui sent l'amateurisme et le manque de moyens. Musicalement par contre, ça ne fait pas de quartier avec un death metal hargneux et evil certes classique mais redoutable d'efficacité. Les Polonais reviennent quatre ans plus tard avec sous la main un nouveau batteur du nom de Pavulon et un album au format habituel cette fois mais toujours numéroté à la main (j'ai le 205). La grisaille de la pochette de Infernal Revelation laisse place, elle, à la couleur rouge pour un Hell's Death Metal qui s'annonçait sanglant. Et si la brutalité est effectivement de mise, le résultat global se fait moins enthousiasmant.

Pourtant, la formule d'Ebola n'a que peu changé. Le groupe fait ainsi toujours dans le death metal bête et méchant bien burné et evil. Courts et directs, les morceaux tombent souvent sous la barre des 3 minutes et offrent moults blasts et riffs blasphématoires. Des rythmiques thrashy, du mid-tempo et des parties plus lentes comme sur l'intro de "Cold Blood" dans l'esprit d'un "Seasons In The Abyss" sont là pour varier un minimum. Le tout se trouve bien mis en valeur par une production puissante plus propre que sur l'opus précédent mais qui garde une certaine agressivité. Et contrairement à Infernal Revelation, pas d'interludes indus à la con, juste une outro de 2 minutes ("...") néanmoins toujours samplée par Horologium et aussi inutile que pénible. À part ça, ça n'a pas l'air si mal? Effectivement, Hell's Death Metal n'est pas du tout désagréable. Il se fait même bien sympathique quand les blast-beats sont de sortie (un bon gars ce Pavulon). Ça bourre, ça blasphème et ça ne se prend pas la tête. Le truc, c'est que c'est quand même ultra générique. Pas forcément un mal si la qualité est au rendez-vous mais ce nouvel album s'avère malheureusement un bon cran en-dessous niveau inspiration par rapport à son grand frère. Si les parties rapides restent appréciables, les mid-tempos sont par exemple bien trop bateau. Du coup, la courte durée des morceaux qui ne posait pas vraiment de problème sur Infernal Revelation devient ici un vrai défaut. Non seulement les compos sont simplistes, limitées et peu développées mais elles semblent cette fois-ci trop vite expédiées. Pour un deuxième album, on aurait pu espérer davantage de recherche. Mais ce qu'il manque le plus à ce Hell's Death Metal, ce sont les vocaux haineux et vomis de Infernal Revelation. On retrouve à nouveau Mihu et Shyha aux commandes pour du growl épaulé de quelques screams mais les intonations s'avèrent là aussi plus génériques, sans cet aspect rugueux qui donnait un peu de personnalité à la formation.

Pas que j'attendais ce nouveau Ebola comme le messie mais après un premier album prometteur, je voyais le combo disposer de meilleurs arguments. Rien d'horrible sur ce Hell's Death Metal toutefois, le death metal virulent du groupe reste tout à fait honorable et pourra faire plaisir à l'amateur de DM peu exigeant toujours avide de découvertes de petits groupes underground. Mais honnêtement, Ebola ne montre rien ici qui pourrait le démarquer de la ribambelle de groupes jouant dans la même cour, surtout venant de la prolifique scène polonaise. Bref, on a vu mieux!

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