Bizarrement, si je me suis empressé de mettre la main sur l’un des deux ou trois liens promotionnels mis à notre disposition pour télécharger ce nouvel album des Texans d’Imprecation quelques semaines avant sa parution officielle, je n’ai pas du tout fait preuve du même enthousiasme pour ce qui fût de l’écouter. Récupéré début février et ajouté à mon iTunes le jour même, il m’aura fallu six mois pour que je me décide enfin à m’y intéresser… Pourtant, il y avait largement de quoi me convaincre à commencer par cet artwork bestial et surtout plein de promesses signé Sebastian Mazuera (Oxygen Destroyer, Torture Rack, Cerebral Rot, Scolex...). Mais non, j’ai choisi de faire l’impasse un long moment avant de me dire qu’il serait peut-être temps que je m’y intéresse enfin. Ce "enfin" c’était il y a quelques semaines seulement et comme souvent dans ce genre de cas, bien m’en a pris.
Intitulé
Damnatio Ad Bestias, ce deuxième album vient étoffer la discographie d’un groupe dont la carrière à tout de même débuté il y a près de trente ans, en 1991. Il fait suite à un premier album paru il y a seulement six ans sur le label Dark Descent qui, suite à la reformation d’Imprecation en 2009 après dix ans d’absence, avait souhaité parier sur le groupe de Dave Herrera et Ruben Elizondo, seuls membres de la première heure encore présents à ce jour. Depuis
Satanae Tenebris Infinita, le groupe a dû faire face à quelques changements de personnels avec les départs de Danny Hiller et David Ramirez remplacés par Dustin James (Church Of Disgust) et Jeff Tandy (Birth A.D.) auxquels est également venu se joindre un troisième guitariste en la personne de Nick Norris (Birth A.D.).
Néanmoins, l’arrivée de ces trois nouveaux membres dans le giron d’Imprecation n’est pas pour autant le signe de grands bouleversements puisque sans grande surprise le groupe persiste dans la voie qu’il a lui-même tracé depuis le début des années 90, celle d’un Death Metal diabolique largement inspiré par les premières sorties d’un certain Incantation (même si on a plutôt l’impression d’entendre Morbid Angel (période
Domination/
Formulas Fatal To The Flesh/
Gateways To Annihilation) sur l’excellent "Temple Of The Foul Spirit").
Aussi, rien n’a fondamentalement changé depuis la sortie de
Satanae Tenebris Infinita décrié par Keyser pour son manque flagrant de brutalité. Et les griefs auraient très certainement pu rester les mêmes si ce dernier c’était chargé d’écrire ces quelques lignes. Sauf qu’en ce qui me concerne, je suis plutôt du genre à apprécier toutes ces choses que mon compère a pu à l’époque reprocher à son prédécesseur. Une chose est sûre, Imprecation n’entend pas changer quoi que ce soit à sa formule et s’inscrit naturellement dans une relecture de choses que l’on a déjà pu entendre ici ou là depuis déjà belle lurette. Doit-on alors le reprocher aux Texans qui, rappelons-le à toute fin utile, étaient déjà là au tout début des années 90 ? Cela va évidemment dépendre de votre inclinaison sur ce sujet récurent qu’est l’originalité mais pour ma part, vous connaissez déjà mon point de vue tranché sur la question.
Du coup, il n’y a pour ma part aucune raison valable pour ne pas se délecter de ce
Damnatio Ad Bestias si vous êtes un tant soit peu client de ce genre de Death Metal sombre et malfaisant. On y retrouve tout ce qui fait effectivement le charme des premiers albums d’Incantation avec en plus cette espèce de lourdeur infernale si cher à la scène texane (Blaspherian, Crucifixion, Infernal Dominion...). Rien de bien nouveau mais un savoir-faire indiscutable au service d’un Death Metal pesant et blasphématoire (gros plaisir que ces ralentissements diaboliques à la gloire du Malin qui parsèment le disque) régulièrement vitaminé par des séquences de blasts toujours aussi bienvenues ("Temple Of The Foul Spirit" à 2:27 et 3:46, la première moitié de "Morbid Crucifixion", les premières mesures de "Baptized In Satan’s Blood" ainsi qu’à 1:40, "Beasts Of The Infernal Void" à 1:03, "Damnatio Ad Bestias" à 0:53, etc). Quant aux riffs dispensés par Imprecation, ces derniers n’ont absolument pas à rougir de leur interprétation pour le moins classique (ni même de leur nature parfois un peu redondante sur quelques plans) tant l’efficacité et l’atmosphère qui s’en dégage suffisent à faire oublier ce léger détail. Atmosphère d’ailleurs rendue encore plus malfaisante grâce aux nombreux leads diaboliques et autres solos chaotiques et frénétiques dispensés par les Texans tout au long de ces trente-sept minutes.
Six ans après un premier album réussi mais sans surprise, Imprecation revient se rappeler à nos bons souvenirs avec un Death Metal à la sauce texane tout ce qu’il y a de plus classique mais aussi d’efficace. Et si on peut pas dire que les Américains soient à la pointe de l’originalité, il n’en reste pas moins que ce
Damnatio Ad Bestias demeure un très bon disque dans son genre. D’ailleurs, ce dernier est même un poil meilleur que son prédécesseur qui ne m’avait pas autant séduit à l’époque. En attendant, si ce manque de brutalité tout relatif et ces fortes résonances avec certains groupes plus connus ne sont pas du genre à vous faire rebrousser chemin, il y a de fortes chances pour que vous soyez sous le charme de ce Death Metal sombre et blasphématoire comme la plupart des Texans ont l’habitude de nous le servir.
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