Imprecation - Satanae Tenebris Infinita
Chronique
Imprecation Satanae Tenebris Infinita
Du death sombre et evil, une sortie sur Dark Descent Records, une pochette signée Chris Moyen, Dan Lowndes de Cruciamentum au mastering. Tout ou presque devait me faire aimer cet album. Si Satanae Tenebris Infinita constitue le premier full-length d'Imprecation, l'invocation de l'entité date en plus de 1991, d'où une certaine légitimité d'entrée de jeu. De 1992 à 1995, les Texans ont sorti deux démos, un EP et une compilation, la fameuse Theurgia Goetia Summa sur Repulse Records que j'avais achetée il y a quelques années pour une bouchée de pain sur l'e-shop de Listenable Records, avant de spliter en 1998. Puis de revenir 11 ans après avec un EP, une démo et enfin ce premier album sous la houlette de la paire originelle Ruben Elizondo (batterie, claviers)/Dave Herrera (chant) accompagnée de trois nouveaux musiciens de la scène black et death de Houston que les deux compères côtoient dans des formations telles que Adumus, Morbus 666 et Dark Reign. Le problème, c'est que je n'ai jamais compris la "popularité" underground du combo, considéré comme culte par beaucoup. Et ce n'est pas maintenant que cela va changer puisque Satanae Tenebris Infinita s'inscrit dans la stricte continuité du reste de la discographie des Américains...
Pourtant oui, Imprecation fait du death metal à la gloire du Malin comme je l'aime. Au menu, du très simple et classique mais à l'efficacité maintes fois prouvée avec des riffs en tremolo dark entre passages pesants, mid-tempos joufflus et blastouille plus ou moins rapides, pour une ambiance evil et crue pas loin du black metal. Bref, le early-Incantation est encore passé par là (le début de "Of The Black Earth" ne rappelle-t-il pas "The Ibex Moon"?). On rajoutera quelques influences finlandaises et une localisation texane qui pousse le combo à alourdir le tempo plus que de raison. C'est là que le bât blesse. J'aime le vieux death blasphématoire mais encore faut-il qu'il soit un minimum brutal. Ce Satanae Tenebris Infinita est bien trop mollasson et lourdaud! Trop de mid-tempos patauds qui me donnent envie d'attraper les mecs et de le secouer pour qu'ils accélèrent! Et quand ils le font par le biais de pseudo-blasts, c'est brouillon et pas assez rapide. Du coup, je pique du nez rapidement malgré la durée normale des morceaux (de 3 à 5 minutes pour 40 au total).
J'aurais pu passer outre le manque de brutalité et de vitesse grâce à d'autres atouts qui les auraient compensé. Imprecation n'est d'ailleurs pas dénué de qualités, loin de là. L'ambiance noire, crade et old-school est bien là, on sent que les mecs ne sont pas nés de la dernière pluie de sang et ont également une formation BM. L'utilisation parcimonieuse et intelligente de nappes de claviers atmosphériques est également à saluer, en particulier sur "The Coils Of Eden" et "Chapel Of Rotting Flesh", deux des meilleurs morceaux de l'opus qui en contient tout de même quelques-uns (je rajouterais "Rancid Blood On Blackened Thorns" avec lequel les deux titres précédents forment à mi-parcours le tiercé gagnant, ainsi que l'outro samplée "Carrion Winds Of Golgotha", très réussie même s'il ne s'agit pas d'un vrai morceau). J'apprécie aussi le chant growlé, étouffé et légèrement éraillé de Dave Herrera. Pas le plus puissant ou le plus guttural mais il dégage vraiment quelque chose qui colle à la musique.
Suffisant pour combler l'apathie des compositions? J'ai bien peur que non. Malgré quelques bons moments, elles ne décollent jamais vraiment. Trop génériques sans ce petit plus qui me ferait l'oublier, à l'image de ces solos chaotiques inutiles. Sans en être fan pour les même raisons, je trouve leurs voisins de Blaspherian (avec l'ex-Imprecation Wes Infernal à la guitare) un peu plus convaincants, tout comme Infernal Dominion (avec aussi d'anciens membres d'Imprecation). Encore mieux, Braced For Nails et surtout le deuxième album d'Ingurgitate, Bleeding His Sacred Kingship, pour rester dans cette scène très prolifique de Houston, Texas. Le must restant l'excellentissime Desert Of Shattered Hopes (1993) de Crucifixion. Si toutefois vous vouez un culte à toutes les formations de death evil du coin, anciennes ou récentes, et que vous avez toujours aimé ce que fait Imprecation, ce Satanae Tenebris Infinita vous tend les bras le 25 juin. En ce qui me concerne, Imprecation restera un groupe de seconde zone. Pas inintéressant mais tout à fait dispensable.
| Keyser 12 Mai 2013 - 1734 lectures |
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