Instigate - Unheeded Warnings Of Decay
Chronique
Instigate Unheeded Warnings Of Decay
Révélé il y’a déjà deux ans avec le très agréable Ep
« Echoes Of A Dying World » INSTIGATE est aujourd’hui de retour avec un premier opus attendu, tant cette précédente et jusqu’à présent unique sortie montrait de belles choses dans un style classique éculé mais parfaitement exécuté. Devenu désormais un combo 100% transalpin suite au départ du batteur Kevin Talley, celui-ci a choisi d’évoluer pour l’instant sous forme de trio (avec en invité derrière les fûts Francesco Paoli de FLESHGOD APOCALYPSE), et va malgré cela envoyer la purée avec force et qualité durant un peu plus d’une demi-heure sans chercher à révolutionner quoi que ce soit. Car musicalement il ne faut pas chercher de la nouveauté les gars se contentant de reprendre ce qu’ils avaient déjà proposé sur leur court-format, tout en lui donnant une puissance supplémentaire via une production moderne mais naturelle absolument énorme qui met en exergue la brutalité naturelle des compositions, qui jouent majoritairement sur la vitesse comme la sobriété et où la technique bien que présente n’est jamais proéminente.
En effet nulle trace d’introduction ou d’interlude inutile, la bande préférant l’efficacité et elle le démontre de suite en démarrant pied au plancher sur le redoutable « Witness Of The End Times » qui outre être le morceau le plus long de cet album va dévoiler surtout toute la variété technique de ses membres, où se mélangent habilement passages lents massifs et tabassage intensif continu pour densifier tout cela. Si le rendu est d’un classicisme assumé le rendu est impeccable et montre une très grosse énergie où le feeling est omniprésent, à l’instar d’un groove contagieux qui va rester présent sur toute la durée de ce disque. Si cette variation constante va se retrouver sur les tous aussi réussis et puissants « Resurrection Denied », « Embrace The End » et « Seeds Of Cain » (où du mid-tempo redoutable apparaît chez ce dernier), l’entité va aussi dévoiler des facettes plus frontales et radicales mais tout aussi accrocheuses. Celles-ci vont s’enchaîner à la suite histoire de proposer un triptyque cohérent et sans concessions où la violence est exacerbée sans pour autant y perdre en accroche ni jamais être linéaire, car que ce soit avec le déchaîné « Liturgy Of Emptiness » (qui ne s’arrête jamais de frapper vite et fort) ou encore le furieux « Atonement » (qui reprend la même base que précédemment tout en y ajoutant un soupçon de variété et des parties médium imparables), on s’aperçoit que cela n’est jamais redondant malgré une répétition de façade. En effet s’il y’a bien une chose qu’on ne peut pas reprocher aux gars c’est de se contenter de reprendre les mêmes choses de long en large, et ce même si tout cela peut être véritablement interchangeable à la longue… mais on ne leur en tient pas rigueur vu qu’ils arrivent à proposer un soupçon de diversité nécessaire pour surprendre leur auditoire, à l’instar du furibard « Indoctrinated Reborn ». Si sa base globale reste relativement semblable à ce qu’on a entendu jusque-là elle va dévoiler aussi une facette Grindcore bas du front au niveau de son riffing simplissime et de sa batterie tout en explosivité continue, s’éloignant de fait un peu de sa base Death initiale sans pour autant la renier tant les mecs évitent la sortie de route facile.
D’ailleurs ce ressenti se retrouvera également sur l’excellent « Haruspex » qui va montrer une écriture plus lourde et massive, via notamment l’apport d’influences Hardcore bien senties qui trouvent facilement leur place au milieu des déferlantes haineuses… comme sur le tout aussi efficace « Obliteration » écrasant et rampant qui confirme que même en levant le pied les vieux briscards gardent une puissance de feu sans failles. Il faut d’ailleurs saluer ce choix assumé de ralentir l’allure qui permet de gagner en densification et de conserver ainsi une vraie homogénéité, qu’il aurait été plus dure à maintenir sans cela. Du coup même sans être le disque de l’année on saluera le boulot effectué par les vétérans locaux qui nous pondent une musique facilement accessible et à l’efficacité continue, qui servira de parfait défouloir rapidement digéré même si on aura du mal à retenir une compo plus qu’une autre… ce qui n’est pas si rédhibitoire finalement. Confirmant le renouveau du Metal de la mort de l’autre côté des Alpes et la qualité du label local Everlasting Spew ce « Unheeded Warnings Of Decay » a de solides arguments à faire valoir, montrant toute son efficacité et ne s’embarrassant pas de futilités excessives. D’ailleurs il faut saluer le talent d’exécution de chacun des membres (notamment le frappeur qui effectue une prestation impressionnante de puissante et de ténacité) et ce même si l’on pourra regretter l’absence de solos qui se fait sentir sur certains passages, cependant tout cela n’est que de l’ordre du détail tant aucune lassitude n’est ressentie et que la durée idéale de l’ensemble ajoute à la bonne impression générale. Du coup il est évident que l’on appréciera instantanément cette galette guerrière aux accents légèrement rétro qui fait passer un très bon moment, et qui s’inscrit avec facilité dans la grande famille des disques réussis dans le genre ces dernières années en Italie.
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