Un crâne monstrueux planté sur une pique, un logo signé
Harizz Artwork qui claque fort tout en se révélant plutôt malin avec cet escalier en colimaçon placé en son centre, une superbe pochette totalement raccord dans un esprit qui me rappelle celui du premier
LEMMING PROJECT, nous sommes encore une fois face à une nouvelle formation de pur
death metal made in Pittsburgh, Pennsylvanie.
Nous pourrions nous interroger sur ce que «
Lobotomizing Knell » a de plus que d’autres EP du même genre parus cette année mais je pourrais également prendre le problème à l’envers : qu’a-t-il de moins ? Absolument rien. Certes, l’approche n’a rien de spectaculaire, la formation privilégiant l’épaisseur gastrique au délié de doigts fins sur le manche. À cet égard, les premières secondes de « Infestation of the Bile Licking Putitans » ou de « Delirium Stone of Sacramental Psychosis » m’évoquent le « He Who Sleeps » de
MORBID ANGEL sur
« Gateways to Annihilation », même si le tempo finit toujours par s’emballer, en quête d’un registre moins raffiné, peut-être pas si éloigné d’un bon vieux
DEICIDE, même si la référence est surtout dû au timbre très rauque du vocaliste, doté d’un chant grave mais cependant audible. J’aime vraiment ce genre de voix, sortie de l’égout mais pas aussi gutturale que dans le
brutal death. Pour le reste, les musiciens me semblent clairement addicts aux années 90, tant sur le fond que dans la forme.
Afin d’égayer tout cela, le soliste se fend en de rares occasions de quelques ombrageuses incursions sur le terrain mélodique (« Jaw Wired Jargon »), ces sonorités claires apportant un peu de lumière aux six compositions sinon baignées dans un méphitisme absolu où l’auditeur se complaira pourtant, heureux de découvrir qu’il reste encore une part moisie du grand gâteau death métallique. Par conséquent, s’il est encore un peu prématuré pour positionner
EXTORTION CELLAR parmi les grands espoirs de la scène américaine, cet EP a cependant suffisamment d’arguments en sa faveur pour justifier une écoute respectueuse, dans le calme monacal de votre logis. Pour commencer, il y a la production impeccable. Vous me direz que compte-tenu de la faible complexité de l’ensemble, ce n’est pas bien compliqué à faire sonner mais, ici, le dosage est juste entre les différents instruments, chacun étant mis en valeur au bon moment (les
leads, les breaks de basse, le chant). Ensuite, on devine aisément une inspiration pas si convenue que cela, à commencer par les intitulés des morceaux mais qui se traduit également dans les incursions
doom death du meilleur effet. Enfin, il y a le final magnifique de « Mangled Morgutorium Mass », une chanson de plus de six minutes qui, selon moi, illustre pleinement le potentiel créatif des Américains.
Même si je ne doute pas un instant que cette sortie est vouée à pourrir dans les limbes, je vois son arrivée jusqu’à moi comme un signe,
EXTORTION CELLAR fera de grandes choses, soit au travers d’un futur LP, soit en mettant fin à sa carrière sur ce coup d’éclat qui n’en sera que plus beau.
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
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Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
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Par Deathrash
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