Scars On Murmansk - Into Dead Lights
Chronique
Scars On Murmansk Into Dead Lights
Scars On Murmansk fait partie de ces groupes dont la découverte nous procure énormément de plaisir. Vous savez ce genre de formation inconnue qui, bien que ne cherchant pas à créer un buzz énorme ou à révolutionner un style, parvient à se démarquer des autres rien que par la qualité de ses compositions. A la différence que Scars On Murmansk, nom qui fait référence une ville russe au lourd passé notamment lors de la seconde guerre mondiale (Mourmansk), ne sort pas complétement de nulle part. En effet le groupe est composé d'anciens membres d'Hypnosis (Pierre Bouthemy et Cindy Goloubkoff), qui fut un très bon groupe de Death Metal assez populaire dans l'Underground français. A ces deux musiciens viennent s'ajouter le batteur et le guitariste de Silent Opera, un projet basque de Metal Symphonique.
Malgré la présence de musiciens de bords très différents, la musique du combo s'avère être un Death Metal lourd et sans concession, tout de même extrêmement chargé d'ambiance, caractéristique malheureusement assez rare dans le Death pour être soulignée.
Après l'EP Travelling Through Dark Places sorti l'année passée et hautement salué par l'ensemble de la presse spécialisée, Scars On Murmansk sort donc cette année son premier full lengh nommé Into Dead Lights afin de concrétiser les espoirs portés sur le groupe. Objectif accompli : si vous avez aimé Travelling Through Dark Places, vous adorerez Into Dead Lights. La recette n'a effectivement pas évolué outre mesure et reste dans une gamme de qualité bien supérieure à la moyenne. Les morceaux sont donc toujours composés d'un mélange de riffs incisifs et puissants soutenus par une production au poil, et de passages plus nuancés pouvant prendre la forme de leads mélodiques ou de breaks mélodico-dépressifs. Car quand je vous parlais d'ambiance, je pensais à la froideur et à la profonde mélancolie dégagée par la production et par les compositions souvent rampantes du groupe, qui reflètent à merveille le magnifique artwork. Que ce soit par les mélodies sinistres, les breaks imposants ou le chant tantôt hurlé et tantôt guttural de Pierre, tout ici est fait pour vous retourner les tripes, et force est de constater que c'est plutôt bien réussi.
Mais Scars On Murmansk ne mise pas tout sur l'ambiance glauque qui se dégage de l'opus, les compositions du groupe restant la plupart du temps assez rentre dedans, tout en étant parfaitement digestes. Les nombreux passages saccadés alternés avec des accélérations véloces n'ont pas fini de vous mixer le cerveau comme il le faut, mais sont correctement aérés par les breaks ou autres ralentissements de ce genre pour que le groupe ne tombe pas dans la brutalité facile et gratuite. Les morceaux sont en effet bien structurés, possédant une progression logique sans tomber dans le banal couplet/refrain/couplet, et chaque partie, aussi brutale soit-elle possède une mélodie particulière. On est donc en présence d'un jeune groupe tout à fait capable d'allier un Death Metal pour le moins assez brutal à un côté mélodique plus ou moins prononcé. Ce dosage entre parties brutales et parties plus ambiancées est en grande partie dû à cette faculté de Pierre à moduler sa voix, passant d'un chant rauque à un chant clair, tout en gardant toujours une voix puissante et compréhensible (étonnant pour un Bayonnais...). Cependant, si le chant « clair » du bonhomme convient parfaitement aux émotions dégagées, le chant guttural passe beaucoup moins bien. Non pas qu'il ne convienne pas à la musique du groupe, il illustre même plutôt bien le côté désolé de la pochette, mais il s'avère être trop plat et monocorde pour être pleinement convaincant. Ajoutez à cela une batterie souvent beaucoup trop linéaire qui se « contente » de suivre les gratteux, et au final les compositions du groupe ont réellement du mal à vraiment décoller, et ce malgré les superbes parties de guitare et de basse. Pourtant Jon a un niveau de jeu très correct, et nous prouve sur "Dark New Messiah" ou "Buried Dreams" qu'il est tout à fait capable de varier son jeu, il est donc dommage qu'il n'ai pas plus de liberté de jeu sur ce Into Dead Lights.
Scars On Murmansk nous sort là un premier album tout de même fort bien réussi, à la fois brute de décoffrage et extrêmement sinistre, qui malgré quelques longueurs difficilement évitables parvient à nous tenir en haleine d'un bout à l'autre. La galette se consomme et se savoure d'une seule traite sans que l'on s'en lasse une seule seconde, malgré le fait que toute les chansons se ressemblent tout de même beaucoup. M'enfin quand un groupe sort un premier album d'une telle qualité on ne peut pas lui reprocher de sortir un disque trop homogène, et soyons honnêtes si aucun titre n'est au dessus des autres, aucun n'est non plus de moins bonne qualité. Scars On Murmansk a donc réussi à concrétiser l'excellente impression laissée par son EP, et s'impose comme un des groupes les plus prometteurs de la scène Death française.
| Høsty 26 Juillet 2012 - 2000 lectures |
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