C'est Keyser qui s'était chargé de la chronique du premier album des Suédois de Necrovation, l'excellent
Breed Deadness Blood. A l'époque, j'avais également rédigé un petit quelque chose autour de ce disque mais sur un autre webzine que Thrashocore. Je m'étais d'ailleurs montré encore un poil plus enthousiaste face à cet album de Death Metal Old School, certes pas forcément très novateur, mais aux ambiances sinistres incroyables. Suivant la discographie du groupe, l'impasse avait été faite sur le EP
Gloria Mortus qui, sortie deux ans après ce premier l'album, laissait présager une certaine évolution un peu déroutante. Une évolution confirmée ce jour avec la sortie de ce deuxième album simplement intitulé
Necrovation sur le label polonais, Agonia Records.
Les Suédois n'ont pas laissé de côté leur amour pour le Death Metal Old School tel qu'on le connait. Seulement ils ont choisis d'y apporter de nouveaux éléments pour le rendre plus riche et ainsi sortir de ces schémas souvent trop classiques et parfois réducteurs. Ainsi, ce qui m'a le plus dérouté à la première écoute de ce nouvel album fût notamment la baisse de régime constaté sur plusieurs morceaux. Alors que
Breed Deadness Blood faisait la part belle à un Death Metal Old School sauvage et intense fait pourtant de quelques breaks bien sentis, ce nouvel album laisse entrevoir un nouveau visage à deux faces avec beaucoup plus de mid tempi et d'influences Heavy Metal. Ainsi le groupe nous plonge tout de suite dans le bain avec un "Necrovorus Insurrection" faisant parfaitement état de ces deux visages. Si les premières secondes rappellent très nettement le Necrovation de 2008, on est rapidement rattrapé par celui de 2012 à l'image de ces deux soli à 0:53 et à 3:04 ou de ce break à 1:53. Avec "Dark Lead Dead", Necrovation s'en va presque marcher sur les plates bandes d'un Morbid Angel grâces à des riffs lourds et menaçants, un break étonnant et tout en retenu à 3:23 suivi d'un solo Heavy mélodique à 3:45 qui dénote avec le caractère plus bordélique des soli qu'on connaissait de Necrovation. Le groupe continu de nous surprendre avec un "Pulse Of Towering Madness" lent et lugubre aux leads inspirés et sinistres pour une ambiance blasphématoire des plus convaincantes. Idem avec l'excellent et redoutable "Commander Of Remains" qui fait preuve cependant d'un peu plus de vigueur et dont on notera surtout la qualité de ses leads démoniaques et possédés qui l'habite. Et il en va ainsi pour tout le reste de l'album à l'exception de "The Transition", titre acoustique servant à juste titre de transition avant un "III Mouth Madness (The Many)" venu clôturer ce nouvel album.
Toutefois, malgré la qualité évidente de ces nouveaux morceaux et leur aspect novateur et finalement très personnel, je ne peux m'empêcher de regretter de temps à autre le Necrovation de
Breed Deadness Blood. Je trouve que la musique des Suédois manque tout de même un peu de panache (malgré un jeu de batterie extrêmement varié et dynamique) et s'attache beaucoup trop aux ambiances à travers du mid tempo parfois un peu mou du genou ("New Depths", "Resurrectionist"). C'est d'autant plus dommage que Necrovation tenait jusque là une recette parfaitement équilibrée même si on ne peut pas lui reprocher de chercher aujourd'hui à se renouveler, surtout face à cette résurgence du Death Metal Old School. Pour autant, Necrovation réussi tout de même le tour de force de conserver un feeling Old School indiscutable grâce à des ambiances morbides incroyables tout en apportant un peu de fraîcheur à un genre qui sent la poussière à plein nez. Qui plus est, Necrovation prouve ici qu'il est possible d'affiner son style pour tendre vers une musique plus personnelle, se démarquant ainsi du reste de la scène à laquelle il est associé.
Quatre ans après un
Breed Deadness Blood qui m'avait vraiment séduit, je dois bien reconnaître que je suis aujourd'hui légèrement moins enthousiasmé face à ce nouvel album qui ne comble pas toutes mes attentes. Soyons clair, ce deuxième album est vraiment d'excellente facture avec des ambiances prenantes, des riffs de qualité et un feeling Old School à vous donner des frissons. Seulement, après un
Breed Deadness Blood aussi sauvage que vicieux, on a parfois du mal à se laisser aller face à cette abondance de plans mid-tempo. On ne peut s'empêcher de ressentir un petit gout d'inachevé, le sentiment irrépressible qu'il manque ce petit quelque chose, ces riffs éclairs, cette batterie survoltée... Il n'y a plus qu'à espérer que Verminous ne nous la fasse pas à l'envers sinon 2012 sera vraiment l'année de la lose...
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