Gatecreeper - Dark Superstition
Chronique
Gatecreeper Dark Superstition
Si depuis ses débuts en 2013 le combo de l’Arizona nous avait habitués à être d’une productivité impressionnante il faut bien avouer que depuis ces cinq dernières années (et la sortie de l’excellent
« Deserted ») il a fortement ralenti la cadence, même si entre-temps un Split avec EXHUMED et un court Ep sont venus nous rappeler son existence à nos bons souvenirs. Cependant depuis cette dernière publication il y a maintenant trois ans ça a été silence radio ou presque du côté du quintet, qui a cependant profité de ce temps pour remplacer deux de ses membres et signer chez les Allemands de Nuclear Blast... signe de leur reconnaissance de plus en plus importante à l’international. Car ce dernier album en date lui a clairement amené une nouvelle notoriété tant les bons retours ont été unanimes, et du coup ce troisième volet de ses aventures était clairement le plus attendu de sa carrière vu qu’on était curieux de savoir si toutes ces bonnes ondes allaient encore être présentes, ou s’il allait être victime du syndrome de dégradation que l’on retrouve souvent en atterrissant sur le label d’outre-Rhin. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat va énormément diviser car si le combo nous gratifie toujours de morceaux impeccables où la chaleur du désert de leur état aride côtoie l’ambiance humide et le froid du HM-2, il démontre aussi un pilotage-automatique plus présent et surtout des influences Mélodeath pas franchement du meilleur goût.
Pourtant au départ tout avait bien commencé avec les classiques et impeccables « Dead Star » et « Oblivion » qui démontrent immédiatement que les gars en ont toujours dans le ventre, tant ici on retrouve ces parties remuantes et groovy implacables et propices au secouage de nuque ainsi que ces ralentissements pachydermiques impeccables pour alourdir et assombrir l’ambiance. Portée par son écriture simple et son envie d’en découdre permanente cette doublette ouvre idéalement les hostilités avant que les choses ne se gâtent avec le redondant et gentillet « The Black Curtain », qui va clairement calmer l’entrain présent jusque-là. Car on sent ici que la formation a bouffé du IN FLAMES à tous les râteliers, mais hélas sans avoir le niveau d’Anders Fridén et de ses acolytes (pourtant pas bien élevé depuis un bon moment...) vu qu’on va s’ennuyer à mourir ici tant c’est plat et ne décolle jamais. Ne bénéficiant en prime d’aucune accélération ou pointe de vitesse qui aurait pu sortir l’auditoire de sa torpeur cette plage va en plus se répéter à l’infini, donnant ainsi la sensation de durer une plombe alors que ça n’est pas le cas. D’ailleurs cette erreur de parcours va revenir ensuite sur les tout aussi chiants « Superstitious Vision » et « Flesh Habit », qui souffrent exactement des mêmes maux et où l’on attend avec impatience que ça se termine le plus rapidement possible afin de revenir aux fondamentaux où la vitesse et l’énergie sont de la partie. Cela arrive heureusement via le simpliste et dégoulinant « Masterpiece Of Chaos » (où toute la palette rythmique est ici de sortie) et le brutal « A Chilling Aura » où l’on sent que le côté Punk est de retour (et avec lui une certaine suite à l’Ep « An Unexpected Reality » particulièrement radical et expéditif dans son propos) sur fond de grosses variations continues et écrasantes.
Et puis on ne peut éviter de parler du très bon et groovesque « Caught In The Treads » qui bien que reprenant largement ce que le groupe a fait par le passé passe comme une lettre à la poste, avec son énergie et son rythme posé mais qui sait rester agressif et suffocant. Enfin pour finir correctement les hostilités on appréciera facilement le court et primitif « Mistaken For Dead » aux riffs rudimentaires et au rendu sommaire, et qui malgré sa prévisibilité et sa légère redondance fait encore le boulot correctement... tout comme la (trop) longue conclusion intitulée « Tears Fall From The Sky » où les accents Doom sont ici poussés à leur paroxysme, sans once d’accélération ni d’espoir tant ça dégouline d’humidité dans une obscurité intégrale et qui se montre efficace à défaut d’être vraiment mémorable. Du coup sans être un ratage intégral ce long-format est clairement le plus faible de ses auteurs, trop inégal dans son contenu et trop juste pour être un futur incontournable de leur discographie... tant ce sentiment d’avoir le cul entre deux chaises finit par sonner bancal et être préjudiciable à l’ensemble. Heureusement tout ça est sauvé par quelques compositions impeccables et réjouissantes qui prouvent que l’entité sait encore être efficace quand elle se sort les doigts du cul et reste dans son chemin balisé, et il serait bon qu’elle s’y maintienne au lieu de vouloir partir vers la mélodie suédoise où elle n’est clairement pas à l’aise (et où elle risque surtout de faire fuir son public alors que tous les voyants étaient au vert). Autant dire que la prochaine livraison sera encore plus scrutée que d’habitude histoire de voir si elle a tenu compte de ses remarques (nombreuses qui plus est !) où si elle s’obstine dans cette nouvelle voie, où elle n’a pas encore pris ses marques et où elle est clairement moins intéressante... l’avenir le dira et on espère en tout cas qu’il sera positif pour elle et le futur contenu qu’elle nous proposera.
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