Si vous lisez Thrashocore avec assiduité, vous n’êtes pas sans savoir que l’activité d’Archgoat est relativement marquée ces derniers jours avec la sortie d’un split en compagnie de Satanic Warmaster intitulé
Lux Satanae (Thirteen Hymns Of Finnish Devil Worship) ainsi qu’une place de choix dans notre bilan de fin d’année grâce à l’excellent
« The Apocalyptic Triumphator » qui a marqué le grand retour des Finlandais après six ans d’absence. En parallèle, le label français Debemur Morti vient de rééditer pour la première fois en CD le EP
Angelcunt (Tales Of Desecration) sorti initialement en 1993 ainsi que
The Light-Devouring Darkness, deuxième album d’Archgoat qui malgré ses qualités évidentes n’avait pas encore trouvé place parmi les innombrables chroniques de qualité que compte votre webzine préféré.
En comparaison des deux premières versions parues en 2009 chez Blasphemous Underground Productions et Moribund Records, cette réédition de 2015 n’offre que bien peu d’avantages. La principale différence concerne le packaging puisque Debemur Morti a fait le choix d’un digipack soigné là où les deux précédents labels avaient opté à l’époque pour un simple boitier cristal. L’artwork impeccable et toujours aussi à-propos de Chris Moyen est ainsi mis un peu plus en valeur mais c’est à peu près la seule différence notable puisqu’hormis le choix de ce format cartonné et le traitement de couleur noire appliqué à la partie lisible du CD, rien de vient différencier cette réédition des premiers pressages évoqués un peu plus haut.
Sorti trois ans après
Whore Of Bethlehem, ce deuxième album d’Archgoat suit sans surprise le chemin emprunté par les Finlandais depuis leurs débuts en 1989. Une dévotion sans faille qui à défaut de surprendre, comblera tous les amateurs du trio scandinave qui n’en attendaient probablement pas moins (ni même davantage). Ainsi, tout ce qui faisait le charme de son prédécesseur est ici repris tel quel. Il n’y a finalement que la production, moins brouillonne et plus compacte, pour différencier ces deux albums. Le groupe abandonne ainsi cette approche plus "raw" caractérisant jusqu’alors ses précédents enregistrements pour quelque une production toujours très marquée par les standards de l’underground mais offrant cependant davantage de puissance. Si le résultat demeure toujours relativement dense,
The Light-Devouring Darkness gagne néanmoins en immédiateté ainsi qu’en lisibilité. Pour le reste, tout est absolument identique. De cette voix glaireuse, bestiale et caverneuse à ces riffs simples aussi entêtants qu’efficaces en passant par ces breaks à se briser la nuque, ces accélérations démoniaques ou bien encore ces atmosphères blasphématoires, tout y est. Sans exception.
Certains auront sûrement l’audace de reprocher aux Finlandais de vivre sur leurs acquis mais ces derniers, aveuglés par leur propre ignorance, ont oublié une chose particulièrement importante : Archgoat est l’un des pionniers du genre, bouleversant dès sa création les fondations de la scène Black underground. Qui plus est, il n’existe pas beaucoup d’autres groupes de son niveau aujourd’hui. Il est celui qui porte l’étendard. Celui qui mène ses suivants à la bataille. Un leader montrant le chemin. Ce statut, le groupe l’a amplement mérité et surtout il a su en rester digne. C’était le cas en 1993, en 2006, en 2009, en 2015 et bien évidemment encore aujourd’hui. Car derrière cette absence de remise en question, ces riffs simples ou ce côté linéaire et rébarbatif, Archgoat cache une efficacité des plus redoutables. Comment ne pas avoir envie de se fracasser la tête contre les murs sur les breaks ou les séquences mid-tempo de "Tribulation Of The King Of Worms", "Goat And The Moon", "Blessed In Beast’s Blood", "Fornicated Messiah"... ? Comment ne pas avoir le poil qui se hérisse à l’écoute de tous ces riffs Satan à l’odeur de bouc ? Comment ne pas devenir complètement fou sous cette pluie de blasts incessants ou bien ces riffs aliénants ? En somme, il semble bien difficile de passer outre une telle déferlante, surtout si on apprécie un tant soit peu ce genre de Black Metal bestial et bas du front.
Malgré les années qui passent ainsi que ces quelques périodes d’inactivités qui ont marqué la carrière des Finlandais, Archgoat a toujours su rester fidèle à ses valeurs et à une certaine ligne de conduite musicale qu’il a lui-même façonné durant ses premières années. Une valeur sûre incapable de décevoir, voilà ce que représente Archgoat aux yeux de ses "innombrables" fans (toutes proportions gardée, on ne parle pas de millions de personnes non plus). Même lorsque le groupe sort un split composé uniquement de vieux morceaux réenregistrés, tout le monde semble vouloir s’extasier. C’est vous dire l’ampleur du phénomène Archgoat dans ce petit microcosme qu’est la scène Black/Death underground. Oh ça va, j’ai le droit de (me) tacler non ? Quoi qu’il en soit,
The Light-Devouring Darkness n’est ni surprenant, ni original, ni novateur, ni rafraichissant... Il représente simplement tout ce qu’est et sera Archgoat. Sans fioritures, sans détours, sans masques. Une vision impure traduit en musique de la manière la plus sale et la plus primitive qui soit. Hail Satan, Hail Lucifer.
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