Within The Ruins - Black Heart
Chronique
Within The Ruins Black Heart
Revoilà mon petit plaisir honteux, caché entre du swedeath et du black/death mélo quotidien plus respectable. Plaisir qui dure depuis plus de dix ans déjà et dont la recette décérébrée (deathcore mélodique 8 bits à la rythmique spasmée) arrive toujours à titiller mes esgourdes encrassées et ma vieille nuque. Trois ans et demi après
Halfway Human, place au sixième opus de Within The Ruins. Le groupe du Massachusetts aura sorti entre-temps une compilation instrumentale (
Trilogy) ainsi que deux singles dans un line-up qui n’est plus tout à fait le même puisque le frontman Tim Goergen (présent depuis 2009) sera remplacé par un dénommé Steve Tinnon.
Halfway Human avait ses tares, il manquait certainement de morceaux majeurs malgré ces nouvelles tentatives “émotionnelles” qui ne tomberont jamais dans le pathos ado FM. Petit vent de fraîcheur malgré tout dans un style il est vrai usé à la moelle. Le guitariste Joe Cocchi reste encore seul à la barre et comme à chaque galette fera monter ses leads en termes de technicité (la dénomination du style n’est pas galvaudée). Démonstration faite (passages acoustiques inclus) sur le final instrumental coutumier “Ataxia V” (cinquième épisode qui suit la bande depuis
Invade). Les Américains mettent de côté cette musique plus “ambiancée” pour un retour à quelque chose de plus direct. L'enchaînement “Deliverance” - “Black Heart” - “Open Wounds”, “Hollow” (mélodies Tetris sorties de leur premier opus
Creature) ou encore l’inévitable “Ataxia V” sauront capter notre attention, cela fait longtemps que Within The Ruins n’avait pas été si efficace.
Au centre, le nouvel hurleur ne chamboulera pas vraiment les anciens adeptes. Des vocaux modulés similaires à Tim (troublants même) mais au coffre bien plus conséquent ! Couplés à la rythmique “Gilles de la Tourette” méchamment dansante, difficile de ne pas hocher la tête. Les batteurs aguerris diront certainement que ce jeu mécanique (frisé linéaire) sans nuance les répugnent, de mon côté bizarrement malgré ce son clinique et froid, son jeu me paraît méchamment groovy et ses syncopes de double pédale font leur effet. L’efficience commencera néanmoins à pencher dès “Eighty Sixed” (comme un air d’Inspecteur Gadget ?), moins inspiré et tentant de reproduire par moment l’atmosphère du précédent opus (“RCKLSS”). Le chant clair du bassiste qui avait effrayé un temps, paraîtra ici relativement terne et quelconque (refrain de l’ouverture “Dominion”, “Devil In Me” ou “Outsider”). On se rassure malgré tout, il reste en second plan et ne viendra pas tellement perturber l’écoute. Frustrant que Within The Ruins n’ait pas intégré ses deux singles redoutables sortis en 2018 (“Resurgence” et “World Undone”), ils auraient clairement effacé ces baisses de régime.
Black Heart remet en avant les ingrédients percutant de leur recette sujette souvent à moqueries... A tort ! Vocaux puissants, polyrythmies “enclume” et mélodies entêtantes dominent pour un style qui subsiste dans une case “extrême” (preuve en est, le groupe est toujours présent sur Metal-Archives). On regrettera des passages en pilotage “trop” automatique ainsi qu’un chant clair ne dégageant cette fois aucune émotion. Pour le reste, cela demeure assez jouissif dans son genre et donne une sérieuse envie de ressortir ses jeux vidéo rétro !
| Mitch 22 Janvier 2021 - 1221 lectures |
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