Limbonic Art - Spectre Abysm
Chronique
Limbonic Art Spectre Abysm
Tiens ! Tu as cliqué sur la chro toi aussi ? La curiosité ? Non, parce que quand même, ça fait un moment que plus personne n’en a plus rien à battre de LIMBONIC ART. Bah il faut dire aussi qu’il a été dur à suivre. 10 ans d’existence de 1993 et 2003, avec un split à la clé sous prétexte que Morfeus et Daemon n’avaient plus d’idées de compositions, ce à quoi les mauvaises langues avaient répondu qu’ils l’avaient bien remarqué avec le décevant The Ultimate Death Worship. Mais voilà, les idées étaient finalement vite repassées les voir, et 4 ans plus tard surgissait un Legacy of Evil convaincant. Un cran en-dessous des meilleures réalisations des Norvégiens, mais convaincant. Mais les mésaventures n’étaient pas finies et les deux compères se sont bouffés le bec en 2009. Résultat, Daemon poursuit tout seul depuis. Il a montré avec Phantasmagoria en 2010 qu’il pouvait d’ailleurs très bien composer, jouer, hurler sans Morfeus, mais la panne d’inspiration l’a à nouveau touché et il nous a fait patienter 7 ans pour revenir nous rappeler son existence. 7 ans ! C’est la plus longue attente entre deux albums pour LIMBONIC ART. Et le retour se fait sans tambours ni trompettes...
Poutant ce nouvel opus tient la route. Déjà il est bien présenté. La pochette est certes un poil trop heroïc, mais elle est non seulement loin des catastrophes visuelles habituelles du groupe, mais aussi dans la logique de la précédente. On retrouve le même personnage, encapuchonné, avec cette fois-ci des nuances bleues. Comme IRON MAIDEN, MANOWAR, MEGADETH ou SYN ZE ȘASE TRI (cherchez l’intrus), le Norvégien essaie donc de nous familiariser avec un bonhomme mascotte. Cette tentative de créer un élément récurrent est d’autant plus légitime que musicalement aussi il y a des éléments repris encore et encore. LIMBONIC ART ne se réinvente plus, mais ne se plagie pas pour autant. Il est sur sa voie habituelle, avec un décor familier. Il sait toujours mêler son black metal speed et agressif à des machines qui ajoutent un côté cosmique. Occulte et cosmique. Oui, j’aime bien la description.
L’homme arrive encore à sortir des petites perles de noirceur, comme le long titre d’ouverture « Demonic Ressurection » (10mn) ou encore « Triumph of Sacrilege » qui carbure pendant 5 minutes tout en incluant des vocaux plus clairs en chœurs. Cet album est véritablement possédé, surexcité, et a juste quelques bouffées d’air, histoire de nous faire reprendre un semblant de respiration. « Disciplina Arcani » est du coup un titre très particulier, une messe avec des déclamations, des appels sombres, une obscurité totale. Ce sont les meilleurs moments.
Mais à côté de cela, il y a aussi des passages vite oubliés, des parties qui « font le travail », mais s’oublient trop rapidement. Et comme elles sont plutôt longuettes, c’est d’elles qu’on se souvient le plus, et qui font que l’on ne se sent pas titillé par le démon du bouton replay. 47 minutes qui peuvent en sembler plus, tout simplement par manque de charisme.
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