T.O.M.B. - Fury Nocturnus
Chronique
T.O.M.B. Fury Nocturnus
Qu’est-ce qu’on connaît vraiment de T.O.M.B, combo obscur de BM indus américain aux déjà 4 albums, sans compter les demos et les split en tout genre ? Pas grand-chose à la vérité. Alors, lorsque que Fury Nocturnus, leur nouveau né, arrive face à moi, sur un label aussi classe que Peaceville, la curiosité me pique. Parce qu’en black indus particulièrement, l’ambition peut être casse-gueule. Le bruit d’enclume peut se révéler aussi inoffensif et ridicule que deux bouteilles qui s’entrechoquent au supermarché.
T.O.M.B (Total Occultic Mechanical Blasphemy) échappe très partiellement à ce piège. Into Wotan Flames place de suite l’auditeur au cœur de la meule, dans les entrailles de la Moria. Les sons, bidouillages et autres grincements apportent tous leur pierre à l’édifice sonore, dopés par un son adéquat, suffisamment clair et profond (Fury Nocturnus) pour que l’on ne manque rien. Pur instrumental, il pose les bases de l’album. Awake, qui lui succède, débute curieusement, par des boucles quasi drones sur fond d’enclume martelée. C’est une sorte de maelstrom sur lequel une voix lointaine, un brin incantatoire se pose. Curieux car le morceau ne possède aucune dynamique (on dirait par instant du Sektarism, ce qui n’est pas une très bonne nouvelle) mais pour autant la menace est présente. Plongé dans une sorte de messe noire, l’auditeur attend l’explosion, la montée en puissance… qui ne vient pas. Le côté répétitif perd assez rapidement son impact, les variations étant trop infimes à ce stade. Et Darkness, qui enchaîne sans temps mort, n’apporte guère de réponse. Les boucles indus redonnent de l’espoir, qui occupent l’espace, tapissent littéralement le titre mais là encore, le manque global de variations gâchent un peu le tout. D’autant que la voix n’est pas non plus inoubliable. C’est d’autant plus regrettable que la menace est palpable, que le sentiment d’oppression existe et est souvent bien retranscrit (bien mieux par exemple que chez Sektarism selon moi). Mais peut-être qu’en forçant un peu sur les loops electro obscurs, qu’en rendant plus extrême sa musique, T.O.M.B aurait gagné en noirceur et en intérêt. A mon sens, l’indus est survolé (Portal 502 et Hoards Rise Now par exemple, inutiles).
Death Tunnel Scars pourrait être un début de réponse. Le drone occupe davantage l’espace ; il joue le rôle de la rythmique alors que l’indus enjolive la structure plus nettement. Sans être révolutionnaire, ce titre apporte plus d’éléments probants, même si, sur le terme, l’absence presque totale de voix handicape un peu le groupe. En matière de dark ambiant, certains font en effet déjà bien mieux et depuis bien plus longtemps (sans parler de Sunn O)))). Ce dernier est d’ailleurs une influence évidente sur ce morceau, comme s’il fut sorti de White One, la classe en moins (Glorious Triumphant également, qui emprunte un peu aussi à Bile).
Belial et Ignite the Torch Again apportent également, à leur façon, une piste de réflexion pour le groupe. Son BM indus prend ici une autre forme, entrecoupé de loops electro syncopées et de riffs lancinants qui enrichissent considérablement la musique, la rendent plus dynamique et surtout, offrent des relances, des points d’accroche. La variété des structures est un réel plus, comme l’introduction, même timide, de la batterie ou du synthé (Oblivion Dawn).
Au final, si quelques idées émergent ça et là et si quelques ambiances touchent leur but, il faut convenir que cet album reste trop juste, trop perclus d’imperfections pour véritablement emporter la conviction. La concurrence est rude sur le terrain du BM indus. Pas sûr que T.O.M.B y trouve son public.
| Raziel 5 Janvier 2018 - 940 lectures |
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