Bark - Like Humans Do
Chronique
Bark Like Humans Do
En matière de gros son la Belgique a toujours proposé une diversité de styles très différents les uns des autres, et des formations méconnues par chez nous mais qui méritent pourtant le détour, comme c’est le cas avec ce combo d’Anvers qui bénéficie déjà d’une petit cote dans l’underground local. Depuis ses débuts en 2014 le quintet n’a pas chômé et a proposé une nouvelle sortie chaque année (un EP puis un premier opus « Voice Of Dog ») qui lui a permis d’accroître sa notoriété naissante et d’affiner son mélange entre Death N’Roll, Hardcore et Groove Metal, direct et particulièrement puissant sur scène. D’ailleurs musicalement ça ne se pose pas de questions, ça va à l’essentiel et ça ne s’éternise pas en longueur, car avec treize morceaux pour trente-six minutes au compteur les gars ne sont pas du genre à traîner en route et heureusement d’ailleurs, vu que techniquement c’est simple et ça privilégie l’efficacité à la branlette de manche.
D’ailleurs ça va démarrer sur les chapeaux de roue avec le redoutable « It’s All In Your Head » au départ très lourd puis qui se lâche complètement avec son rythme endiablé et tout en vitesse, avant qu’il ne s’achève sur le même rythme où il avait commencé. En moins de deux minutes le groupe a mis les choses au point et cela va se poursuivre sur l’excellent « Aftermath » tout en variations, mais qui privilégie encore la rapidité, et se montre remuant à mort tout en donnant envie de bouger dans tous les sens. Très classique dans sa construction cette doublette met d’entrée les points sur les i et se trouve idéalement placée, afin que l’opus débute sous les meilleures auspices, et ça va continuer avec le binôme « Last Man Standing » et « Hollow Words » qui va montrer une facette différente de ce qui a été fait jusqu’à présent. Ici on est sur quelquechose de plus massif et groovy, pas d’accélération brutales ou de tempo au galop vu qu’on reste dans le remuant et du mid-tempo ronronnant qui fait taper du pied et donnerdu plaisir à l’auditeur. Du coup la suite va encore une fois se faire par tranche de deux avec « Cannibal Law » et « My Heart Is A Bone » qui vont mélanger cette fois-ci les influences pour offrir une plus grosse densité et variété, cela est flagrant sur la première où les extrêmes se mélangent sans souci et offrent un rendu écrasant et explosif, quant à la seconde on y trouve un petit côté tribal en guise d’introduction, avant que la double ne soit prioritaire et ne domine l’espace pour faire dodeliner l’auditoire.
Cependant on remarque vite que les mecs ont tendance à reprendre un peu trop les mêmes plans et idées, et cela ressort encore plus du fait des compos relativement basiques et sans grande complexité, du coup après ce très bon début un petit passage à vide va apparaître, et ça n’est pas forcément parce qu’on est moins attentif à l’écoute, bien au contraire. Car si jusqu’à présent tout ce qui a été entendu passait très bien dans les oreilles (et leur donnait du plaisir), même sans être dans une phase d’attention élevée, il faut bien reconnaître que le morceau-titre se révèle vite être peu convaincant, la faute à un rythme bridé qui ne change presque pas et le tout devient rapidement monotone. On peut dire la même chose mot pour mot de « Freedom To Hate » qui tombe hélas à plat et ennuie plus qu’autre chose, tout comme « A Tribute To San La Muerte » aux ambiances légèrement latines (et où l’on entend une voix parler en espagnol) mais dont les riffs sont trop basiques pour se montrer intéressants. Mais heureusement la suite (et fin) va retrouver l’inspiration et l’énergie suffisante pour tendre de nouveau les esgourdes au maximum, comme avec l’excellent « Wild Thing » qui bouge comme il faut et offre suffisamment de diversité pour qu’on accroche de suite, à l’instar de l’énervé et ultra-court « No Shelter » qui ne fait pas dans la demi-mesure et joue à fond sans discontinuer, et nul doute qu’en live il va faire un carton.
Malgré une baisse de régime en son milieu cette galette comporte néanmoins assez d’arguments et de points positifs pour qu’on s’y attarde un peu, d’autant plus que le tout bénéficie d’une production en béton où la basse écrase tout sur son passage. Alors oui on peut regretter que ça s’attarde parfois un peu trop sur les passages massifs, au détriment de l’explosivité et du bpm, mais il faut quand même saluer l’effort du groupe d’outre-Quiévrain qui a certes encore des efforts à faire pour devenir incontournable au sein de son charmant pays mais offre quand même de bonnes choses de bon niveau. Il confirme en tout cas que la scène de là-bas regorge de personnes motivées et compétentes, qui aiment le travail bien fait et y mettent toute leur envie et leur hargne, ce qui dans la situation actuelle où nombre de combos de piètre niveau apparaissent d’un peu partout, cela fait plaisir à voir et à entendre.
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